Rando MotoMag Portugal session 1 – Jour 11

Tout le monde s’étonne ce matin de ne pas avoir été réveillé au son du clairon, avec vérif’ du lit au carré dans les chambrées.

Surtout Olivier des Mauves, qui comptait un peu dessus pour compenser les effets du somnifère avalé à 4h du mat’.

Raté gamin ! (c’est le benjamin de la rando).

Du coup, privé de petit déj’ et habillement au pas de charge.

Encore un planqué qui n’a pas fait son service ça, et qui ne connaît pas la chaleureuse atmosphère des dortoirs.

Pendant ce temps là, moustache fringante et uniforme parfaitement repassé, le brigadier-chef Jean-Jacques parade après avoir passé ses effectifs en revue.

L’invasion du Portugal a repris, à partir de cette base avancée. Il y a à peine 500m de lande désertique en sortant du fort pour regagner le pays voisin.

Le début de l’étape est roulant, ce qui, conjugué avec la température idéale de cette matinée, permet d’abattre rapidement les premiers kilomètres.

Il faut dire que ce matin il convient de ne pas lambiner : 177 km au programme, dont une bonne partie de petites routes.

On raccroche la vallée du Douro, parsemée de nombreuses plantations d’oliviers, proposant toujours, deci-delà quelques jolis panoramas.

Chaque fois l’occasion de descendre de selle quelques minutes afin d’immortaliser l’instant.

Enfin, à force de beaux enchaînements de courbes et de parties roulantes, tout le monde finit par arriver à bon port.

Ce midi le mouillage a lieu à Miranda do Douro, à quelques encablures de la frontière espagnole.

La température s’est bien élevée, et c’est avec 35° et plus que tout le monde se replie à l’abri de la salle climatisée du restaurant Miranda, dont la terrasse permet une vue imprenable sur un des méandres du fleuve.

Pendant que chacun se restaure, la consigne casques a fait le plein.

Remarquez que les schubertophiles ne se mélangent pas avec le reste du monde !

Après la traditionnelle sieste digestive, c’est sous un cagnard de feu que les MMboys & girls reprennent le ruban d’asphalte.

Le temps de mettre les moteurs en température et nous disons définitivement adieu au Portugal.

La route s’élève de nouveau et reprend ses bonnes habitudes d’éviter la simple ligne droite pour relier deux points distants.

Les motards retrouvent de la concentration malgré le copieux repas du midi, pour avaler les difficultés proposées.

Puis, tranquillement, les paysages vont doucement redevenir moins tourmentés, et les lignes droites vont se faire reposantes.

Gare toutefois à l’endormissement, avec la vigilance qui se relâche et la chaleur qui anesthésie.

Pas de galère de cet ordre, tout se passe bien, et les pauses au bar, quand l’endormissement ou la fatigue menacent, permettent d’éviter les incidents.

Les animaux sont toujours très présents, même si leur présence sur les chaussées n’a pas été remarquée aujourd’hui.

Le seul incident véritable est à mettre au « crédit » de Guy, qui nous gratifie d’une très belle panne sèche à 1km de la station et à moins de 5 km du terme de l’étape du jour. Bel effort !

Il faut dire que depuis le départ, Guy, jongle avec l’autonomie restreinte de son 300 Honda, et de son bidon auxiliaire, grâce à de savants calculs lui permettant d’arriver à l’étape avec le minimum de poids inutile à traîner.

Voilà le binôme de terribles !

Et à ceux qui déjà dénigreraient la présence d’un scoot sur une rando, ils n’ont qu’à assister à la vitesse de passage de la fusée à variateur, une jambe sortie façon enduro (discipline qu’il pratiqua de nombreuses années) pour se faire une idée sur la justesse du concept.

Bref, quand il n’est pas en manque de benzène, le scoot n’est pas le dernier arrivé au bar.

C’est sous une vraie chaleur à 35° et plus que tout le monde rejoint l’hôtel « Parador de Benvente », terme de ce parcours de 108km.

Il est assez tôt, et le chef-chef-oui-chef décide de poursuivre son programme paramilitaire de choc, en imposant à l’ensemble des participants, des épreuves intensives de survie en milieu aquatique.

Une épreuve quasi insurmontable pour ces pauvres motards au bout du rouleau.

Une humiliation supplémentaire pour des participants qui croyaient naïvement avoir signé pour une quinzaine de vacances…

Soirée autour d’une bonne table, à passer en revue les faits et anecdotes du jour.

Certains prolongent au bar, comme chaque soir.

Dans cet établissement au passé historique chargé, voir le barman nous confier les clés de l’endroit et l’accès à la terrasse est un témoignage de grande confiance.

