Journée de détente à Moscou


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Gare Michurinets

Gare Michurinets

Lundi 16 mai – Autour du petit déjeuner, Maryse et Monique nous proposent de découvrir Moscou que nous n’avons fait que traverser durant toute cette semaine de réparation.
Max fatigué reste à l’hôtel avec HongThinh.

acces gare  Michurinets

Accès gare Michurinets

Heureux de pouvoir enfin profiter d’un moment de liberté, nous prenons le train de banlieue qui se trouve à cinq minutes de l’hôtel. La gare, située au plein milieu des bois, nécessite de traverser la voie pour y accéder.

Wagon train de banlieue Moscou

Wagon train de banlieue Moscou

Un vieux train vert, rappelant un peu les années 60, dont les portes coulissantes et lourdes grincent de toutes parts. Nous prenons place dans un grand compartiment froid à la largeur inhabituelle où s’aligne une multitude de bancs en bois dur recouvert de skaï.
Commence alors un défilé incessant de vendeurs à la sauvette. Ils déambulent de long en large en proposant aux quidams, glaces sorties de nulle part, enveloppées dans du papier journal, boissons tièdes, sous-vêtements, câbles USB et chargeurs pour portables…

Un quart d’heure plus tard, nos pieds foulent enfin le quai de la gare de Moscou. Nous nous engouffrons dans le métro pour nous rendre sur l’incontournable place Rouge.
Descente escalatorUn escalator sans fin nous entraîne dans les entrailles de la ville.
Stupéfaits, émerveillés, nous sommes éblouis par la beauté des stations irradiées de lumière que nous traversons.

Station Metro Kievskaia

Station Metro Kievskaia

Sation KIEVSKAIA, véritable galerie de peintures sur le thème de l’agriculture.

Station PLOSHCHAD REVOLYUS

Station PLOSHCHAD REVOLYUS

Station PLOSHCHAD REVOLYUSII, soixante quatre statues de bronze environ, supportent les arches de la salle et illustrent des soldats pendant la révolution contre l’Ancien régime puis l’édification d’une nouvelle société sur les thèmes de la famille, l’éducation, le sport, l’industrie, l’agriculture, l’artisanat…
Nous pourrions presque nous croire au Louvre. Une petite anecdote : La plupart des russes traversant la station viennent toucher une partie de certaines statues en guise de porte-bonheur. Ci-contre, le museau d’un chien.
C’est avec envie face à nos métros sans âme, gris et froid que nous quittons ce lieu féérique, prélude à la découverte de la place Rouge.

Nous sortons une station plus loin que prévu. Où est la place Rouge ?

Le Goum

Le Goum

Face à nous se dresse l’une des entrées du GOUM, ancien « Magasin Universel d’Etat », grand édifice qui recelle aujourd’hui toutes les plus grandes marques étrangères spécialisées dans le luxe: Dior, Vuitton, Kenzo, Lacoste… Luxe et richesse ruissellent de tous côtés. Nous sommes dans le quartier le plus riche de Moscou bien loin de l’idéologie communiste. Mais à qui profite ces richesses ? Dans son mausolée, juste en face, Lénine doit se retourner dans son cercueil.

Intérieur magasin Goum

Intérieur magasin Goum

Cependant, la visite du Goum vaut bien le détour par la beauté du lieu, son architecture, trois vastes galeries parallèles faites de marbre, grès et granit et illuminées par d’immenses verrières. Des escaliers à double volées et des passerelles relient les galeries entre elles.

Nous sortons cette fois par l’entrée principale où sous un ciel nuageux nous accueille la place Rouge.

Mausolée de Lénine

Mausolée de Lénine

Face à nous, trône le mausolée de Lénine avec le Kremlin et ses églises en toile de fond protégés par de hauts murs rouges.

Eglise St Basile

Eglise St Basile

Sur notre gauche, nos yeux sont attirés par la splendeur de l’église Saint-Basile-Le-Bienheureux. Posée sur son socle, ses tours multicolorent dominent fièrement la place et nous invite à y pénétrer. Construite en briques et en pierres blanches, elle dispose de huit chapelles et d’un cœur octogonal. Ses murs magnifiquement décorés contiennent de grandes richesses.

intérieur Eglise St basile

intérieur Eglise St basile

Vous y découvrirez une multitude d’icônes, triptyques, tombeaux et reliques…
Chemin faisant, des chants religieux orthodoxes régalent nos oreilles et ponctuent nos pas. Au détour d’un couloir, le cœur de l’église où une chorale exclusivement masculine nous offre un envoûtant concert « A Cappella ».

