Bonjour copain (et copine),
A les USA, dès que tu appartiens d’une façon ou d’une autre à une corporation, quelle qu’elle soit, tout le monde doit le savoir …
C’est ainsi que tee-shirts, patchs, casquettes, pin’s, uniformes divers et variés pullulent de tous côtés pour affirmer à la face du monde que toi, tu en fait partie de ladite corpo’, du club, du chapitre, de l’église, de l’administration, des pompiers, des alcooliques anonymes ou pas, de l’université, etc …
C’est une des raisons pour laquelle le moindre garde forestier américain ressemble à un général de brigade tellement son uniforme en jette …
Ceux-ci sont de Emmitsburg dans le Maryland
Donc tu imagines bien que les clubs motos (les fameux MC pour Motorcycle Club – Moto Club en french, ce qui en jette moins n’est-il pas ?) s’en donnent à coeur joie et ne sont pas les derniers à ce petit jeu. C’est un excellent moyen de montrer combien le club auquel on appartient est fort, présent, actif … Un vrai jeu de pouvoir … on ne plaisante pas avec ça … et cela, quelle que soit la marque de la motocyclette que tu chevauches …
Bien, on va se le jouer ce soir avec Molly Hatchet et Power play
Ecoute ça !
https://www.youtube.com/watch?v=IUCYGOPBJjY&list=RDIUCYGOPBJjY#t=0
Ainsi donc, la dernière fois que j’ai assisté à un salon de la moto à New-York et bien que je connaisse assez bien le milieu biker américain, je reconnais que je ne m’attendais pas à voir autant de clubs et leurs représentants (dans la mesure où, aux USA, le port des couleurs est interdit en de nombreux endroits) … Ils étaient des dizaines et des dizaines (ça doit faire des centaines non ?) de MC représentés par leur membres et tous arboraient fièrement leurs fameuses COULEURS. Impressionnant !!! Et très rigolo ce petit jeu qui consistait à les prendre en chasse pour les photographier. Les gars se prêtent d’ailleurs au jeu et ça donne même lieu à de franches rigolades … notamment quand une superbe blonde à décolleté te sort son sourire du dimanche toute persuadée que tu es venu spécialement de Paris pour la prendre en photo et que tu lui expliques que ben non mademoiselle c’est le gros balaise à côté de vous que je voudrais shooter … vous pourriez sortir du cadre s’il vous plait ? Merki !! (ça veut dire « merci » en américain) …
Et toujours des intitulés créatifs : BRING DA NOIZE RIDERZ
On y remarque les noms les plus fous : Arresting Souls, Assassins Speed, Evil Runners, Widows Sons, God’s Outcast, Frontline Riderz, Crazy Pistons, Ruff Ryders, … et des back side patchs déments. On n’est pas obligé d’apprécier bien sûr. Personnellement la référence claire aux flingues me gêne et la violence sous-jacente me dérange. Mais apparemment c’est le but recherché …
Contrairement aux apparences, les ARRESTING SOULS ne sont pas un gang de motards mais bien un club de représentants des forces de l’ordre (vas voir leur site : http://arrestingsoulsmc.com). C’est même ce que l’on appelle ici un LAW ENFORCEMENT MOTORCYCLE CLUB (que l’on peut donc littéralement opposer aux clubs de la mouvance 1%)
Pour tous les membres de ces clubs, c’est une vraie fierté de porter leurs couleurs, mais aux USA, c’est bien plus que cela, c’est un lifestyle (qu’à quelques exceptions près on retrouve peu en France et un peu plus en UK et au nord de l’Europe) et ça peut devenir aussi une sacrée source d’emmerdes … C’est pourquoi un patch wearer américain ne fera que très rarerement le kéké (contrairement à ce que tu peux voir parfois sous nos latitudes à nous) …
Au fil des années les différends entre les clubs ont régulièrement dégénérés en bagarres violentes lors de salons ou de manifestations moto et ont parfois conduit à ce que la presse américaine a souvent qualifié de massacres. Nous n’en sommes pas à ce niveau en Europe / France. Rien de comparable par exemple à ce qui a pu se passer à Waco en 2015 (9 morts en deux heures), où à Denver l’an dernier : des morts dans des fusillades dignes d’Hollywood … Ces incidents sont fréquents aux USA …
Aussi, sur beaucoup de ces rassemblement de bikers ou dans certains bars on peut lire un peu partout : « NO WEAPONS. NO COLORS. NO ATTITUDES » …
Pas besoin de parler anglais, c’est clair (regarde la photo ci-dessous que j’avais prise à l’entrée du célèbre IRON HORSE SALOON dans la banlieue de DAYTONA en 2010) …
Il existe de nombreux types de club : en fonction de la moto pilotée, du métier du motard, de la région d’origine, du mode de vie qu’il revendique … il y a même un club des services sanitaires de la ville de NYC.
Tu vois absolument de tout …
ANCIENS COMBATTANTS (VETS)
Le choix du bleu et du blanc n’est pas seulement là pour rappeler la notion de défense de la loi et ses couleurs traditionnelles mais aussi pour marquer clairement la différence avec les couleurs plus classiques (beaucoup de noir, rouge, jaune) des outlaw clubs. Comme disent les policiers présents sur le salon au sujet de cette différenciation dans le choix des couleurs : – « C’est comme la ligne Mason-Dixon ; nous ne franchissons pas leur frontière, ils ne franchissent pas la notre » …
Pour ton nympho mon loupiot, depuis la fin de la guerre d’indépendance des Etats-Unis, la Mason-Dixon était la ligne de démarcation entre les États abolitionnistes du Nord et les États esclavagistes du Sud …
Chose que nous français ne pouvons que difficilement comprendre (et pour cause, le phénomène n’existe pas ici en Gaule – pas de manière aussi forte et flagrante en tous cas)
C’est la guerre ici (je pèse mes mots en utilisant celui-ci) entre les forces de l’ordre et les clubs moto one percenter en particulier et même tout autre patch wearer comme i’ disent ici (un porteur de patchs, par extension un motard qui porte des couleurs) …
Allez, la suite très bientôt …
La bise
L’Hervé, your Berrichon friend
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