Les p’tites anglaises du Matra


Hervé

Bonjour copain (et copine),

Je suppose que tu connais le fameux groupe industriel MATRA

Mais peut-être ignores-tu que MATRA est de longue date associée à l’industrie automobile (on ne lui doit pas moins que l’invention du concept monospace avec le fameux Espace pour Renault) et au monde de la vitesse et de la compétition …

Laisse moi plutôt te parler d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre (voui, motard et poète) … celui de MATRA en compétition auto, de Beltoise, Cervert, Pescarolo … (si ces noms ne te disent rien, ça n’est pas moi qui suis vieux, c’est toi qui est – très – jeune) …

MATRA est l’acronyme de Mécanique Aviation Traction, entreprise fondée en 1937 … il ne reste pas grand chose de toute cette épopée mécanique, des milliers de photos, des films, des titres en compétition (endurance, formule un, …)  …

Et de splendides véhicules que l’on peut encore admirer de nos jours en des conditions optimales dans un magnifique petit musée dédié à la marque en la ville de ROMORANTIN

Tu me connais, la wouature et moi ça fait deux … et pourtant je te recommande fortement d’aller visiter ce splendide musée, moderne et nostalgique à la fois et qui donnent à voir de fantastiques engins à 4 roues exposés de bien belle façon.

Sans compter un accueil des plus agréables par l’équipe toujours très disponible.

Je m’y suis rendu il y a quelques jours pour la seconde fois ces deux dernières années et le plaisir a été le même. A voir absolument donc !

Mais qu’est-de-qu’un « deux pneus » comme moi a-t-il bien pu aller faire dans pareille  antre à « caisseux » ?

C’t’à cause des anglaises docteur …

En effet, le Musée MATRA propose du 29 novembre 2018 au 17 mars 2019 une exposition intitulée LES MOTOS ANGLAISES, l’âge d’or

Youpie, à moi les p’tites anglaises !!!

Le musée n’en n’est pas à son coup d’essai pour ce qui concerne la motocyclette. En 2017 déjà c’est aux américaines qu’avait été rendu honneur (c’est à cette occasion que je m’y étais rendu pour la première fois …

En effet, dans l’équipe du musée  …sévit un motard … Christophe Gonny …

Regarde ce qu’il s’est bricolé le Christophe !!! Sympa comme tout ce brélon, non ?

Fort de ce précédent succès, le musée a donc récidivé avec cette fois-ci une quarantaine de motocyclettes anglaises de toutes les époques. Les machines sont superbement mises en scène, dans un état absolument exceptionnel, de nombreuses marques sont représentées et des vraies raretés sont à admirer …

Quand je te parle de rarété …regarde un peu cet INDIAN !

(Et quand je te dis que l’équipe du musée est vraiment disponible : ces dames m’ont autorisé à m’approcher des engins et ont même pris quelques clichés pour moi : un immense merci à vous !!!)

C’est un éditeur américain, Floyd Climer qui possède à l’époque les droits de la marque INDIAN qui conçoit cette machine. La partie cycle est dessinée par l’italien Tartarini et reçoit un moteur de 500 VELOCETTE, l’ensemble s’appelant INDIAN 500 VELO.

Et un Scrambler Anglo-américano-italien, un !

250 exemplaires seront produits (4 temps, boite 4, poids 160kg, vitesse maxi 160km/h)

En bref, tous les ingrédients pour faire de cette exposition une réussite sont réunis !

Christophe Gonny précise que 98% des motocyclettes exposées proviennent de la région dans un rayon de 50km autours du musée. Etonnant, non ?!

J’ai particulièrement aimé cette MATCHLESS G50 SEELEY 500cc 

 Mono 4 temps

Et que dire de cette superbe VINCENT ?

La fameuse 1000 « Rapide », modèle de 1953 ici

Bicylindre en V à 50°, deux carburateurs Amal, cadre avec moteur porteur (suspendu), suspension arrière à Cantilever. Vitesse maxi 180km/h. Tu connais forcément cet engin, ou du moins tu l’as déjà vu sur une photo très célèbre …

Il s’agit de la photographie montrant Rollie Free fonçant au guidon d’une VINCENT à plus de 150 mph soit 242 km/h sur le Lac Salé de Bonneville en septembre 1948.

Free est chronométré lors d’une première tentative à 148,6 MPH mais il veut être le premier pilote moto à passer la barre « magique » des 150 MPH au guidon d’une moto non carénée et non compressée. Pour grappiller les quelques miles per hour manquants, il a l’intuition que sa combinaison le freine. Il ôte son cuir et se met dans « la petite tenue » que l’on connait et qui le fait rentrer dans la légende des sports mécaniques. Le pari est gagnant !
Rollie Free est chronométré à la moyenne de 150,313 MPH. Le photographe de Life Magazine Peter Stackpole immortalise l’exploit.

