Pokhara, les népalais nous en avaient parlé en la décrivant comme la plus belle ville du pays ! En ce qui nous concerne, nous avons surtout aimé la route qui y conduit. En quittant la plaine, nous avons perdus quelques degrés et abordé un relief entrecoupé de vallées vertes, régulièrement occupées par des rizières en terrasses. La route dégradée a (d’après nos interlocuteurs) perdu des tronçons entiers depuis le tremblement de terre d’Avril dernier… Inclinaison, lacets, tronçons de pistes et camions à l’agonie ont en effet bien rempli une journée de route pourtant commencée à l’aube.
Finalement, à Pokhara nous avons surtout retrouvé des touristes, et tout ce qui va avec : hôtels, restos, boutiques à souvenirs, agences qui proposent des treks en montagnes, des vols en ULM, du saut à l’élastique, des locations de VTT ou de motos, etc. Dans le lot, il y a un truc qui a attiré Fred comme un aimant attire du métal : la location de moto ! Avant même de savoir si c’était réaliste ou pas, elle avait déjà décidé que la route vers Kathmandu se ferait à deux motos ! Il ne restait plus qu’à négocier ça avec un loueur.
Deux jours plus tard, c’est donc à deux motos que nous sommes repartis. Les Bajaj Pulsar (de fabrication indienne), sont très répandues ici. Un petit mono 4T de 150 cc aux performances modestes mais qui n’empêche en rien les utilisateurs de circuler en famille (3 ou plus) à son bord. C’est donc avec un grand sourire, et au guidon d’une « Pulsar » que Fred est repartie sur la « hippie trail ». Les nombreuses pauses, conjuguées à l’allure modérée, ont fait que la dernière partie s’est déroulée nuitamment. Ce qui n’était pas la meilleure idée de la journée ! Pour les 35 derniers km, la route s’incline, en effet, de plus belle pour franchir un col avant de redescendre vers la capitale (située à 1300 m d’altitude). Les camions à l’agonie, précédemment cités, semblaient s’être tous donné rendez-vous dans cette ascension douloureuse (12 km/h) où ils semblaient cracher leur dernière énergie dans un nuage opaque et épais… Comme nous avions déjà pu le constater, ceux qui disposent de feux de route en état de fonctionnement doivent en être fier au point d’éprouver le besoin d’en faire une démonstration permanente. C’est donc éblouis et dans les gaz d’échappement, qu’étaient négociés les trous et crevasses de cette route vers le col. C’est à ce moment là qu’il s’est mis à pleuvoir…
Un sympathique chauffeur de taxi nous a guidé jusqu’au quartier des hôtels, nous épargnant une errance dans une ville aux rues défoncées, pentues et sans éclairage. Merci à lui !
Les jours suivants, nous avons découvert le quartier de Thamel, qui est un peu le ghetto à touristes. Nous les trouvons nombreux et plutôt anglophones, pourtant il semble que, depuis le tremblement de terre, la fréquentation soit sérieusement en baisse. Avant de rendre la Bajaj, nous avons fait une escapade côté montagne, histoire d’admirer les sommets Himalayens.
Enfin, nous avons pris contact avec le transporteur pour le nouveau fret de la moto. Car notre prochaine étape c’est Bangkok, et finalement sans traverser le Myanmar. Les obligations étant proches de celles imposées par la Chine (guide, autorisations, étapes prédéfinies et …beaucoup d’argent !) nous survolerons donc le Myanmar pour entrer en Thaïlande.
À suivre…