J’AI DÉJÀ DIT QUE NOTRE STAGE À LA MONTAGNE COMMENÇAIT À NOUS PESER ? NON, PARCE QU’IL SE PASSE UN TRUC ASSEZ ÉTRANGE QUI REND PLUTÔT CIRCONSPECT.
Comment dire ? Les paysages sont d’une beauté à couper le souffle (au sens littéral aussi, mais ça c’est plutôt à cause de l’altitude). Immenses et désolés aussi. Ce qui favorise la contemplation. Et puis merde, c’est la Cordillère des Andes ! On ne peut pas y être indifférents après tout !
Seulement voilà, il fait froid ! Bien sûr, quand il fait beau, les ciels sont d’un bleu pétant, et il suffit de se mettre à l’abri du vent pour trouver que finalement avec nos deux blousons, nos cinq couches sur le dos, en conservant le casque et nos gants d’hiver (homologués grand froid) il fait plutôt bon au soleil… Bien sûr, quand le soleil se couche, il ne faut plus être dehors. On se réfugie alors sous nos 4 couvertures (10 kg/pièce) au fond de notre lit dans la chambre non chauffée.
On ne peut qu’en conclure que nous sommes peu adaptés à la vie à 4000 m d’altitude.
Mais du fait que : “quand même, c’est la Cordillère des Andes !”, on fait un effort. Après tout, il ne gèle même pas. Et puis ce n’est quand même pas parce qu’on avait les doigts gelés sur le Salar Bolivien, pris de la grêle en pleine face en passant un col à 4500 m au Pérou, chopé des engelures aux pieds sur un haut plateau chilien qui n’en finissait plus, avant de se faire copieusement arroser dans les rues de Cuzco qu’on allait se décourager, non ?
Heu…et bien si !
On en était au point d’hésiter à aller voir le célèbre, l’unique Machu Picchu. Mais si, le vieux truc Inca au sommet de la colline. Nous avons même fait un sondage pour savoir si on avait le droit de se débiner. Bien sur, on aurait aussi pu se dire : “qu’est-ce qu’on en a à foutre de l’avis des autres, c’est notre voyage, on fait ce qu’on veut”. Seulement voilà, en plus d’être frileux, nous sommes faibles et influençables.
Bref, nous sommes partis à l’assaut de “la vallée sacrée des incas” (au bout de laquelle se trouve la colline qui abrite le Machu Pichu). D’abord, nous n’avons pas vu d’Incas (pour les reconnaitre, c’est pourtant facile, ils ressemblent aux Incas dans Tintin et le temple du soleil). On a trouvé ça louche, mais on avait déjà parcouru 50 km de pure montée (toujours dans la zone des 4000 m sinon c’est pas drôle), c’est à dire avec une honorable moyenne de 27 km/h. Et donc 50 km où notre pauvre mobylette a donné tout ce qu’elle a pu, c’est à dire pas grand chose.
Bien sûr, les paysages étaient magnifiques, et bien sûr nous avons eu froid. Alors au moment de la descente, nous nous sommes laissés griser par la vitesse (60 km/h) avec, de plus, l’immense satisfaction de revenir dans des températures plus humaines. La descente s’étire sur 80 km, avec la sensation de récupérer des degrés perdus, depuis des lustres, à chaque virage en épingle. A 1200 m d’altitude, nous avons retrouvé quelques bananiers ! On en aurait presque versé une larme tellement on était émus.
Et puis au bas de la vallée (soit environ 1000 m d’altitude), nous avons du retirer toutes les couches que nous avions sur le dos…pour rester en tee shirt le temps de boire un coup ! Le soir, nous sommes même allés grignoter dans le village en tong ! (Il y a bien longtemps qu’elles ne nous servaient plus qu’à aller aux toilettes la nuit).
Finalement, la vallée sacrée a révélé son caractère magique en nous imposant une révélation : désormais, c’est sûr, nous devons quitter la montagne pour aller chercher nos 30° réglementaires !
Mais, et le Machu Picchu dans tout ça ?
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