Madame Chauffage

Madame Chauffage

Sur ces notes de musiques, notre flânerie nous mènent vers la sortie gardée sereinement par une vieille dame souriante, protégée par une couverture et ses deux gros chiens radiateurs.

Musée historique

Musée historique

A droite, le musée historique dont la façade de briques rouges nous laisse imaginer une maison en pain d’épices avec un toit en sucre glace ou une décoration de Noël…
Midi, nos ventres crient famine. Nous trouvons refuge à côté d’un Mac Do, dans une drôle de cafétéria située sur la place du Manège, où chaque plat est intelligement vendu au poids. Pas de gaspillage.

Place du Manège

Place du Manège

Nous avons pu ainsi admirer les fontaines agrémentées de statues de Zourab Tsereteli illustrant les contes de Krylov, le La Fontaine russe.

Parterres de tulipes

Parterres de tulipes

En promenant à travers les jardins d’Alexandre, ornés d’immenses parterres de tulipes multicolores, c’est sous une petite pluie fraîche que nous rejoignons la forteresse du Kremlin.

Cathédrales du Kremlin

Cathédrales du Kremlin

Naguère demeure des tsars, elle est aujourd’hui le siège du pouvoir central de la Fédération de Russie.
C’est avec une certaine émotion que nous franchissons les portes de cette prestigieuse cité où l’histoire s’est jouée et se joue encore par des décisions qui peuvent influencer l’avenir du monde.

Déjà 16 heures, pressés, fermeture 17 heures, nous avons juste le temps de visiter deux cathédrales, voir le parlement et son défilé incessant de voitures officielles et d’apprécier les magnifiques jardins du Kremlin.

Cloche

Pour finir, nous découvrons la grosse cloche Tsar Kolokol haute et large de plus de six mètres pesant plus de vingt tonnes, tombée et brisée lors d’un incendie. CanonA côté, un canon démesuré rivalise de gigantisme avec la cloche : Le Tsar Pouchka. Il pèse plus de 39 tonnes et mesure plus de 5 mètres. Selon le livre Guinness des records, il serait le plus grand obusier jamais construit.
17h30, il faut nous dépêcher d’attraper le train pour Michurinets car demain c’est le grand jour.
Une journée n’a pas suffit pour visiter toutes les merveilles de la place Rouge et à regret nous quittons ce lieu prestigieux et magique.

A propos, si vous venez à Moscou en moto, oubliez le rêve de poser vos roues sur la place Rouge. Interdite à la circulation, néanmoins, vous pouvez en faire le tour et peut-être vous garer sur le parking sous l’église Saint-Basile.
Compte tenu des embouteillages que nous avons subi et la conduite dangeureuse des Moscovites, si vous souhaitez conserver votre espérance de vie, utilisez les transports en commun… 😉

Bye bye Moscou 🙂

train moscovite

train moscovite

Passage au bloc opératoire : 5 jours d’intervention


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Nous ne perdons pas de temps.

Alex met à notre disposition son garage pour nous permettre de travailler dans les meilleures conditions possibles.  Notre dortoir improviséL’hôtel étant complet, il met en place un hébergement de fortune. Il réquisitionne une salle de réunion. Son personnel se démène. A l’aide de lits de camp, en deux temps trois mouvements, nous avons un dortoir.
Ainsi, les problèmes d’intendance réglés, Michel se met à l’ouvrage sous l’œil averti de Maxime. L’issue étant incertaine, Maryse se renseigne pour un éventuel rapatriement de sa moto.

Michel en plein demontageAu fur et à mesure du démontage, nous irons de surprise en surprise. Cette moto a pourtant été entièrement remise à neuf, un mois avant notre départ par un professionnel !

Pompe à huile, pistons, segments neufs, soupapes changées et rôdées, embiellage refait… et j’en passe.

D’oú peut bien provenir ce claquement sinistre moteur chaud ?
Première angoisse de Max, si nous trouvons de la limaille dans l’huile, notre voyage s’arrêtera probablement là.