Et une splendide AJS 7R « BOY RACER » de 1961 !

Mono 4 temps ACT entrainé par  chaine, carbu’ AMAL TT, boite 4 BURMAN, vitesse maxi 180km/h …

Autre rareté que cette 500cc SCOTT FLYING SQUIRREL

Une fois que tu auras fait le tour de cette collection anglaise tu profiteras de l’exposition permanente MATRA et surtout, avant de partir, tu ne manqueras pas, tout motard que tu es, à l’étage inférieur, cet étonnant petit side-car MATRA (ainsi que quelques très beaux vélos tout-terrain) …

Les gens de MATRA avaient toutes les audaces et bien des élégances stylistiques qui semblent avoir disparu de nos jours  …

Allez, fonce à Romorantin, tu as jusqu’au 17 mars pour voir cette exposition, et ce superbe musée, ça en vaut vraiment la peine !!

La bise mon titou.

L’Hervé, your Berrichon friend

CROSS COUNTRY CHASE 2019 : un Cannonball en anciennes


Hervé

Bonjour copain (et copine),

Bon, je suppose que tu connais le principe du Cannonball

Littéralement « Boulet de canon« ,à la simple traduction de cette expression on comprend immédiatement que  … ça sent la poudre …

La figurine historique emblématique de l’épreuve dite Cannonball dans le monde de la moto américaine reste ERWIN GORGES CANNONBALL BAKER

Pour mémoire, le Cannonball, ou Cannonball Baker, ou Cannonball Run est un ancien raid automobile sur routes ouvertes organisé illégalement durant les années 1970 aux États-Unis, qui traversait d’est en ouest le continent nord américain
Son nom exact était le Cannonball Baker Sea-To-Shining-Sea Memorial Trophy Dash, en mémoire du coureur motocycliste et automobile Erwin Baker. Autos, camions et motos pouvaient alors s’affronter sans aucune restriction, aucune règle, ni aucun itinéraire conseillé, les amendes récoltées étant à la charge de chaque équipe. Un Gentlemen’s agreement désapprouvait cependant le transport d’un véhicule par un autre, ou encore le fait de cacher une voiture identique tout près de l’arrivée…

En Europe nous, les ado’ français(es) de l’époque nous allions découvrir le Cannonball grâce au cinéma …

D’abord en 1976 avec David Carradine

Et surtout en 1981 avec Burt Reynolds

Quel super souvenir que ce film à l’époque …

En 2018 le Cannonball « clandestin » qui imposait aux concurrents (généralement pétés de tunes, se croyant au dessus des lois et autres réglementations de la route) de rallier le Royaume-Unis à l’Italie a donné lieu à plusieurs retraits de permis du côté de Reims où quelques tristes records de vitesse sur route (de l’ordre de 265km/h sur l’A6) ont été relevés par la maréchaussée … et tant pis pour le pauvre pékin en Clio ou en motocyclette qui roule peinard et risque de se prendre dans la tronche un des ces richissimes connards déguisés en missile de la route  …

A noter qu’il existe des Cannonballs sur tous les continents des USA à l’Inde en passant par l’Europe et le Moyen-Orient …

Fort heureusement, nous les Tardmo’ sommes des gens raisonnables, respectueux de la réglementation, ne roulant jamais au-delà de la limitation de vitesse, c’est bien connu… et notamment ceux d’entre nous qui rident en anciennes …

C’est ainsi qu’à Sturgis ce 21 janvier 2019 a été annoncé que le vendredi 6 septembre 2019, un groupe d’environ 100 âmes aventureuses sur d’antiques motocyclettes allait prendre d’assaut les routes de l’Amérique et que le monde entier était invité à les encourager …

Le CROSS COUNTRY CHASE 2019 était donc annoncé.

YES!!!!!!!!!!

