De la maison au garage…


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Au dessus de la mairie, il y a donc cet appartement dont j’ignore la fonction initiale.

Le matin, Vania vient me chercher pour boire le thé en famille. Il y a juste sa mère et lui, le papa est reparti bosser à l’élevage de rennes ; j’aurais bien été y faire un tour, mais c’est à deux cents bornes et il n’y a pas de route. On y va, si j’ai bien compris les échanges rudimentaires que j’ai toujours ici, qu’avec un « tank »… Je suppose qu’il s’agit de ces chenillards que j’ai parfois vus au bord des routes.La mairie, c’est aussi la poste et le commissariat, où j’avais mes habitudes la dernière fois. C’est donc le seul endroit, avec le collège juste en face, où on peut avoir du réseau pour communiquer. C’est toujours un peu mon obsession le réseau.

Mon autre obsession du jour, c’est tenter de redémarrer la moto après son séjour dans le permafrost…

J’ai d’abord retrouvé ma tenue de randonneur des grands froids en parfait état, voilà qui me permet d’envisager, en extérieur, une remise en état approximative de la moto sans attraper une pneumonie. Mais du côté des doigts, ça reste LA problématique. Impossible de manipuler les cosses électriques ou les vis de carbus avec des moufles…alors, je fais régulièrement des va et vient entre moto et cabane pour réchauffer mes bouts de doigt. Et comme ça, petit à petit, j’arrive à reconstruire le puzzle. Gonfler les pneus, remettre la batterie , nettoyer les carbus… vers cinq heures, le soleil commence à frôler la cime des mélèzes et il est vite temps de remballer les outils, ici, franchement, à l’ombre, on y marche pas en slip.

Le bilan est plutôt positif, on pourrait même croire que la batterie n’est pas morte. Mais pour tester il faudrait que l’essence arrive et la petite surprise de fin de journée, c’est que les robinets sont complètement bouchés. En fait, c’est pas grand chose comme panne, mais dans le garage de Ruslan, on trouve des outils à camion, des clés de trente deux, des massettes de quinze kilos ou des enclumes énormes. Mais un petit étau et du dégrippant, ça, non. Ce sera la mission de demain.

Quand je suis rentré faire une pause de midi, je suis passé au magasin et j’ai ramené à Vania des mandarines qui venaient d’être livrées. Les mandarines, avec les mômes d’ici, ça fait de l’effet. Sa maman m’a proposé de partager la soupe mais comme je m’étais fait quelques courses, j’ai promis de revenir le lendemain. Quand je suis arrivé chez moi, j’ai découvert que le docteur m’avait déposé de la soupe et du ragout de renne dans un sac isotherme posé devant la porte. Décidément, on me gâte à Omolon…