Les heures passent. Ouf ! Pas de limaille.
En revanche :

  • Un volant moteur monté décallé : bonjour le réglage de l’allumage. Et dont les ecrous ont ete tellement massacres qu’il faudra les demonter au marteau et au burin !
  • Pas de joint au queue de soupapes : bonjour la consommation d’huile.
    Merci en passant au soutien de la Sté MOTUL qui a fourni à notre association l’huile dont nous avions besoin pour notre expédition.
  • La cerise sur le gâteau : Un clapet de pompe à huile facturé mais pas changé.
  • Et le pompon, je vous le donne en mille ? D’anciens joints d’embases durs et cassés dont les petits morceaux ont été remontés collés à la pâte à joint façon puzzle !!!

Merci pour le sérieux et le professionnalisme.

Pauvre BM

Pauvre BM

Nous devons désosser entièrement le moteur, trouver un atelier pour contrôler son usure, les outils pour ouvrir et refermer le carter et les pièces à changer.

Alex nous présente Hamid, chauffeur occasionnel pour les clients de l’hôtel.
Homme d’exception qui  trouvera toutes les pièces, mème les plus improbables, nécessaires à la réparation.Pas facile de communiquer quand ni l’un ni l’autre ne parlent la même langue mais une feuille de papier, un crayon et les mains font des miracles.

Le premier jour est consacré à  la recherche d’outillage spécialisé :
secteur outillageHamid nous emmène dans un quartier divisé en plusieurs secteurs spécialisés, véritable caverne d’Alibaba, pour les amateurs de mécanique.
Dans l’un, des écrous introuvables à la taille spéciale  pour le remontage du volant moteur, dans l’autre, de l’outillage, dans un troisième, pléthore d’accessoires divers et variés.

chez le rectifieur

Le deuxième jour,  Hamid nous mène chez un rectifieur qui, en quelques minutes et avec une virtuosité époustouflante contrôlera l’ensemble des cotes de l’embiellage en refusant d’être dédommagé.
Sa mine soucieuse ne présage rien de bon. L’une de ses mesures montre une usure importante de l’un des paliers de l’embiellage.
Il nous faut changer l’ensemble des coussinets, remetttre des joints neufs et remonter le moteur. Espérons que le « hors-limite » de la cote ne sera pas fatale.
Une période de rôdage sera bien entendu nécessaire ralentissant encore un peu plus notre voyage.

Michel demande a Hamid de lui trouver une combinaison jetable. Pour lui faire comprendre, il entame un mime qui rend l’assistance hilare… Hamid s’exclame : « Combinaison ? Da, da ! » Nous explosons de rire. Pour une fois, le mot est le même dans les deux langues.

Resserage système D

Système D

Michel et Max procèdent au remontage. Il faut impérativement serrer les nouveaux écrous du volant moteur à 10 m/kg de couple. Evidemment, nous n’avons pas la clef dynamométrique adéquate.
Nous improvisons. Un manche à balai d’un mètre et un seau rempli avec 10 litres d’eau feront l’affaire !

Nouvelle avarie ! Au remontage de l’un des cylindres, un segment nous lâche, quelle poisse !!!
le rectifieurRetour à l’atelier de tournage-rectification.
Pourrons-nous trouver un segment pour une vieille BM de 1990 ?
L’ouvrier regarde le piston, le tourne et le mesure dans tous les sens, réfléchit, puis va fouiner dans ses catalogues…
Il revient et nous fait comprendre que ces pistons sont toujours employés sur certaines Volkswagen. Nous aurons le segment en question le lendemain matin !

Satisfaits, nous rentrons.
Michel et Max reprennent le remontage de la moto en attendant la pièce manquante.
Ne pouvant pas aider compte tenu de la place dans le garage, me sentant inutile, je décide d’installer sur ma moto une deuxième prise usb fournit gracieusement en plus de notre éclairage par la Sté ALARMEX.
Possédant un large vide poche dans mon réservoir, il me semble que c’est la place idéale pour installer la prise supplémentaire.
Je m’attèle au montage. Un trou d’évacuation d’eau est déjà présent au fond du vide-poche. Si je l’utilise pour passer mon fil d’alimentation, l’humidité aura du mal à sortir. Qu’à cela ne tienne, je perce à côté.
ma bouletteSurprise, un geyser d’essence m’arrose !
Help, help ! Max, Michel, j’ai troué mon réservoir ! Bouchant tant bien que mal la fuite avec mon doigt, paniqué.
Pris par une phase délicate de remontage, mes deux compagnons ne peuvent lâcher ce qu’ils font.
– Tu plaisantes ? me dit Max.
– Non, non, c’est vrai , je déconne pas ! lui dis-je d’une voix dépitée.

