Honda 250 CRF Rally, le bilan


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Celles et ceux qui ont suivi notre histoire savent que le deal organisé avec Honda France (à savoir le prêt de 3 motos pour faire notre voyage) a capoté avant même de commencer. À la place d’une moto chacun, nous nous sommes donc retrouvés avec une seule moto sur laquelle nous avons voyagé en duo, avec nos bagages. Le concessionnaire de Cayenne : Guyane Motorsport s’est substitué à la maison mère en nous prêtant une moto qu’ils avaient en magasin. C’est donc avec une moto neuve, et strictement de série, que nous sommes partis.

Aménagements voyage :

Nous l’avons équipé d’un porte bagage fait maison, pourvu de repose-pieds pour se substituer à ceux qui sont montés d’origine sur la moto, trop hauts à notre goût. Nous avons également ajouté une prise allume-cigare pour pouvoir recharger nos téléphones en roulant. Enfin, la précontrainte de l’amortisseur était réglée au plus dur.

Un top case rassemblait notre « bureau ». C’est à dire : ordinateur, disque dur externe, appareil photo, lecteur de cartes, etc. Une tablette en guise de « machine à écrire » un haut-parleur pour la musique. Poids total environ 10 kg.

Une sacoche de réservoir contenait la trousse à outils (avec démonte-pneus et pompe), leviers, câbles et filtre à huile de rechange. Un guide de voyage, nos liseuses, un appareil photo compact, et diverses petites bricoles. Poids total environ 10 kg.

Une paire de sacoches cavalières, souples et étanche Zulupack (PVC) contenait nos vêtements de pluie et de rechange, gants d’hiver, chambres à air de secours, hamacs, etc. Poids total environ 10 kg également.

Soit une charge totale d’environ 30 kg. Et nous deux… soit environ 140 kg au départ (plutôt moins de 130 kg à la fin !).

Kilométrage et entretien :

Nous avons parcouru 24000 km sur la totalité du voyage. Durant ces six mois, nous n’avons jamais chuté. Pas que nous soyons des as du pilotage, mais une moto facile et pas trop lourde autorise le sauvetage d’une embardée.

Nous n’avons jamais crevé non plus. Par chance, bien sûr, mais tant mieux !

Jamais rien cassé (ni même câble ou ampoule). Nous nous sommes donc contentés de l’entretien, en version minimale. C’est à dire : une vidange à 4000 km, puis environ tous les 8000 km (l’intervalle normal est préconisé tous les 12000 km) avec changement du filtre.

Nous avons changé le pneu arrière à 10 000 km. L’avant est revenu à Cayenne sur la moto (soit 24000 km !), mais bien défoncé.

Plaquettes de freins et kit chaine ont également fait tout le voyage.

Faute d’élément de rechange, le filtre à air a également fait tout le voyage (soufflé lors des vidanges).

Pannes/soucis :

À mi-parcours environ (en Bolivie) le filtre de la pompe à essence était colmaté (à cause de la mauvaise qualité de l’essence), causant des ratatouillages. Le concessionnaire local n’avait pas d’élément de rechange, il a donc été nettoyé et est resté sur la moto. Il ne nous a plus causé de soucis par la suite. Heu…c’est tout !

Nos impressions :

Encore une fois, celles et ceux qui ont suivi notre voyage, savent qu’il nous est arrivé de nous plaindre vis à vis de la trop faible puissance de la moto. Mais pour être tout à fait honnête, il faut bien reconnaître que ces moments là étaient réservés à des altitudes qui restent exceptionnelles (de 4000 à 5000 m). De plus, n’oublions pas que nous étions en duo. La moto se retrouvait donc avec son propre poids à transporter ! Convenons malgré tout qu’il s’agit d’une moto peu adaptée au duo, ce qui n’est pas une surprise.

Nous restons donc convaincus que le choix de voyager avec une moto de petite cylindrée est un choix judicieux : entretien limité, consommables peu cher et qui durent longtemps, consommation d’essence réduite (3l/100 km), poids contenu (fret moins coûteux, facile à conduire, en tout terrain notamment, et avec perspectives de chutes limitées, on ose des pistes que l’on hésiterait à emprunter avec 250 kg sous les fesses). La vitesse de croisière enfin est suffisante : 100 km/h (à 6500 tr/mn, pour une zone rouge à 10500 tr/mn).

L’amortisseur est de piètre qualité (tendance à jouer les pompes à vélo), mais il a fait son boulot malgré le poids que nous lui avons imposé. Il nous a ramené à bon port sans aucune fuite à déplorer.

La selle « en bois » s’est révélée particulièrement inconfortable, imposant des pauses très régulières (1h30, 2h max). Un coussin de selle a réduit cet inconfort à l’arrière. Sur la durée du voyage, il faut bien admettre que nous nous sommes adaptés, malgré tout mais si c’était à refaire, un aménagement ne serait pas du luxe.

Au final :

Pour un coût modique par rapport à un gros trail (achat, assurance, entretien, prix au km) cette petite moto s’est avérée d’une fiabilité sans défaut et prête à vous emmener au bout du monde ! Enfin, on passe moins pour extra-terrestre auprès des populations locales, ce qui n’est pas mal non plus.

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Quand ch’rai grand, j’voudrais être brésilien !