Mais comme l’appel de l’eau est le plus fort (ils n’en ont pas eu assez en fin d’AM avec les épreuves imposées ! ), certains y retournent en loucedé…

ça rimerait à quoi donc, une rando MotoMag sans bain de minuit, je vous demande un peu… ?

Et, tandis que nos motards sont allés regagner la literie moelleuse et riche de promesses d’un sommeil sans nuages pour nos organismes fatigués, et alors qu’on croyait la journée morte, ne voilà-t-il pas que l’agitation occasionnée par la fête du taureau au coeur de la ville, nous donne l’occasion de procéder à un essai comparatif de la plus haute volée.

A peine sortis de l’hôtel, nous voilà happés par la foule bruyante et colorée qui festoie en honneur du taureau, ce noble animal qui a été lâché dans la ville au son du canon, et dont chacun tente de se protéger lors de courses effrénées.

Les quadrupèdes ayant regagné leur enclos, la place est désormais libre pour les débordements festifs.

Principe de jour, chaque quartier de la ville est représenté par une Pena, fanfare dont le rôle est de jouer le plus bruyamment et avec le plus d’entrain possible, suivie par tout un cortège de fidèles arborant tous les mêmes couleurs.

C’est un déferlement de couleurs, de rythmes, de musique et de chants jusqu’au bout de la nuit.

Tout ceci est bien sur accompagné d’une consommation en quantité de boisson fermentée, afin de maintenir le même entrain tout au long de la nuit.

Cela exige donc une organisation sans faille, s’appuyant sur une logistique impeccable et un matériel au top du développement.

C’est dans ce contexte que MotoMag vous propose le comparatif exclusif le plus branché de l’année ; celui des irremplaçables tireuses à bière !

– Tout d’abord, apprécions le sens de l’optimisation de l’espace du matériel des bleus.

Visiblement tout est pensé et rien n’est laissé au hasard. On sent qu’il y a là de quoi tenir un siège, et que soutenir en potion magique la masse des supporters n’a rien d’une mission impossible.

– Voyons maintenant la propreté maniaque de l’équipement des roses.

Confié à un spécialiste l’utilisant de main de maître, il sait répondre sans problème aux pics de pointe, lorsque les sollicitations affluent simultanément et qu’un matériel premium devient nécessaire.

Ajoutons que le pilote aux commandes de ce boeing de la binouze devint l’ami de toujours de Jean-Luc (alias « Pépin » le roi de la bulle), qu’ils échangèrent quasiment leurs sangs et surtout qu’il approvisionna durablement ce dernier en bières visiblement de belle facture.

– Enfin, pour conclure, examinons la technologie révolutionnaire de l’arme de guerre des oranges.

Une sorte de bar posé sur des roues, totalement autonome grâce à l’énergie fournie par une armée de pédaleurs assis en vis-à-vis et qui, par la seule force de leurs mollets d’athlètes, parvient à déplacer cette machine de guerre là où le décide le maître pilote…

Alors, résultat des courses ?

Ayant apporté tout son savoir-faire et son objectivité proverbiale dans ce comparatif de haute volée, le staff des essayeurs de la rando MotoMag Portugal 2017,

(c’est eux là, avouez que ça respire le sérieux…)

(connus aussi sous le nom de : )

décrète que :

– la tireuse des bleus a eu le mérite d’être la dernière en service acceptant de gratifier nos essayeurs d’une pinte de son précieux breuvage (ce qui n’est pas rien, à un moment où le gosier et la langue de nos experts ressemblaient à une éponge desséchée)

– la tireuse des roses est celle qui a fait preuve du débit finissant dans les verres de nos lascars, le plus élevé. Point bien évidemment d’importance dans le classement final. Sans oublier l’intégration future de Pépin dans la famille de Juan-Manuel, le tireur des Roses, résultat d’une amitié aussi immédiate qu’intense, née entre ces deux hommes de cultures différentes, mais liés d’un amour sans failles du houblon.

– la tireuse des oranges recueille unanimement le grand prix de l’innovation technologique, mais se voit pénalisée par un manque de maniabilité rendant l’accès à son débit parfois compliqué.

Match nul donc, mais coup de coeur pour les roses dont les offrandes répétées surent faire flancher l’impartialité de notre trio de spécialistes.

Ah, et n’oubliez pas que ces cascades sont effectuées par des professionnels aguerris dont c’est le métier, et qu’il est déconseillé d’essayer de reproduire leurs exploits chez vous (notamment la « pinguin’ walk » réalisée par Oliv’ le spécialiste mondial de la chose).

Enfin ne perdez jamais de vue que tout liquide ingéré se doit à un moment ou à un autre d’être expulsé.

La cervoise étant un breuvage entraînant de fortes mictions, veillez toujours à pratiquer avec un matériel adapté !

Evitez les tongs, faute de quoi vous vous découvrirez des orteils non étanches…

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