C’est le doigt sur la fuite que mes deux compères me retrouvent, à la fois catastrophés et hilares de ma mésaventure.
Vidange du réservoir et nouvelle recherche de solution.
Expert en fissures en tout genre dans son metier, Michel taraude, visse, colle pour finalement colmater parfaitement ma bévue.

la bonne humeur demeure

la bonne humeur demeure

Le troisième jour, Max récupère le segment manquant nécessaire et poursuit le remontage de la moto de Michel pendant que le reste de l’équipe visite enfin Moscou (prochain épisode).

Max contrôle

Max contrôle

A notre retour, Michel et Max finalisent le remontage, la moto fonctionne parfaitement. (Voir la vidéo … 😉
Demain, nous reprenons la route.

18 mai, 6 heures du mat., dernier contrôle des motos avant le départ, Max s’écrit :
– Merde, j’ai crevé !
Après une heure de travail acharné, le pneu arrière a retrouvé bonne allure.
Nous partons enfin…

Coordonnées de l'atelier de mécanique tourneur-rectifieur à Moscou

Coordonnées de l’atelier de mécanique tourneur-rectifieur à Moscou

12ème jour : A la recherche d’un concessionnaire BMW


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Michurinets côté campagneLa nuit porte conseil.
9h du mat. Au petit déj. déjà deux absents.

Max et Michel sont autour de la moto pour trouver une solution.
Nous n’avons pas tous les outils nécessaires pour démonter le moteur :
Clef dynamométrique supérieure à 10kg et extracteur pour volant moteur.

Michurinets côté villeAvant de se lancer dans un démontage complet du moteur, chronophage et aléatoire,  nous aimerions avoir une confirmation de la panne suspectée.
Max, notre chef mécano pense qu’il y a un problème sur une bielle.
Il nous faut trouver un garage.
Pendant ce temps, je discute avec Valerjia, l’hôtesse d’accueil afin d’obtenir une liste d’éventuels garages moto BMW sur Moscou. Avec sa voix de toons, Valerja appelle Alex, le manager de l’hôtel pour obtenir des adresses.
quelle direction choisirRapidité, efficacité, à dix heures liste en main, l’équipe enfourche les motos direction Mosou. D’après le GPS, 1h15 suffirait pour atteindre notre sauveur potentiel.
Très vite, nous sommes avalés par une marée de voitures, camions, une circulation toujours aussi dense et suffocante.
Nos motos roulent au ralenti et chauffent rapidement. Notre GPS nous entraine sans pitié dans l’immense toile d’araignée tissée autour de Moscou. vue autorouteNous voilà comme trois insectes prisonniers dans ses fils composés de voies gigantesques, parallèles, se croisant ou se superposant les unes avec les autres. Un véritable enfer pour trouver notre route.
De titanesques immeubles aux formes bizaroïdes se dressent comme des champignons le long des voies. Des publicités animées géantes fleurissent sur leurs façades. Beaucoup de travaux de voirie sont en cours et de nombreuses constructions sont à moitié achevées.
Voilà la première image que j’ai des environs de Moscou : Poussière, air pollué, bruit, trafic intense. Mais oú sont passés les arbres?
2h30 plus tard, un gentil taxi nous guide devant les portes de BMW.

Arrivée concessionnaire BMW

Arrivée concessionnaire BMW

En fait, il s’agit plutôt d’un immense immeuble comportant des dizaines de commerces ayant tous un lien avec la mécanique ou l’automobile. Il va donc falloir trouver notre aiguille dans cette botte de foin !

Sur la façade trône un panneau BMW Motorad.
6eme étage indique le vigile de service. Une lueur d’espoir brille dans les prunelles de Michel qui se lance avec moi tête baissée dans l’ascenceur.
– 6ème étage, un atelier avec des motos ? Comme c’est étrange !

La porte de l’ascenceur s’ouvre.
Devant nous une porte murée ! A droite un couloir mène à une porte métalique bouclée à double tour.
Dépités, nous descendons au 5ème. Des bureaux divers nous renvoient au 4ème étage.

Nous aboutissons dans un grand parking très sombre, enveloppé de vapeurs d’essence dans lequel nous distinguons à peine quelques motos et box sur notre droite. Une affiche BMW nous invite à pénétrer dans un petit local. Surprise, ici on ne vend que des accessoires pour voitures BMW. Le vendeur ne sait pas où se situe l’atelier moto. Retour à la case départ.
Nous longeons un box complètement obscur. Devant, deux individus aux mines patibulaires négocient. Soudain l’un disparait comme avalé par un trou noir. Il en ressort quelques secondes plus tard avec… quelque chose dans ses mains. Intrigués, nous passons notre chemin pour retrouver la lumière.