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Faut pas croire tout ce qu’on dit. On avait effectivement prévu de repasser au Brésil pour refermer cette boucle sud-américaine. Le seul truc qui a changé c’est le moyen (et l’itinéraire un peu aussi). Après s’être cassé le nez sur la frontière fermée du Vénézuela, nous avons emprunté le fleuve Amazone pour revenir sur la côte Atlantique. Soit, à peu de choses près, une traversée du Brésil au rythme lent du fleuve. Ce qui était plutôt chouette. Or, la perspective de revenir au Brésil nous rendait le retour un peu moins difficile. Parce qu’il faut bien l’avouer : le Brésil on aime ! Avec des références historiques ou culturelles, il serait sans doute possible d’expliquer pourquoi les quartiers historiques des villes sont si plaisants ou pourquoi le métissage des brésiliens en fait un peuple si doux et agréable à fréquenter ou pourquoi leur musique est si belle. Seulement voilà, faut-il nécessairement vouloir tout expliquer ? Faut-il nécessairement vouloir tout raisonner ?

Ce qui me rappelle une anecdote : un pote musicien m’expliquait un jour les principes de la percussion afro-cubaine, avec la clave, les temps frappés, les temps levés, etc. Où chaque musicien doit compter pour savoir quel temps il frappe. Ça me semblait compliqué et je lui demandais alors :”les musiciens cubains comptent tous de cette façon ?” Réponse : “ah non, les cubains ne comptent pas, ils dansent !”

Lorsque vous regardez quelqu’un et que vous n’y voyez que beauté (même si, objectivement, vous savez bien que ce n’est pas tout à fait vrai…), lorsque le moindre de ses gestes vous semble être une incarnation de la grâce, lorsqu’un sourire vous fait chavirer, et une attention douce vous rend fébrile, un regard, une caresse sur le visage ou un mot font poindre une larme d’émotion, une démarche, un déhanché, ou un pas de danse attire votre regard avec l’incapacité de s’en extraire… est-il si important d’analyser, de chercher à décrypter ? Il suffit d’admettre que vous êtes amoureux/se, non ?

Et bien c’est exactement que ce qu’il nous arrive avec le Brésil ! Leur langue a des sonorités envoutantes, leur musique est belle, leur mixité prouve que c’est possible, et pour couronner le tout, les racines latines font qu’on s’y sent instantanément à la maison. Comme le résumait bien Fred : les brésiliens c’est tout ce qu’on aime, mais en mieux !

Secrètement, … on rêve de revenir mais cette fois avec l’envie de nous y installer pour une vraie tranche.

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Coincés en Colombie


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 La Colombie faisait partie des destinations qui nous tenaient à coeur dans ce voyage. Or, avant même de partir, nous avions de sérieux doutes sur la possibilité d’entrer chez son voisin, le Venezuela. Le pays est, en effet, en crise depuis plus d’un an, les frontières ont été fermées, puis ré-ouvertes, mais les témoignages y décrivent une situation tendue… Or, pour pouvoir entrer au Brésil à partir de la Colombie, l’unique route passe par le Venezuela (sauf à rebrousser chemin sur environ 5000 km, ce dont n’avions ni l’envie ni le temps). Nous nous sommes donc entêtés, misant sur un miracle, d’ordre géopolitique ou autre. Bref, nous avons fait les autruches. Or, le miracle n’a pas eu lieu, d’où le titre de ce post !

Nous avons imaginé pas mal de solutions, comme celle de franchir le Darien Gap, entrer au Panama puis traverser l’Amérique Centrale pour nous rendre à Miami. Une sortie qui nous séduisait, mais nous nous sommes dégonflés avant d’être poursuivis par notre banquier. Parmi les solutions, il y avait aussi celle de rester en Colombie puisque, décidément, à force de séduction, nous nous sommes laissés séduire. Mais là, il a suffi d’un échange avec nos nains en France pour en conclure que cette solution ne convenait pas non-plus.

Alors, comme des enfants, nous nous sommes contentés de profiter de la Colombie en nous disant que nous verrions bien en temps voulu… De Cali nous avons donc roulé vers le nord, en direction de Medellin, le fief du cartel du même nom, camp de base de feu Pablo Escobar. A l’occasion nous nous sommes rappelé que ce brigand à la renommée internationale avait proposé à son gouvernement de rembourser sa dette ! On dit, qu’aujourd’hui encore, sa “générosité” auprès des pauvres en faisait un homme aimé…

Même si le temps des barons de la drogue est dévolu, lors d’un échange autour d’un café, un colombien nous rappelait que le pays reste, malgré tout, le premier producteur de cocaïne au monde.

Bon, en guise de psychotrope, nous nous sommes contenté de nous laisser bercer par des routes qui n’en finissaient plus de tourner, en suivant des reliefs parsemés de bananiers, de plantations de café et autres plantes tropicales. C’était beau et plaisant. Lors des pauses, les colombiens prenaient le relai, avec sourires et bienveillance, pour prolonger l’enchantement. J’ai dit que nous aimons la Colombie ? Parce que si je ne l’ai pas dit : nous aimons la Colombie !

Enfin, nous avons fini par atteindre Carthagène. “Cartagena de los indias”, perle de la côte Caraïbe. La vieille ville aux constructions coloniales colorées, porte les marques de son histoire. Siège du royaume d’Espagne pendant pendant plusieurs siècles, les richesses qui ont transité par son port ( traite négrière, or, etc.) ont attiré toutes les convoitises. Des remparts qui entourent la ville, destinés à protéger des conflits armés et des pirates, la vue se perd dans la mer des Caraïbes. Il est alors facile de débrider l’imagination et de revisiter l’histoire avec des ingrédients choisis, quitte à inventer un peu.

J’ai déjà dit qu’on aime la Colombie ? Non parce que sinon : on aime vraiment la Colombie !

Après avoir traîné quelques jours le long du bord de mer, nous nous sommes décidé à reprendre la moto pour rouler vers Bogota. Oui, car quelques investigations via internet et quelques coups de fil nous ont permis de trouver une solution à notre “piège colombien”.

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