Les routes de Sumatra


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En entamant la traversée de Sumatra nous avons, dans un premier temps, fait route vers un volcan (éteint) dont le cratère est désormais occupé par un lac, le lac Toba. Celui-ci comporte une île majoritairement occupée par des Bataks (une des ethnies de la région).

embarcadère pour tuk tuk, sur le lac Toba

embarcadère pour tuk tuk, sur le lac Toba

la moto à bord

la moto à bord

Pour plus de 80%, la population Indonésienne est musulmane, et nous avons déjà pris l’habitude que le quotidien soit ponctué par le muezzin et son appel à la prière. Mais en région Batak, ce sont les églises chrétiennes qui sont majoritaires, et les femmes ne portent pas de voiles pour couvrir leurs cheveux. Or, si la religion diffère, d’autres traits culturels diffèrent également. Par exemple, les villages regroupent des maisons de bois, souvent colorées, construites sur pilotis, dont le toit se termine en pointes sur les pignons avant et arrière en prenant une forme générale qui rappelle une selle de cheval. Malgré tout, chrétiens ou musulmans, ce qui semble caractériser les Indonésiens avant tout est la facilité avec laquelle ils viennent vers vous. Toujours spontanés et toujours prêts à rire, les échanges sont réguliers et pleins de gentillesse.

maisons batak

maisons batak

coiffe batak

coiffe batak

sur l'île,à l'intérieur du cratère

sur l’île,à l’intérieur du cratère

Heureusement d’ailleurs, car sur la route l’ambiance n’est pas la même… On nous avait prévenu, le réseau routier est en mauvais état, et les routes, très étroites, laissent difficilement se croiser deux camions. Si on y ajoute un relief omniprésent et un trafic chargé on obtient alors des temps de trajets proches de ceux obtenus avec une mob ! En Inde ou près des cols Népalais on avait déjà eu des routes boursouflées ou creusées, et des nids de poules à faire frémir les jantes en alu mais avec un style de conduite moins bordélique et au final moins effrayant. Tout ça pour dire que sur les routes de Sumatra, il y a bien eu quelques passages où on s’est fait peur ! Dans nos contrées d’origine, un mauvais conducteur faisant le dixième de ce qui se pratique ici se ferait luncher. Camion ou bus qui double en aveugle en plein virage (avec appels de phares à celui qui arrive en face il est vrai), camion qui choisit le meilleur passage sur le goudron fatigué en roulant à 30 km/h et sans se soucier de qui est devant derrière ou sur les côtés, etc. Ce qui ressemble fortement à une agressivité permanente est en fait une conduite normale où un signe de la main ou un sourire n’est pas à exclure. Dur pour les nerfs…

un transporteur

un transporteur

voiture familiale

voiture familiale

bus

bus

Pourtant, à chaque pause il ne faut pas attendre longtemps avant que quelqu’un nous aborde. Juste par curiosité, pour échanger quelques mots d’anglais ou se fendre d’un sourire qui mange tout le visage. La discrétion presque trop polie que nous avons connue ailleurs en Asie s’estompe. Chaque fois nous concluons ces brèves rencontres par la même remarque : « qu’est-ce qu’ils sont gentils » !

les copines

les copines

cache cache

cache cache

je l'ai trouvée!

je l’ai trouvée!

Sur la piste de Chewbacca…


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chewbacca

chewbacca

De qui ?

Mais si, le gros poilu dans la guerre des étoiles ! Et bien les indonésiens ont le même, en orange, qui vit dans la forêt. Je ne suis pas particulièrement fan de la guerre des étoiles mais je suis curieux. Le problème c’est que, voyez-vous, il y a des gens qui apprécient le sport, le trekking et tous ces trucs qui font mal. Moi pas. Or, pour trouver le gros type en orange, il faut errer dans la forêt sur des dénivelés où rester debout tient déjà de l’exploit. Mais d’après notre guide (car nous avions un guide !), nous partions pour environ 2h30. Quand je pense que j’ai failli partir en tongues…

la fine équipe

la fine équipe

Nous avons marché durant près de 4h, escaladé des pentes glissantes en nous accrochant à des lianes, des branches, des pierres, etc. Puis redescendu lesdites pentes jusqu’à faire hurler nos cuisses tremblantes. La forêt équatoriale, c’est vert, soit, mais aussi chaud et humide. Aussi, les perles de sueurs qui roulaient sur nos fronts se sont peu à peu transformées en rivières, puis en torrents au débit dru et continu laissant nos vêtements trempés, comme si nous étions tombés dans une piscine. J’ai dû perdre 5 kg en une après midi ! Seule la perspective d’une bière fraiche me motivait pour continuer à marcher et j’avais complètement oublié Chewbacca.

Au final, lorsque nous avons fini par dénicher le pote de Steven Spielberg, nous rêvions d’un scénario adapté avec retour par téléportation.

Bien sûr, je vous laisse deviner de quelle façon nous sommes rentrés !