En sortant, je m’écrie : Le garage est au bout de l’immeuble !

Les filles à pied et les hommes en moto, nous nous retrouvons plein d’espoir enfin au bon endroit.

Nos trois motos ne passent pas inaperçues. De suite, un essaim de curieux se forme autour d’elles et deux mécaniciens russes viennent à notre secours.

Ils prennent en otage la moto de Michel et à coup de tournevis et de clef entament un réglage de la synchronisation cela dit parfaitement règlée auparavant !

Après avoir longuement trituré le pauvre moteur, il faut se rendre à l’évidence, nous allons devoir démonter le.moteur nous-même. Nous finissons par nous extirper de leurs mains..

Restaurant en sous-solJe propose de manger dans un restaurant russe situé dans les caves du sous-sol sans fenetre de l’immeuble attenant. Bien éclairé par des petites lampes posées sur chaque table et joliment décoré, de jeunes serveuses souriantes et au regard étonné nous accueillent. Nous savourons un excellent Bortsch.

16h – Retour à Michurinets.
Alex nous met à disposition un chauffeur qui va nous trouver ce dont nous avons besoin.
Le démontage va commencer…

Le Bortsch

Le Bortsch

11ème jour de voyage : Arrivée à Moscou – 398 km


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Décoration pour le Jour de La VictoireLe lendemain, 9 heures, nous retrouvons la route M1 chemin le plus direct pour Moscou.
Tout au long du parcours, nous croisons de nombreux véhicules décorés avec des autocollants et des drapeaux célébrant encore la fête Nationale.
Aujourd’hui, une foule de gens se rend dans les nombreux cimetières bordant la route pour rendre hommage à leurs héros morts au combat.
TankDes tanks bien entretenus datant de la seconde guerre mondiale jalonnent aussi notre parcours.
Une route désespérément droite au revêtement souvent dégradé nous demande beaucoup d’attention.

Vers 14h30, une pause s’impose. Une station-service cafétéria nous tend les bras. Derrière le comptoir, une bonne surprise : De bons beaux croissant dodus et fourrés aux pommes nous invitent à les déguster accompagnés d’un expresso.
C’est avec enthousiasme que j’ai croqué à pleines dents cette bien tentante viennoiserie.
– Pouah, pouah, pouah !
Aussitôt croqué, aussitôt craché.
– Mais c’est du chou, pas de la pomme !
La gourmandise est un vilain défaut et toute l’équipe hilare s’est mise à goûter cette « merveille ».
Après cette découverte, nous reprenons la route. La circulation devient maintenant plus dense à l’approche de la capitale et le comportement des conducteurs parfois franchement dangereux.
pollutionMaintenant, nous tentons de nous faufiler entre les gros 4×4, les vieilles guimbardes et les files ininterrompues de poids lourds crachant comme des dragons leurs jets de fumée noire.
Nous nous sentons écrasés par la chaleur et étouffés par la poussière, les vapeurs d’essence et les gaz d’échappements qui nous agressent de toutes parts.
Ici, la protection de l’environnement ne semble pas une priorité…
Coincés dans les embouteillages, les motos et les hommes souffrent. Michel nous interpelle. Sa moto fait un drôle de bruit. Son voyant de pression d’huile s’allume et sa pression est bien en-dessous du minimum.
Arrêt d’urgence, Maxime tend l’oreille et ausculte le moteur. La moto chauffe anormalement et il y a bien un claquement sinistre du côté droit. Nous attendons que les motos refroidissent pour voir ce que cela va donner au redémarrage.
Une heure plus tard, le diagnostic se confirme. Nous devons rejoindre d’urgence notre hôtel afin de trouver une solution.
Nous repartons doucement. La route se transforme en autoroute. Les voies se croisent et se recroisent en haut, en bas, de tous les côtés. Un vrai cauchemar pour les motards.
A chaque instant il faut avoir un œil dans son rétro et l’autre devant… C’est la loi du plus gros qui dirige le trafic.
Changement de direction intempestif, traversée en diagonale de quatre voies d’un coup pour rattraper in extremis une bretelle de sortie semblent ici monnaie courante. Vigilance, vigilance est encore plus notre devise.
Plus rien à voir avec la Biélorussie.
Voilà donc pourquoi nous avons croisés si peu de motards en chemin et autant de cimetières sur le bord de la route. L’espérance de vie pour un motard y est certainement très courte 😉 🙁

Banlieue huppée Michurinet MoscouNous arrivons enfin à Michurinets au Sweet Hotel situé à 28 km du centre de Moscou dans une banlieue boisée et huppée.

