UN DIMANCHE AU BORD DE L’EAU (et ça n’a rien à voir avec les guinguettes)
BINGO ! Quand on ouvre un œil à 6h30, un regard par la fenêtre suffit à nous confirmer ce que nous redoutions : il a plu une bonne partie de la nuit, et il pleut encore.
La météo joue au yoyo avec nos nerfs. On passe de plus de 30° à un roulage en combinaisons de pluie : faut savoir s’adapter !
Ceux qui y dorment, décollent de l’hôtel Centar Marco pour passer devant le Plitvicka Vila où séjourne l’autre moitié, et filer direction la montagne.
Le temps de sortir des environs de Plitvice, relativement fréquentés malgré la pluie, dimanche oblige, et nous taillons dans la vallée qui nous emmène doucement vers la mer.
Un épais brouillard couvre les hauteurs, et interdit toute luminosité. Le plafond est bas, la pluie présente et fine, et la température douce (12°).
Nous traversons de longues portions désertiques entre les petits villages que nous croisons. Nous y apercevons souvent des sculptures imposantes et sympathiques d’ours bruns, rappels de la nécessité de ne pas trop « jardiner » dans cette région où ces plantigrades évoluent en toute liberté..
Une pause dans le village d’Otocac, nous permet de constater sur certains bâtiments de la ville, les traces encore apparentes d’une guerre récente, pourtant à nos portes.
Peu à peu, les habitants tentent d’en effacer les stigmates, et c’est ainsi que se côtoient une mairie fraîchement restaurée et la demeure voisine littéralement criblée d’impacts de projectiles (et pas de la bosquette de foire ! ).
Doucement la route se rétrécit, s’élève, et nous emmène vers les hauteurs. Il ne pleut pas fort, et pourtant la chaussée s’avère rapidement terriblement glissante. Les amorces de glissades sont fréquentes, et c’est avec une confiance très mesurée que nous progressons dans ces conditions difficiles.
Puis au détour d’un virage, c’est le paysage que tout le monde espérait en silence : on bascule sur l’autre versant, et la mer nous apparaît alors, baignée d’un soleil éclatant qui décontracte instantanément les pilotes sur la défensive.
Avec le soleil, et la route qui s’assèche doucement, on pourrait croire que tout va pour le mieux.
Hélas, en même temps que la luminosité, est apparu un de nos principaux ennemis : un vent de tous les diables, qui souffle en bourrasques et nous contraint à une évolution des plus prudentes. C’est ballottés comme des fétus de paille, que nous parvenons, non sans galères, au restaurant Martina, sur la baie près de Senj.
Repas au chaud à l’intérieur, ou en terrasse à l’extérieur pour les plus téméraires : chacun y trouve son compte.
Certains s’y sentiront tellement bien d’ailleurs, qu’ils prolongeront le séjour jusque vers 15h, en faisant une sieste au pied du restaurant, sur la petite plage au bord de l’eau, le visage juste humecté de temps à autre par les embruns de vagues énervées.
L’après-midi est entièrement consacré à un roulage de bord de côte.de l’Adriatique.
Les groupes disposent de leur emploi du temps comme bon leur semble, mais plusieurs feront le choix d’aller visiter la ville de Rijeka (bien connue des anciens pour son circuit moto).
Le dernier rush nous entraîne ensuite à l’hôtel, qui, modification de dernière minute, n’est plus le Marina à Moscenika Draga, mais le Liburna Riviera à Opatija. Visite de cette station balnéaire, piscine, repos, sieste… Les activités sont laissées au libre choix de chacun.
Repas en terrasse au bord de la mer, dans un confort très apprécié.
Faut toutefois pas mollir, demain on y retourne !
Actualité du jour : honneur à la gent féminine, avec Isa l’ouvreuse des rouges, qui nous a gratifiés d’une figure de patinage artistique, avec perte de l’arrière de sa mimi nouvelle petite Transalp, dans une courbe juste avant d’arriver sur les portions de route sèche (trop bête ! ).
Bilan des courses : pas de bobo pour notre intrépide, mais un barillet explosé et une fixation HS sur la valise alu testée dans le cadre de la rando.
Décidément, les valises ont une existence difficile au cours de ce millésime 2015 !
Un peu plus tard, le vent plus que farceur, mis à mal nos vaillants équipages. Ce fut tout d’abord un participant qui vit sa BMW RT garée dans un dévers, se coucher sous ses yeux. Puis, la même mésaventure se reproduisit avec la Suz’ Freewind de Guillaume notre photographe. Heureusement, le sac photo avec tout l’appareillage ayant été fermé, échappa au carnage !
Enfin, simultanément, la brise malicieuse coucha la Guzzi 1200 Norge de Patrick, qui dégustait sa bière en terrasse, bien abrité du vent, et ouvrit le top case de votre serviteur, emportant en pleine mer la belle veste de pluie jaune fluo que je venais d’ôter.
Malgré les débris dérivants, pas d’embarcation de migrants coulée en méditerranée, juste une tenue de motard néophyte en Kyte surf.
Et un constat : les Guzzi n’aiment décidément pas qu’on les abandonne.
Fred, l’ouvreur des blancs, signale qu’il a encore perdu 3 fois Jean-Paul (rien que dans la matinée), l’électron libre en Pan Européan. Pas de panique chez les proches de Jean Paul, c’est un fait coutumier avec lui, et on finit toujours par le récupérer. D’ici à imaginer qu’on lui greffe un « tracker », balise électronique de localisation pour résoudre le problème.
Ce soir, en vedettes internationales, les Rouges, et leur ouvreuse de choc, j’ai nommé Isa, la cheville ouvrière de la rando Moto Mag’.
Militante FFMC, impliquée dans « Toutes en moto », elle pilote sa moto au sein du staff d’encadrement depuis la première édition en Sardaigne. Après avoir testé sa Harley Dina en Sardaigne, puis sa Suzuki Savage en Sicile, elle innove cette année avec une 700 Transalp bien adaptée aux petites routes des Balkans.
Patiente et dispo, elle est le contrepoids zen de la « bouillonnance » italienne de Jean Marc, notre grand chef-chef-oui-chef.
De gauche à droite :
en haut, Alain, Michel, Jean Louis, Jean Louis, Pierre, Mireille, Jean Pierre
au milieu, Etiennette, Olivier, Luc, Isa, Marie Christine, Brigitte, Sylvie
en bas, Marie-Andrée