Le Cross Country Chase, le plus récent défi en motos anciennes en Amérique, est proposé par l’équipe éprouvée du Motorcycle Cannonball en partenariat avec le Legends Motorcycle Museum. Le communiqué insistait bien sur le côté insensé de cette course d’endurance qui aura pour vocation de démontrer «Qui est Qui» dans le petit monde de la moto ancienne. Le gagnant sera non seulement couronné «Légende» mais il aura aussi et surtout le droit de se vanter et faire le kéké à vie après avoir terminé cette course qualifié pour le moins de « ardue » …

On ne court pas que pour la gloire et / ou le fun, en prime, un prix en monnaie locale ($) sera également attribué …

Alors si le défi t’intéresse (surtout dis-le moi, je viendrai avec toi), tu dois impérativement avoir plus de 18 ans, piloter une moto fabriquée entre 1930-1948, avoir de réelles qualités d’endurance, être capable de tenir une certaine moyenne avec ton brélon antique (pour ne pas parler de vitesse), avoir des compétences en navigation et surtout de vraies connaissances en mécanique bicoz tu fais toi même ta maintenance (souvent sur le bord de la route) … quant à la motivation, nous n’allons même pas en parler n’est-il pas !?!

Parce qu’effectivement, le programme, c’est du lourd mon pioupiou : une moyenne de 250 à 350 miles par jour (soit 400 à 550 km par jour) sur une période 10 jours, par des froideurs et chaleurs extrêmes, des dénivelés importants et une météo qui dans les grands espaces américains ne manquera pas de te bousculer. Déjà en Gold Wing Honda cela serait respectable, mais en moto anciennes … on parle ici de vraies qualités physiques et mentales qu’il faut savoir sérieusement évaluer avant de se lancer dans pareille escapade  …

Les coureurs seront seuls avec eux-mêmes face à ce CROSS COUNTRY CHASSE 2019.  Aucun équipage de soutien d’aucune sorte ne sera autorisé pendant l’événement. Les participants devront anticiper ce qui est vital pour toute la durée. Tous les outils, pièces et bagages doivent être embarqués sur leur motocyclette.

C’est juste toi, ta moto et quelques-unes des meilleures routes à deux voies d’Amérique du Nord. C’est du sérieux, réservé uniquement à les ceusse qui z’en ont !!!

Vitesse : les coureurs et les machines seront mis au défi de terminer les étapes dans les temps donnés, ce qui nécessitera de maintenir la vitesse requise, d’effectuer des arrêts planifiés de manière stratégique tout en réduisant le temps de la journée afin de se rendre au dernier point de contrôle quotidien à l’heure requise.

Navigation : les coureurs sont tenus de parcourir avec succès l’itinéraire de 10 jours sans dériver ou se perdre. L’organisateur leur délivrera quotidiennement une carte de navigation fournissant des instructions détaillées en fonction du kilométrage à parcourir.

Connaissances : les coureurs passeront un test de 100 questions couvrant des aspects de l’histoire de la moto américaine, qui compteront dans leur score final. Ce n’est donc pas que du muscle, c’est aussi du neurone !

Prérequis : motocyclettes fabriqués entre 1930-1948.

Les motos se verront attribuer un handicap : plus la moto est âgée, plus le handicap est élevé (les cylindrées inférieures auront un handicap plus élevé que les cylindrées supérieures).
Vitesse moyenne : une partie du handicap sera basée sur la vitesse de croisière moyenne.
Carters de moteur et transmission d’origine. Carburateur correspondant à la période retenue (pas de modèles anciens type Mikunis, S & S, etc.). Peinture de la période correspondante aussi. Pas de moto chopperisée ou de bobberisée (sauf si d’époque) …

Pilote : 18 ans révolus, permis de conduire valide, inscription et assurance obligatoire.

Donc, si tout ceci te convient, que tu es prêt, alors inscris-toi rapidement : www.themotorcyclechase.com

Et surtout, préviens-moi je veux être là quand tu franchiras la ligne d’arrivée !

Avec toi de tout cœur mon titou.

Allez, la bise.

L’hervé your berrichon friend.

Les Harley de Grayson Perry


Hervé

Bonjour copain (et copine),

Connais-tu l’étonnant GRAYSON PERRY, artiste britannique de son état ?

Si oui, alors tu t’es certainement rendu voir l’exposition qui lui a été consacrée à l’Hôtel de la Monnaie à Paris (a fermé ses portes ce dimanche 3 février) et si non … ce qui suit devrait intéresser le/la motard(e) que tu es ou pour le moins l’étonner …

Quelques informations sur ce trublion de l’art : né à Chelmsford (Essex) le 24 mars 1960, Grayson Perry  est un artiste plasticien et céramiste britannique
Les céramiques de Perry, de formes classiques, sont ornées de motifs décoratifs et narratifs. Leur spécificité réside essentiellement dans leurs thèmes — comme l’abus sexuel, la mort ou encore le sadomasochisme — en rupture avec ceux traditionnellement associés à cet art. Son travail de céramiste a été couronné du prix Turner en 2003

La motocyclette est omniprésente dans son oeuvre

Au-delà de son travail de peintre et de céramiste, Grayson Perry est connu pour ses apparitions dans les expositions en tant que « Claire », son alter-ego travesti, habillé de robes fantaisistes et vivement colorées

Mais Perry ne se contente pas d’approcher le monde de la moto par le biais de son art, il est lui même motard (il n’a jamais possédé de wouautre) et fît il y a quelques années de cela une entrée médiatique fracassante dans l’univers de la motocyclette qui fit de lui une star de la moto spectacle …

Te souviens-tu de cette célèbre photo ?