Arrivée au Sweet Hotel

Arrivée au Sweet Hotel

Difficile à trouver, nous nous sommes perdus et retrouvés au beau milieu d’un chemin de terre barré par deux miliciens armés jusqu’aux dents. Devant nos mines déconfites, défraîchies et nos tentatives de communication, ils nous ont finalement laissé passer en nous indiquant notre chemin. En fait, nous étions à deux rues du petit hôtel.
Qui pouvaient-ils bien protéger ?…

Michel soucieux

Michel et sa moto

C’est avec un grand soulagement que nous garons nos motos dans la cour de l’hôtel.
Maintenant, qu’allons-nous faire pour la moto de Michel ?

SweetHotel
Fridriha Engelsa Street 8U, Vnukovo district, DSK Michurinets, 142784, Russie
Téléphone: +79857105510

Passage en Russie « comme une lettre à la poste ». De la banlieue de Minsk (Biélorussie) à Smolensk (Russie) – 312 km


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Ce matin, notre petit déjeuner prend des allures de théâtre. Après des ablutions rondement menées, nous rejoignons le reste de l’équipe. Nous découvrons Max entrain de mimer une poule pondant un œuf en battant des ailes avec ses bras tout en criant « Cot cot cot codec !». Il s’accroupit et ramenant sa main de derrière son dos mime la forme d’un œuf. Tout cela, sous le regard médusé de la serveuse qui finit par éclater de rire comme toute l’assemblée. Elle se précipite vers la cuisine et nous ramène un œuf pour dire qu’elle a compris ce qu’il demande. Grâce au talent de Max, nous avons pu savourer une excellente omelette. Une comédie offerte par Max car la serveuse ne parle ni français ni anglais et la carte du menu est en cyrillique ! Ce sera notre quotidien tout au long de notre voyage.

Eglise Orthodoxe Brest9h – Nous partons le cœur léger pour affronter les 310km qui nous séparent de la Russie. Les kilomètres défilent sous nos roues et toujours aussi peu de trafic. Des champs et des forêts jalonnent interminablement les bas-côtés de la route M1.

13h10 – Nous traversons un semblant de village au bout duquel se trouve un rond-point avec une première présence policière que nous avions fini par oublier sur l’autoroute depuis notre entrée en Biélorussie. Nous débouchons sur une grande artère bordée de portiques avec caméras et drapeaux. Soudain, de chaque côtés de l’avenue apparaissent des policiers. Michel et moi passons sans encombre. Un seul, devinez-qui, se fait arrêter. – Contrôle des papiers (…en Russe) ! Le policier fait comprendre à Maxime qu’il faut allumer ses phares. Max, habitué à ce genre de situation dit : – Euros ou roubles ? Finalement, il s’en sort sans amende ni bakchich. En continuant notre chemin en direction de Smolensk, nous prenons conscience que nous sommes entrés en Russie sans nous en rendre compte.

Place Smolensk
Nous arrivons à Smolensk, dans l’après-midi du 9 mai , jour de la fête nationale Russe commémorant la capitulation de l’Allemagne Nazie face à l’Union Soviétique. 

Première rencontre RusseSur la place en bas de la vieille ville, Michel obtient l’adresse de l’hôtel « Patriot » à proximité.

Sous une chaleur étouffante, dans la poussière, la pollution, le bruit de la circulation et des haut-parleurs hurlants des musiques et des sloggans incompréhensibles, nous nous dirigeons vers notre hôtel. Routes défoncées, vieux bus antédiluviens rouillés… sont le quotidien des habitants de Smolensk.

Hôtel Patriot Smolensk

Hôtel Patriot

A l’extérieur, l’hôtel ressemble à un vieux bâtiment administratif. Mais à l’intérieur, tout a été aménagé de manière assez confortable. Petit bémol : La réception a bien gardé ce côté lourd, paperasse et démarches administratives. Plus d’une heure de négociation avant d’obtenir les clefs de nos chambres…

Porte serviette chauffage central

Porte serviette chauffage central

Aujourd’hui les banques sont fermées. Il nous faut payer d’avance. Nous n’avons pas de roubles. Le cerbère de service nous propose du change au « noir ». Deux d’entre nous partent avec lui faire la transaction dans un marché un peu louche. Ils en sont revenus vivants et allégés de quelques euros. Ainsi nous avons pu avoir gîte et couvert en ce « Jour de La Victoire ». Ce soir, bortsch (soupe contenant des betteraves, de la viande, du chou et parfois des pommes de terre) et yaourt pour tout le monde !

