De l’utilité d’une moto en voyage


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Pour voyager sur une moto, bien sûr, il y a intérêt à aimer la moto ! Mais finalement, pas seulement…

Depuis le départ, nous serions bien dans l’incapacité d’évaluer le nombre de personnes venues nous voir, d’abord intriguées par la moto. Pour l’objet en lui-même dans un premier temps puis, pour comprendre d’où vient cette moto et comment nous pouvons nous retrouver ici, assis sur son dos ? La curiosité de la moto s’étend ainsi à nous, et nous bénéficions d’attentions en conséquence.

attroupement et photos souvenir

attroupement et photos souvenir

À l’arrêt dans un village pour y acheter à boire, nous sirotons notre boisson fraiche, quand les occupants de la maison d’en face, une grande et luxueuse maison surprenante ici, nous font des grands signes. Quelques minutes plus tard, une femme vient nous chercher. Elle nous invite dans la grande maison pour y prendre un café dans de moelleux fauteuils. En cinq minutes, les autres occupants de la maison sont là aussi, puis des enfants, puis un homme plus âgé, mais aussi un bébé, qu’on nous colle dans les bras, puis une jeune fille qui parle anglais. Elle s’appelle Jessie, et nous fait la traduction. Peu à peu, la gêne s’estompe et ce sont les rires qui prennent le dessus. Nous nous retrouvons entourés d’une bonne dizaine de personnes, tous curieux de nous rencontrer. Le temps s’écoule. On nous propose de rester manger et dormir.

la belle maison improbable

la belle maison improbable

Jessie qui s’est prise d’affection pour Fred, veut absolument nous photographier et poser avec elle. Les gestes sont tendres, elle prend Fred par la main.

Au moment de se quitter, et après avoir échangé les adresses, elle dit à Fred : « tu ne m’oublieras pas ? »

avec Jessie

avec Jessie

C’est peut être notre côté naïf, mais comment ne pas être touché par tant de gentillesse, spontanée et sans jamais la moindre arrière pensée ?

L’Indonésie, on aime ! (Oui je sais je l’ai déjà dit, mais je le dirai encore !)

Rendez-vous à Bali


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Avant de partir, nous avions invité les copains à nous retrouver à Bali. Pourquoi Bali ? On trouvait ça suffisamment éloigné, dans le temps et géographiquement, pour laisser le temps à ceux qui le souhaiteraient de s’organiser. Et puis Bali, on imaginait ça à la fois exotique, facile et attrayant pour un automne…

en avant pour Bali

en avant pour Bali

Dans un tout autre registre, depuis notre entrée en Indonésie, nous avons repris contact avec les transporteurs qui nous avaient fait parvenir des devis pour effectuer le transfert de la moto vers l’Australie. Et, il a bien fallu se rendre à l’évidence, les informations récoltées plus de six mois en amont sont devenues caduques. Nous voulions rouler jusqu’au Timor et y effectuer un transfert maritime vers Darwin. Mais les compagnies sont devenues la compagnie, celle-ci en a profité pour doubler ses prix, et enfin, le transit passe désormais par Singapour. Soit un délais de 3 semaines auquel il faut ajouter une semaine (et des frais) de sortie du port et de dédouanement. Un mois sans moto pour un voyage de six mois nous a semblé excessif. Après avoir épluché les différentes solutions, il apparaissait que le point de sortie serait Bali.

Donc : rendez-vous à Bali !

nord de Bali

nord de Bali

Pour l’heure, les quelques copains qui ont répondu à l’invitation, ainsi que nos enfants, débarqueront dans quelques jours. Nous serons 10 et irons tous ensemble à Lombok, l’île « à coté » de Bali. Mais, pourquoi Lombok ?

routes de Lombok

routes de Lombok

Et bien nous avons parcouru en long et en large Bali, et figurez-vous que désormais je vis avec une vraie question : pourquoi tant de touristes du monde entier fantasment sur cette destination ? Le sud de l’île (Kuta, Seminyak, Denpasar) est infesté de boutiques à touristes, de complexes hôteliers, de restaurants, de loueurs de scooters, mais aussi de boutiques de fringues, de bijoutiers, de bars de plage, de fast food, etc. il ne reste pas 1cm2 de libre pour accéder à des plages qui n’ont rien de paradisiaque… Le centre et la côte Est sont bien plus sympas, mais les points de chutes ne sont pas très attirants.

Bref, je ne comprends pas !

Lombok

Lombok

plage de Lombok...

plage de Lombok…

Quelle est votre religion ?


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Lorsque nous prenons pensions dans un hôtel, il est fréquent d’y avoir une fiche à remplir, avec les questions habituelles : nom, prénom, nº de passeport, etc. Or, depuis notre entrée en Indonésie, ces fiches comportent une question supplémentaire : « quelle est votre religion ? ». En bons français, nous serions tentés d’écrire : qu’est-ce que ça peut te foutre ! Atul, notre ami indien, n’est pas choqué. Chez lui, il s’agit également d’une question courante, dont la réponse peut avoir d’ailleurs des retombées pratiques (choix d’une école, mariage, etc.).

