Les Harley de Grayson Perry


Hervé

Bonjour copain (et copine),

Connais-tu l’étonnant GRAYSON PERRY, artiste britannique de son état ?

Si oui, alors tu t’es certainement rendu voir l’exposition qui lui a été consacrée à l’Hôtel de la Monnaie à Paris (a fermé ses portes ce dimanche 3 février) et si non … ce qui suit devrait intéresser le/la motard(e) que tu es ou pour le moins l’étonner …

Quelques informations sur ce trublion de l’art : né à Chelmsford (Essex) le 24 mars 1960, Grayson Perry  est un artiste plasticien et céramiste britannique
Les céramiques de Perry, de formes classiques, sont ornées de motifs décoratifs et narratifs. Leur spécificité réside essentiellement dans leurs thèmes — comme l’abus sexuel, la mort ou encore le sadomasochisme — en rupture avec ceux traditionnellement associés à cet art. Son travail de céramiste a été couronné du prix Turner en 2003

La motocyclette est omniprésente dans son oeuvre

Au-delà de son travail de peintre et de céramiste, Grayson Perry est connu pour ses apparitions dans les expositions en tant que « Claire », son alter-ego travesti, habillé de robes fantaisistes et vivement colorées

Mais Perry ne se contente pas d’approcher le monde de la moto par le biais de son art, il est lui même motard (il n’a jamais possédé de wouautre) et fît il y a quelques années de cela une entrée médiatique fracassante dans l’univers de la motocyclette qui fit de lui une star de la moto spectacle …

Te souviens-tu de cette célèbre photo ?

Peu de gens sont au courant de son improbable périple en moto en 2010, durant lequel il a parcouru l’Europe une dizaine de jours sur un engin follement décoré, transportant son ours en peluche (héros de son enfance), dénommé Alan Measles, dans un coffre-sanctuaire en verre arrimé à l’arrière. Un sanctuaire en verre ? Oui, Perry avait vu la Pape Mobile et savait que son ours en peluche ne méritait rien de moins que le pape …

L’engin s’appelle KENILWORTH AM1. C’est un modèle Harley-Davidson à moteur dit Knucklehead construit sur mesure. La moto a été esquissée par Perry et construite au Royaume-Uni par le célèbre fabricant de custom bikes BATTISTINI. Selon Perry, la moto est un croisement entre le « Jour mexicain des morts et Chitty Chitty Bang Bang ».

Le voyage inaugural en Allemagne, baptisé «Dix jours d’Alan», les a conduits à travers l’Europe pour une mission de réconciliation avec leurs anciens ennemis. Et l’excentrique Perry habillé pour l’occasion…

Perry, accompagné de son ours en peluche est parti de sa ville natale de Chelmsford, a rejoint Colmar en France, puis le circuit de Nürburgring et l’église de Wies (où un paysan a vu les larmes aux yeux d’un Christ flagellé en 1738). Ils ont ensuite visité la demeure du roi fou Ludwig, le château rococo de Neuschwanstein, où une grande partie de du film Chitty Chitty Bang Bang a été tournée et qui a inspiré la moto. Le road-trip se termine enfin à Backnang, la ville jumelée de Chelmsford. Là, Perry a transmis  un message de bonne volonté de la part des habitants de Chelmsford à un Burgermeister local quelque peu perplexe

Pour ma part, j’étais ravi de pouvoir enfin approcher cet engin devenu quasiment mythique parmi les amateurs des produits de la MoCo …

Et pouvoir prendre quelques mémorables photos de la rencontre …

Etaient aussi exposés la célèbre représentation d’une moto rouge à roues jaune selon Perry intitulée …

Selfie with political causes

Ainsi que Reclining Artist 

En arrière plan, une motocyclette (certainement le KTM de Perry ?)