Ticket petit dejeuner hôtel PatriotImportant : Deux papiers vous sont remis par la douane Biélorusse. Ne les perdez pas car ils vous seront demandés dans les hôtels (afin de déclarer à la police votre présence en Russie) si vous y séjournez plusieurs jours et au moment de votre sortie du territoire.

1euro = 22 200 Roubles Biélorusse = 70 Roubles Russe

– Gostinitsa « Patriot », Adresse : ul. Kirova, 22-Г, Smolensk, Smolensk Oblast
Téléphone :8 (481) 238-49-36

Bye bye la Pologne, bonjour la Biélorussie…


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Bye bye la pologne– 8h30 : Départ. Bye bye la Pologne que nous quittons avec regret.
Aujourd’hui, grand soleil mais on ne doit pas lézarder. Il nous faut impérativement traverser le pays en 24 heures visa de transit oblige.

– 9h du mat, arrivée à la frontière. Grand moment d’émotion qui nous ramène à l’époque de la guerre froide. malheureusement, nous n’avons pu prendre des photos (ici, on ne plaisante pas).
Petite description de l’endroit :
Pont interminable sur la Bug bordé de barbelés et de miradors. Pas moins de quatre postes de contrôle avant de pouvoir poser nos roues sur le sol Biélorusse. Tout cela évidemment agrémenté de gardes armés aux visages placides et aux regards inquisiteurs. Difficile de communiquer. Ils nous font comprendre par leur mutisme qu’ils ne parlent aucune langue étrangère.
Après trois heures trente pour franchir les différents barrages, quatre d’entre-nous obtiennent enfin les laisser-passer nécessaires.
– 12h30 – Ouf ! Nous voici maintenant de l’autre côté. Mais l
‘inquiétude nous gagne car Max n’est toujours pas là.
Une erreur dans la saisie de ses papiers a retardé ses formalités. Un quart d’heure plus tard environ, le groupe est enfin reformé.
Le compte à rebours est lancé !

Nous voici maintenant sur le route de Brest pour rejoindre l’autoroute qui nous fera traverser le pays d’une seule traite..
Mais « personne ne peut être à l’abri des lois du hasard ».
Nous croyant « sorti de l’auberge » quelques minutes après notre entrée « voilà-t-y pas » que ma moto crachote, toussote pour définitivement me planter au beau milieu du trafic laissant les deux autres motos loin devant.

Installation contact13h15 – Nos communicateurs n’étant pas connectés, une demi-heure s’est écoulée avant que le groupe nous retrouve et ma BMW refuse toujours obstinément de redémarrer. Réparation sur un parking de Brest - BiélorussieMaxime décide de shunter définitivement mon contacteur à clef défectueux. Démontage du tête de fourche, installation d’un interrupteur de fortune, câblage lui aussi de fortune, remontage et nous voici repartis deux heures plus tard. 

Nous roulons depuis quelques heures sur une autoroute presque vide de circulation.
Quel contraste avec les autoroutes allemandes surchargées de poids lourds !
Aucun contrôle de vitesse et le litre d’essence est à.0,50 euro. Un vrai bonheur.
Mais concernant notre vitesse d’escargot, nous ne risquons pas grand chose…

Chambre kitch du motel sur l'autoroute Bielorusse

Chambre kitch du motel sur l’autoroute Bielorusse

21h30 – Un motel le long de l’autoroute nous tend les bras, nous décidons de nous y arrêter.
Demain, il ne faudra pas traîner. 

De Wrocław à Koden près de la frontière Biélorusse – 581 km


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Carte du trajet

Entre Wroclaw et Koden, nous avons fait une petite étape à Podkowa Leśna à côté de Varsovie, dans un gîte perdu dans la forêt.

Gîte à Podkowa Lesna

Gîte à Podkowa Lesna

La gentillesse de son hôtesse, la qualité et la beauté du lieu nous a permis de nous ressourcer avant d’affronter les cerbères qui gardent le passage vers la Biélorussie…

cigogneEn Pologne, la cigogne est le meilleur ami de l’homme.
Notre route vers Koden est jalonnée de mâts plateformes invitant cet échassier à faire son nid.