Jessie

Jessie

Avec plus de 80% de musulmans, l’Indonésie est le plus grand pays du monde de confession musulmane. Dans la rue, les femmes qui ont les cheveux couverts d’un voile sont nombreuses. Un soir, sur la façade d’une maison, nous voyons une plaque comportant les inscriptions suivantes : H. Basri Bahir. Le propriétaire nous explique qu’il s’agit de son nom précédé d’un H pour Hadji. Monsieur a fait le pèlerinage à La Mecque il y a quelques années, depuis il est donc devenu Hadj et cette fierté se porte comme un étendard sur sa maison.

Monsieur et Madame H. Basri Bahir

Monsieur et Madame H. Basri Bahir

Pourtant, au sein du même pays, les hindouistes sont nombreux et les chrétiens également. Dans la rue, cette variété dans les religions saute à la figure avec la présence de mosquées, de temples ou d’églises surmontées d’une croix. Mais il semble que la liberté de culte se passe plutôt sereinement. Jamais de remarques ou de regards insistants. Un soir, nous échangions sur le sujet avec un jeune faisant le service dans un petit restaurant, le patron et ses collègues étaient tous musulmans, lui chrétien sans que cela ne pose de problème. Au quotidien, nos interlocuteurs sont indifféremment homme ou femme, et nous avons, finalement, rarement vu une telle mixité naturelle vis à vis de nous, comme entre indonésiens. Nous avons croisé à maintes reprises des femmes avec les bras et les cheveux couverts papoter avec un parfait inconnu.

Bali

Bali

Si la séparation de l’église et de l’état fait partie de notre histoire (nous avons cette chance là !), que la laïcité est inscrite dans notre constitution, au point d’être choqués qu’on nous pose officiellement la question de notre religion, c’est loin d’être le cas partout. N’oublions pas non plus qu’aux Etats-Unis, on jure sur la bible…

Mais au final, la vraie question importante dans tout ça est de savoir où nous pouvons, ou pas, boire de la bière !

rencontre

rencontre

En dansant la Javanaise…


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Peut être à cause de la danse, Java évoque d’abord quelque chose de joyeux, non ?

S’il est vrai que les indonésiens sont plutôt joyeux, l’île de Java concentre la majeure partie de la population indonésienne, mais aussi la capitale économique et politique (Jakarta), la capitale culturelle (Jogjakarta) ou encore le port industriel de Surabaya. De plus, les principales agglomérations semblent toutes vouloir réparer leur réseau routier en même temps ! Alors, dans la journée, les embouteillages font partie du quotidien du chacun. Les camions (nombreux) et les deux-roues (très nombreux) constituent l’essentiel du trafic.

sur le ferry

sur le ferry

En quittant Sumatra on ne se doutait de rien ! Et c’est le sourire aux lèvres que nous nous sommes présentés à l’embarquement. La route débouche sur un péage où, après avoir versé quelques roupies, la barrière se lève pour permettre l’accès à un ferry. Une organisation bien rodée et une rotation continue de bateaux, permettent de ne jamais stopper sa progression. Deux heures et demi plus tard, nous atterrissons à java pour déjeuner. Ce soir, nous retrouvons notre pote Atul  et sa 350 Royal Enfield à Jakarta. Nous y sommes attendus, chez Bushan et son épouse, des motards passionnés qui admirent un peu nos équipées respectives. La capitale est à moins de 100 km et il existe une autoroute. Mais ici, comme en Thaïlande, les autoroutes sont interdites aux deux-roues…et aux camions. C’est donc en traversant des villes, en jonglant entre les camions et un flot ininterrompu de scooters et autres brêles que la route se poursuit. Lentement ou très lentement. Vous me direz, « c‘est pas grave, et puis ça permet de profiter des paysages ».  Bon, on a mis 7 h pour atteindre la capitale !

rencontre de bord de route

Le lendemain, Bushan nous accompagne pour une virée de 200 km… Il nous encourage à partir de bonne heure pour échapper aux terribles embouteillages. Debout à 5h30 ! De Jakarta nous aurons donc vu des embouteillages, des travaux, un centre commercial (le lieu de rdv) et l’appartement de Bushan ! Mouais, … vivement les petites routes de la côte sud.

Bushan et Atul, nos compagnons de route

Bushan et Atul, nos compagnons de route

En revanche, nous avons apprécié Jogjakarta.  Les quartiers historiques nous ont rappelé Penang, en Malaisie. Une architecture sympa et une ambiance paisible. Les cuisines de rue, embarquées sur une carriole, y pullulent. On y mange pour moins de 2 € et les curieux semblent s’y donner rendez-vous. Un soir, un costaud à la peau bien tannée et aux allures de marin descend de son scooter, tout sourire en avant. On se marre en y voyant un auto collant sur lequel est écrit : « Nique Ta Mère » ! En fait il s’agissait d’un fan de Joey Star ! Improbable, non ?

Décidément, les indonésiens ne cessent de nous surprendre !

pause en bord de route

pause en bord de route