Qu’on ne s’y trompe pas, Grayson Perry et Claire sont de vrais motards. Le fabricant britannique de casque DAVIDA n’a aucun doute à ce sujet …

Perry s’est rendu sur le stand Davida au Bike Shed Show 2017 pour recevoir son casque spécial Davida Speedster V3.  Dénommé ‘The Flying Bogey Man‘. Conçu par l’artiste et créé par le seul fabricant de casques du Royaume-Uni, Davida UK Ltd, le design intègre tout l’humour typique et les couleurs vives de l’art de Grayson

Et quand je te dis que Claire est aussi une sacrée motarde, ça n’est pas pour rien …

Cette photo d’elle a été publiée dans la presse britannique en octobre dernier

En effet, Perry (en plus de son KTM) roule aussi en Harley Davidson

Et justement, en parlant d’Harley, Grayson vient de nous refaire le coup de la Harley bariolée …

Perry a commandé à SHAWS SPEED & CUSTOM ce travail sur une base Harley Davidson FXSTB Soft Tail Night Train de 2007 à moteur 1687cc twin cam dotée d’une sortie d’échappements faite maison. Le seul travail de peinture a pris 150 heures et coûté £8,500

C’est avec cet engin que Shaws Speed & Custom a particpé au championnat du monde de custom 2018 AMD

Bon, on peut ne pas apprécier …

… les goûts et les couleurs …

… c’est personnel …

Quoi qu’il en soit, on peut-être citoyen Britannique, artiste, excentrique, se travestir, être marié, avoir des enfants et  …… être un vrai motard finalement !

En tous cas, j’espère sincèrement que tu as pu aller voir cette magnifique exposition, ce fût un moment exceptionnel de pur plaisir esthétique Sooooo British !

Allez, la bise mon titou … 

L’Hervé, your berrichon friend

Le SIOUX LAKOTA est un BIKER comme les autres …


Hervé

Bonjour copain (et copine),

J’ai découvert que le Sioux Lakota, tout comme le Berrichon, peut faire un excellent amateur de custom bike !

L’été dernier dans les BLACK HILLS, je crois que ce qui m’a le plus impressionné, qui m’a réellement surpris (par le gigantisme de l’entreprise – dans tous les sens du terme), qui m’a vraiment plu, ça n’est pas le Mont Rushmore comme je m’y attendais …

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Pourtant, il y a de quoi, le site est remarquable …

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Non, vraiment le « truc » qui m’a décollé la pulpe, se trouve à quelques kilomètres à peine d’ici …

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 … j’ai adoré ce site du CRAZY HORSE MEMORIAL

D’abord parce que je n’en connaissais pas l’existence, je croyais que seul le Mont Rushmore était le « gros truc » dans la région … alors que justement, le (futur) gros truc du coin est (sera) bien ce site … à terme …

Et aussi parce que, chose totalement inattendue, le lieu allait me ramener … au monde de la motocyclette américaine … le crois-tu mon titi ?!!!!!!

De quoi s’agit-il ?

Binsagi de ça :

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C’est simple, quand tu arrives sur le site et que, comme moi, tu ignores où tu te trouves et de quoi il s’agit … tu ne comprends rien à ce que tu aperçois au loin sur la montagne

Du moins te dis-tu que visiblement i’a un monsieur qui semble avoir sculpté la tête d’un autre monsieur là-bas dans la montagneuuuu et qu’a aussi fait un trou dedans … Si,si !

La maquette du projet à l’état fini 1 (747)

La réalisation du CRAZY HORSE MEMORIAL, taillé dans la pierre à l’instar du Mont RUSHMORE, a débuté il y a plus de 60 ans

Si les travaux suivent leur cours, cette statue devrait être la plus grande au monde aux alentours de 2060. Pas moins !

The welcome Center at Crazy Horse

Le CRAZY HORSE MEMORIAL est une idée folle démarrée en 1948 par le sculpteur KORCZAK ZIOLKOWSKI avec l’ambition de construire la plus grande statue du monde en l’honneur de « Cheval Fou », TASHUNKE WITKO de son vrai nom, amérindien de la tribu des LAKOTA – peuple SIOUX (comme tout le monde le sait n’est-il pas ?!)