Notre arrivée à Koden sous une pluie battante n’est pas passée inaperçue.
Nous voyant tourner en rond depuis une demi-heure dans ce petit village cherchant désespérément notre hôtel, les habitants affables n’ont pas hésité à nous y mener.
Enfin arrivés à destination, nous sommes surpris par la rigueur du lieu. Ici pas de décorum. L’essentiel, un point c’est tout !
Hôtel Koden

Un porte-savon original hôtel Koden

Un porte-savon original…

A chaque étage, se trouve un petit local vitré qui servait autrefois à noter les allées et venues des pensionnaires; aujourd’hui heureusement transformé en buanderie.
Mais nous garderons un agréable souvenir de ce lieu humble et rustique.

A partir de demain, notre aventure va prendre une nouvelle dimension…

  • Krzysin, HenrykaSienkiewicza 7, 05-807 PodkowaLeśna, telephone +48 22 729 15 42
  • l’hotel Zajazd Kodenski, Koden, ul. Polna 44.

De Prague (République Tchèque) à Wrocław (Pologne) 440km


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Wroclaw connue sous le nom français de Vratislavie  est la 4ème ville de Pologne avec 633 000 habitants.
Pas facile, ce roadtrip sur nos vieilles BMW chargées comme des bœufs (500 kg) avec une vitesse maxi de 90 km/h afin d’économiser nos moteurs.

Place Wroclaw Pologne

Place Wroclaw Pologne

Nous reprenons l’autoroute en suivant aveuglément notre GPS.
Soudain, Marie s’écrit : Dresde !!!? Mais, c’est en Allemagne !

Arrêt soudain de toute l’équipe sur le bas côté de l’autoroute.
Là, surprise, nous constatons qu’en prenant l’autoroute pour gagner du temps nous faisons un détour de plus de 200 km !

Résultat des courses : nous arriverons en fin d’après-midi à notre hôtel…
Rien ne sert de courir, il faut partir à point.

Afin de nous remettre de nos émotions, nous laissons nos motos et utilisons le tramway pour visiter Wroclaw.
Petite anecdote : Sachez que si vous utilisez le tramway pour vous déplacer, il vous faut acheter une carte spéciale (que nous ne trouverons jamais) car dans le tram et sur les quais, il n’y a aucun moyen de paiement.
Nous avons donc été contraints de voyager gratuitement en mettant à rude épreuve notre honnêteté 😉
Façade place WroclawLa place de Wroclaw est magnifique. Une architecture qui rappelle les maisons de Hollande. Très animée et illuminée le soir, nous avons été hypnotisés par la projection d’ombres chinoises sur la façade d’un immeuble.

les pierogis

Les pierogis

C’est le ventre bien repu par la dégustation d’une spécialité polonaise : Les pierogis.
(raviolis composés d’une farce de pomme de terre, oignons et fromage blanc typique de Pologne) que nous avons pris le dernier tram de 22h55 pour rejoindre notre hôtel.
Demain, direction Terespol à 550 km, dernière étape avant Brest en Biélorussie.

Hotel Première Classe
Ślężna 28, 53-302 Wrocław

Reprise de nos articles après une longue absence…


bdumontet
Les cascades de Kuang Si à 29 km de Luang Phrabang

Les cascades de Kuang Si à 29 km de Luang Phrabang

Bonjour à tous,

Souvent la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Nous sommes partis à six mais suite à des événements inattendus, aujourd’hui, nous sommes arrivés à deux au Laos et poursuivons notre périple vers le Vietnam pour tenir notre engagement au profit des enfants (Associations L’enfant à l’hôpital et Vision du monde).

Nous avons joué de malchance, d’une part : Grosse panne sur la moto de Michel dont la réparation a pris une semaine ce qui a décalé tout le planning d’entrées dans les pays.
La réparation effectuée, il a fallu rouler du matin au soir pour rattraper notre retard.
D’autre part, l’ordinateur portable était HS… Enfin les contrées traversées n’offraient que rarement du wifi et encore plus rarement de cyber-café fonctionnel.

Après avoir parcouru plus de 11 000 km à moto qui nous a amené jusqu’à Oulan-Bator (capitale de la Mongolie) notre aventure a pris de manière inattendue une nouvelle direction.
C’est ce que nous vous raconterons tout au long de ses lignes…