Sinon, c’est cool la marche !

l'homme de la forêt (orang outan)

l’homme de la forêt (orang outan)

encore lui!

encore lui!

l'homme de la ville...+10 ans, -5kg en 4h

l’homme de la ville…+10 ans, -5kg en 4h

du côté des orang outans

du côté des orang outans

lumière du soir

lumière du soir

Indonésie


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J’avais bien remarqué l’immensité de ce pays mais, à vrai dire, sans vraiment y prêter grande attention.

Or, à y regarder de plus près, carte en main,  de la pointe nord-est de Sumatra (l’île la plus septentrionale) jusqu’au Timor, à l’opposé, le pays s’étire sur plus de 5000 km ! Surface à laquelle il faut encore ajouter la majeure partie de Bornéo, les Sulawesi, les Moluques et l’Irian Jaya (la Papouasie indonésienne).  Au total, plus de 17000 îles y sont recensées pour une surface de près de 2 millions de km2, où vivent 250 millions d’habitants ! Bref, l’Indonésie c’est grand et il faut un sérieux appétit pour imaginer en faire le tour. Généralement apprécié des voyageurs, nous étions curieux de découvrir ce nouveau pays pour nous.

le car ferry

le car ferry

marin solitaire

marin solitaire

Dès notre arrivée, les choses se sont pourtant mal présentées. Le policier en charge de tamponner les passeports nous a demandé de présenter un titre de transport avec une date de sortie… Bien sûr, nous n’en avions pas. Il nous a donc invité à le suivre dans son bureau, où une connexion internet était disponible, afin d’acheter un billet de sortie ! En rechignant, nous avons donc sorti un ordinateur et commencé à chercher un billet d’avion low-cost. Mais la mauvaise connexion, cumulée à notre mauvaise volonté, ainsi qu’à l’inefficacité du site d’achat en ligne ont fait que l’opération s’est étalée sur plusieurs heures. Au moment de quitter son service, l’agent nous a rappelé et tamponné nos visas en nous disant que la prochaine fois il faudrait prévoir une preuve de sortie. Bienvenu en Indonésie !

1er sourire indonésien

1er sourire indonésien

Beaucoup plus déglinguée que la Malaisie que nous venons de quitter, l’arrivée en ville marque un changement également dans les comportements. Comme souvent, ce sont les enfants qui nous abordent en premier. « Hello mister » ! Accompagné d’un signe de la main et d’un grand sourire. Puis, la guesthouse où nous prenons une chambre, dont la propriétaire ne cesse de nous apporter des goûters ou des fruits. Enfin, pour notre première sortie à la recherche d’une cuisine de rue, nous nous retrouvons entourés par des « lady boys » d’humeur joyeuse avec qui nous passons une très bonne soirée ponctuée de rires et de photos. Car, nous ne le savions pas encore, mais les indonésiens adorent nous photographier et poser avec nous.

Enfin, nous redevenons des stars. Ouf !

soirée folle!

soirée folle!

folle soirée!

folle soirée!

séance photo obligatoire

séance photo obligatoire

La moto en Malaisie


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Asea Event

Asean Event

En Malaisie, les autoroutes sont gratuites pour les deux-roues. Ça je vous l’ai déjà dit, mais ce que je ne vous ai pas dit c’est à quel point les Malaisiens aiment a moto ! Depuis que nous sommes arrivés en Asie, l’usage de la moto est quasi exclusivement limité aux petites cylindrées avec une fonction pratique : circulations dans les grandes agglomérations, « side-cars » transporteurs de tout et n’importe quoi, véhicule familial à bas coût, etc.

Asea Event

Asean Event

Mais en Malaisie, c’est très différent. Sur les grands axes, des panneaux signalent des aires de stationnements couvertes spéciales deux-roues (pluie), et les grosses cylindrées pullulent (sportives, GT, gros trails) car l’utilisation de la moto est avant tout passionnelle. De fait, il règne une sorte de confrérie motarde ! Les signes amicaux à notre égard se sont multipliés et nous avons fini par être conviés à un grand rassemblement dans la banlieue de la capitale, Kuala Lumpur.

Asean Event

Asean Event

10 000 motards attendus ( !) de tout le pays et des pays voisins. Organisé par une association, le ministère du tourisme et des entreprise privées ont mis la main au porte monnaie pour participer, et le premier ministre y a fait un passage ! (Rien que ça). Le rendez-vous était fixé sur une grande esplanade près de bâtiments officiels. Stands de clubs, et de professionnels de la moto, démonstration de stunt, mais aussi fanfare officielle, défilé de motos d’époque (avec tenues en conséquence), et remise d’une casquette et d’un tee-shirt à chaque participant (très moches, soit, mais on ne peut pas tout avoir !). Nous sommes donc repartis avec notre lot, … que nous sommes prêts à offrir!

Asean Event

Asean Event

Penang, le goût retrouvé


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Penang

Je l’ai déjà dit : dans les vieux quartiers de Georgetown à Penang, on se sent bien.