CRAZY HORSE « s’est fait un nom » en combattant les Américains pendant leur expansion vers la fin du XIXème siècle

Cette photo est superbe non ?!

Les chiffres donnent le vertige : 195 mètres de longueur pour 172 mètres de hauteur

La tête fait 27 mètres de haut (celle des présidents du Mont Rushmore font 18 mètres)

Une fois terminé l’ouvrage aura 2,5 fois la dimension du Mont Rushmore. Titanesque !

L’histoire raconte que KORCZAK ZIOLKOWSKI avait reçu en 1939 une lettre du chef amérindien HENRY STANDING BEAR  qui voulait « que l’homme blanc sache que l’homme rouge a de grands héros, lui aussi »

Sculptor Korczak Ziolkowski and Lakota Chief Henry Standing Bea

Quelques années plus tard, le sculpteur commençait le travail en utilisant ses propres fonds

La posture de Crazy Horse sur son cheval pointant l’horizon est tirée d’une anecdote historique

Native American exhbit

Lorsque les représentants américains arrivèrent pour chasser les amérindiens, l’un d’entre eux aurait demandé à CRAZY HORSE où étaient ses terres

Il aurait répondu en fixant l’horizon : – «  Ma terre est là où sont enterrés mes ancêtres »

La construction devait durer 30 ans. Depuis le début des travaux plus de 8 millions de tonnes de roches ont été retirées de la montagne. Le visage est visible depuis 1998. Alors qu’il pensait réussir son tour de force en 30 années, ZIOLKOWSKI s’est éteint le 20 octobre 1982 en laissant à son épouse ces mots : – « Tu dois travailler sur la montagne, mais va lentement et fais bien »

Elle a géré le mémorial et poursuivi l’œuvre de son mari avec ses enfants (5 garçons et 5 filles – seuls 3 ne sont pas dans le projet) et petit enfants …  elle s’est éteinte le 21 mai 2014

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A l’origine, ZIOLKOWSKI ne sait rien des Sioux. Il travaille quelques mois avec JOHN GUTZON BORGLUM (le « père » du Mont RUSHMORE), puis il leur rend visite à PINE RIDGE où il découvre la culture et l’histoire des indiens des plaines

En 1939, Ziółkowski remporte le premier prix à l’Exposition Universelle dans la catégorie sculpture. Sa renommée ainsi que sa connaissance de la région des Black Hills incitent plusieurs chefs Lakota à l’approcher pour lui demander de réaliser un monument destiné à honorer les Amérindiens. Ziółkowski rencontre les chefs peu de temps après et commence les plans et ébauches de son monument

Il rencontre également Ruth Ross, jeune amatrice d’art, qui deviendra sa femme quelques années plus tard

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sturgis8-11-jdmZiółkowski met son projet en attente alors que les États-Unis entrent en guerre en 1941 Il s’engage dans l’armée des États-Unis et est blessé à Omaha Beach en France en 1944

En 1947 il choisit de s’installer dans les Black Hills et commence à chercher une montagne adaptée à son projet. Ziółkowski estime que les Wyoming Tetons constitueraient le meilleur choix, mais les Lakotas souhaitent que le mémorial trouve sa place au sein des Black Hills, qui sont pour eux sacrées, sur une montagne d’approximativement 196 m (il finance lui-même l’achat des premières parcelles)

Le 3 juin 1948 a lieu la première explosion. En 1950, Ziółkowski et Ruth Ross, qui est devenue volontaire sur le chantier, se marient. Le travail se poursuit lentement, Ziółkowski refusant l’aide financière du gouvernement fédéral. Il finance son projet en faisant payer l’accès au site