Peu de gens sont au courant de son improbable périple en moto en 2010, durant lequel il a parcouru l’Europe une dizaine de jours sur un engin follement décoré, transportant son ours en peluche (héros de son enfance), dénommé Alan Measles, dans un coffre-sanctuaire en verre arrimé à l’arrière. Un sanctuaire en verre ? Oui, Perry avait vu la Pape Mobile et savait que son ours en peluche ne méritait rien de moins que le pape …

L’engin s’appelle KENILWORTH AM1. C’est un modèle Harley-Davidson à moteur dit Knucklehead construit sur mesure. La moto a été esquissée par Perry et construite au Royaume-Uni par le célèbre fabricant de custom bikes BATTISTINI. Selon Perry, la moto est un croisement entre le « Jour mexicain des morts et Chitty Chitty Bang Bang ».

Le voyage inaugural en Allemagne, baptisé «Dix jours d’Alan», les a conduits à travers l’Europe pour une mission de réconciliation avec leurs anciens ennemis. Et l’excentrique Perry habillé pour l’occasion…

Perry, accompagné de son ours en peluche est parti de sa ville natale de Chelmsford, a rejoint Colmar en France, puis le circuit de Nürburgring et l’église de Wies (où un paysan a vu les larmes aux yeux d’un Christ flagellé en 1738). Ils ont ensuite visité la demeure du roi fou Ludwig, le château rococo de Neuschwanstein, où une grande partie de du film Chitty Chitty Bang Bang a été tournée et qui a inspiré la moto. Le road-trip se termine enfin à Backnang, la ville jumelée de Chelmsford. Là, Perry a transmis  un message de bonne volonté de la part des habitants de Chelmsford à un Burgermeister local quelque peu perplexe

Pour ma part, j’étais ravi de pouvoir enfin approcher cet engin devenu quasiment mythique parmi les amateurs des produits de la MoCo …

Et pouvoir prendre quelques mémorables photos de la rencontre …

Etaient aussi exposés la célèbre représentation d’une moto rouge à roues jaune selon Perry intitulée …

Selfie with political causes

Ainsi que Reclining Artist 

En arrière plan, une motocyclette (certainement le KTM de Perry ?)

Qu’on ne s’y trompe pas, Grayson Perry et Claire sont de vrais motards. Le fabricant britannique de casque DAVIDA n’a aucun doute à ce sujet …

Perry s’est rendu sur le stand Davida au Bike Shed Show 2017 pour recevoir son casque spécial Davida Speedster V3.  Dénommé ‘The Flying Bogey Man‘. Conçu par l’artiste et créé par le seul fabricant de casques du Royaume-Uni, Davida UK Ltd, le design intègre tout l’humour typique et les couleurs vives de l’art de Grayson

Et quand je te dis que Claire est aussi une sacrée motarde, ça n’est pas pour rien …

Cette photo d’elle a été publiée dans la presse britannique en octobre dernier

En effet, Perry (en plus de son KTM) roule aussi en Harley Davidson

Et justement, en parlant d’Harley, Grayson vient de nous refaire le coup de la Harley bariolée …

Perry a commandé à SHAWS SPEED & CUSTOM ce travail sur une base Harley Davidson FXSTB Soft Tail Night Train de 2007 à moteur 1687cc twin cam dotée d’une sortie d’échappements faite maison. Le seul travail de peinture a pris 150 heures et coûté £8,500

C’est avec cet engin que Shaws Speed & Custom a particpé au championnat du monde de custom 2018 AMD

Bon, on peut ne pas apprécier …

… les goûts et les couleurs …

… c’est personnel …

Quoi qu’il en soit, on peut-être citoyen Britannique, artiste, excentrique, se travestir, être marié, avoir des enfants et  …… être un vrai motard finalement !

En tous cas, j’espère sincèrement que tu as pu aller voir cette magnifique exposition, ce fût un moment exceptionnel de pur plaisir esthétique Sooooo British !

Allez, la bise mon titou … 

L’Hervé, your berrichon friend