L’ancienne colonie britannique porte les stigmates de son passé, notamment avec ses bâtisses qui évoquent un certain côté victorien, mais en version tropicale. Ainsi, par exemple, les bâtiments sont collés les uns aux autres, mais leurs façades sont en retrait car les rez-de-chaussée, séparés par des arcades, font office de trottoirs couverts. Enfin, en contrebas, les caniveaux ont la taille de cours d’eau car les pluies tropicales sont plutôt généreuses en eau…

Penang la coloniale

Penang la coloniale

L’ensemble de ce quartier historique est en plein Chinatown, mais celui-ci comporte aussi un « little India ». Alors les devantures des commerces contiennent souvent des écritures chinoises, anglaises, tamoul, ou Malaisiennes… Ce multiculturalisme se retrouve dans la nourriture qui change de goût simplement en changeant de quartier. Pour les curieux, gourmands (que nous sommes), c’est vraiment chouette. Dans un autre registre, entre deux bâtiments d’époque, peut émerger subitement un temple hindouiste, ou une peinture murale très « street art »… Une ville surprenante et agréable à la fois.

chinatown, Penang

chinatown, Penang

Car enfin, l’ambiance est paisible. Même si l’endroit est aussi touristique, nous avons l’impression, très subjective, de reprendre notre voyage, et ça fait du bien !

Penang peinard

Penang peinard

Penang la douce

Penang la douce

Penang la belle

Penang la belle

Penang la belle encore

Penang la belle encore

Penang la cool

Penang la cool

Penang la cool

Penang la cool

Penang encore

Penang encore

Penang toujours

Penang toujours

Penang c'est chouette!

Penang c’est chouette!

euh bah Penang...

euh bah Penang…

vous savez quoi?

vous savez quoi?

on a aimé Penang!

on a aimé Penang!

Arrivée en Malaisie


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Quitter la Thaïlande est une affaire qui demande du temps. D’abord parce que le pays est grand (au départ de Bangkok, la frontière Malaisienne est à plus de 1000 km), ensuite …parce que nous avons trainé !

bye bye koh samui

Nous sommes passés voir des copains qui ont un club de plongée à koh Phangan et koh Samui alors, bien entendu, le temps s’est distendu… Agréablement, soit (deux très belles plongées !), mais après 5 semaines passées en Thaïlande, nous avions hâte de voir à quoi ressemble la Malaisie.

un petit tour de ferry

un petit tour de ferry

Les formalités d’entrée se sont résumées à un coup de tampon sur le passeport, sans descendre de la moto, ni même retirer nos casques ! Il faut dire que les Malaisiens sont organisés : une file spéciale pour les deux-roues et donc un guichet dédié, derrière lequel officie la souriante Mariam. L’agent de police est en uniforme mais ses cheveux sont couverts par un voile, car avec l’entrée en Malaisie, nous sommes de retour en terre musulmane. Puis, pas de guichet de douane, pas de barrière à lever, non plus. Bref, après ce coup de tampon, nous roulons en direction de Kuala Lumpur. Difficile de faire plus simple et rapide !

Nous avions prévu de faire escale à Georgetown, sur l’île de Penang et, sans le vouloir, nous nous sommes retrouvés sur une autoroute, au revêtement parfait, et gratuite pour les deux-roues.

en route vers Georgetown

en route vers Georgetown

Penang est une île toute proche du continent, pour y entrer il faut soit prendre un ferry (toutes les 15 minutes) soit emprunter le plus long pont d’Asie (13 km !). Georgetown en est la capitale régionale. Une ville agréable dont les vieux quartiers coloniaux  datent du XVIII ème siècle (du temps de la « Compagnie des Indes occidentale »).

À peine arrivé dans le Chinatown local, nous avons rencontré Atul. Un motard indien qui voyage (ce qui est rare) en Royal Enfield (ce qui est normal). En quelques minutes, il nous apprend que le bateau de Mr Lim part le lendemain, avant une pause de 3 semaines.  Mais qui est Mr Lim ?

Explications : la Malaisie est globalement séparée en deux. La partie péninsulaire, moderne et peuplée, et la partie insulaire (Bornéo) avec notamment la forêt primaire du Sarawak. À l’ouest de la partie péninsulaire, juste de l’autre côté du détroit de Malacca, commence l’Indonésie avec l’île de Sumatra. C’est par là que nous voulons entrer en Indonésie.

Or, depuis quelques temps, les ferry à destination de Medan (nord Sumatra) n’existent plus. D’où M. Lim, qui effectue la liaison chaque semaine avec un vieux cargo en bois qui transporte des oignons, des salades et…des motos !

un petit tour dans les airs en super T

un petit tour dans les airs en super T

Nous avons donc rendez-vous avec Mr Lim dès le lendemain matin pour expédier la moto à Sumatra. Nous n’avions, évidemment, pas prévus un tel enchaînement mais quelque fois, le voyage semble nous mettre un coup de pied aux fesses !

Soit. Nous volerons donc le dimanche suivant (jour d’arrivée du bateau) pour récupérer la moto le lundi. D’ailleurs, avec un billet d’avion à 20 €, je comprends mieux pourquoi les ferrys n’existent plus…

En attendant notre départ, nous profitons de Georgetown et prévoyons un A/R à Kuala Lumpur pour un grand rassemblement de motards…

À suivre…