A sa mort en 1982, il est enterré dans une tombe creusée à la base de la montagne. Sa femme Ruth reprend le projet en tant que directrice de la Crazy Horse Memorial Foundation

Sept de leurs dix enfants poursuivent les travaux et/ou sont impliqués dans la fondation

De nos jours, le site (immense) propose une université, un musée, des spectacles et de l’artisanat indien

Aucun financement public ou fédéral, tout sur fonds privés

Une entreprise (familiale) de titan …

Remarque la taille des véhicules et autres engins de chantier pour te faire une petite idée des dimensions …

Pour la petite histoire, tous les peuples amérindiens ne soutiennent pas le projet, arguant du fait qu’il est sacrilège de proposer une représentation de CRAZY HORSE (qui lui-même n’aurait jamais pu être pris en photo – il y a toute une controverse au sujet de la seule photo supposée de lui ….)

bronze statue outside the Crazy Horse welcome center

La visite vaut vraiment le coup (le site est bien plus intéressant que le Mont Rushmore à mon humble avis)

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1 (760a)Mais là où ça devient carrément fun et totalement inattendu pour le biker qui n’arrive plus à sommeiller en toi c’est que le mémorial te renvoie … au monde de la motocyclette américaine. YES !!!

Au hasard des diverses salles du musée …

…tu vas tomber nez à nez (à ton grand étonnement) avec une moto tribute to KORCZAK ZIOLKOWSKI

an amazing motorcyle on disply in the Welcome Center at Crazy Horse memorial

On doit cette moto dénommée WARRIOR à Johann GYVER master builder d’ELITE CUSTOM MOTORCYLES, de Prescott en Arizona (cadre softail et moteur Harley Davidson 2005)

Mais là où ça devient vraiment sympathique c’est lorsque tu en connais l’histoire.

Ma terre est là où sont enterrés mes ancêtres 

an amazing motorcyle on disply in the Welcome Center at Crazy Horse memorial

Afin de récolter des fonds, le mémorial de longue date organise des loteries qui mettent en jeu, je te le donne Emile … des motocyclettes !!!!

an amazing motorcyle on disply in the Welcome Center at Crazy Horse memorial

Ainsi donc, WARRIOR, enjeu de l’un de ces tirages au sort a permis, en 2006, de vendre 13000 billets de loterie totalisant au passage 200000$ de collecte

Le 12 août 2006, la président du mémorial Ruth Ziolkowski et Deb Martin boss d’Elite Customs tirent au sort le billet n°04399 qui avait été acheté par un certain Andy Bober

Andy et sa femme Brenda ont toujours eut une moto

Tradition familiale remontant au temps d’un grand-père qui était  … concessionnaire INDIAN à Saint-Louis (tu le crois ? ça peut pas s’inventer ça !!!!)

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Estimant que la moto était un tel hommage à Ziolkowski, à son travail, au mémorial … Ils décidèrent ni plus ni moins d’en faire don au musée afin que tous visiteurs puissent l’admirer

Joli geste ain’t it ?!?!!!

A l’été 2014 on pouvait admirer un superbe Street Glide, objet de la loterie en cours (le billet 20$, les trois pour 50$)

C’est la concess’ HD de Rapid’ City qui a permis de mettre cette motocyclette en jeu

En septembre 2013, c’est Steve KOONTZ (le boss de Koontz Farms à Shelbyville), qui avait construit le custom en jeu …

An Army motorcyle which could be won by someone

 Septembre 2012 …

2012_raffle_bike

2011 …

2010 …

Etc …

Tu sais donc maintenant que les Amérindiens des Black Hills sont des bikers comme toi et moi. Si tu passes dans le coin arrête-toi une paire d’heures les saluer, ça en vaut vraiment le coup

Un œil à jeter ici : http://crazyhorsememorial.org/

Aller, la suite bientôt

La Bise

L’Hervé, your Berrichon friend

 Et si tu veux voir DAYTONA, un clic ici tinyurl.com/Daytona002