Mac Mahon ? TA GUEULE !!!!
Pour paraphraser le célèbre militaire : « Que d’eau, que d’eau ! ».
Réveil matinal pour tout le monde. Le pli semble pris, et il y a des kilomètres sur les parcours du jour rentrés dans les TRIPY des ouvreurs.
Néanmoins, à la sonnerie du réveil , les « tsccccchhhhhtttt » sonores émis par les voitures passant dans la rue, ne laissent guère planer de doute : les combinaisons de pluie rangées au fond des valises pour la fin du parcours d’hier, vont retrouver tout leur prestige ce matin.
Le temps du petit déj’ n’y change rien : la pluie s’est installée pour de bon. J’en ai même entendu tenter de soudoyer le grand chef-chef-oui-chef pour différer le départ de quelques heures !
Hélas, pas d’échappatoire, avec le chef, l’heure c’est l’heure.
C’est sous une vraie pluie battante que les hommes-grenou… heu, les motards, prennent l’asphalte, pleins d’espoir quant à la clémence du Dieu préposé à la météo.
Les kilométres défilent, les paysages changent, mais une donnée reste inamovible : il pleut à seaux.
Dans un tel contexte, on roule, et tout le monde s’abstient de réclamer, qui une pause clope, qui un shoot photo, qui un arrêt pour se dégourdir les jambes… On trace, en espérant que, sans pause, on finira par trouver le soleil plus rapidement.
A mi-parcours de l’étape du matin, quasiment tous les groupes se sont arrêtés au bord d’un petit lac, dans un café accueillant, dont le patron sympa n’a même pas tiqué en voyant des vagues successives de motards dégoulinants, saloper son établissement. Bel esprit d’hospitalité chez les Helvètes !
Ce qui ne nous empêchera pas de faire remarquer à Jacques & Gigi, nos habitués suisses en BMW, qu’ils auraient pu faire quelques efforts niveau météo, pour une fois que la rando MotoMag’ se déplace sur leurs terres.
Gilles ayant fait « tomber son bout de pain dans sa fondue », il échappe de peu à la sanction locale : balancé dans le susdit lac avec des chaînes. Mais en contrepartie, il adopte les coutumes du cru, niveau costume, en enfilant de seyants sacs plastiques « made in Jean Luc » pour assurer l’étanchéité de ses membres inférieurs menacés de mycose imminente !
Il a bien fait : moins de 10 minutes plus tard, le soleil tant espéré pointe son nez. D’abord timidement, puis de façon plus marquée en montant jusqu’au Julienpasse (2284m). Les routes ne sont pas encore sèches, mais d’un coup les sourires refleurissent.
On en profite pour hausser légèrement le rythme et reprendre un peu d’angle : plaisirs de base du motardus moyennus.
Hélas, cette griserie sera de courte durée, et en nous rapprochant de la frontière italienne, nous profiterons, en plus de notre amie la pluie retrouvée, d’un brouillard épais digne d’un épisode de fog Londonnien !
C’est un troupeau de Bob l’éponge qui se précipite goûter à la douce chaleur prodiguée à l’intérieur du refuge Tridentina au col Forcola. Les oripeaux sont jetés au plus près des radiateurs, et l’arrivée de la pitance fumante est signe d’un réchauffement des anatomies.
On est bien au chaud, et la pause se prolonge.
Le cérémonial du ré-enfilage des gants, bottes, blousons et vêtements de pluie détrempés, est un grand bonheur que chaque motard ne manque pas de savourer dès que l’occasion se présente. Nous ne nous en privons donc pas.
La pluie semble s’être calmée, et nous profitons d’une route en partie sèche pour avancer un peu (173 km au programme, cet après-midi).
Il ne faut toutefois pas abuser des bonnes choses, et c’est sous la pluie revenue et dans une purée de poix des plus opaques, que nous repassons un second poste de douane.
Le brouillard se dissipe peu à peu, mais pas la pluie, et l’attaque des premiers lacets du mythique col du Stelvio, nous rend amers de ne pas profiter de ces lieux sous un soleil motard.
Col technique avec ses lacets en épingle et ses relances de régime incessantes, le Stelvio nous accueille avec une température de 3°, et un vent à décorner une vache des Highlands.
Je prends quelques minutes pour immortaliser la montée du Stelvio côté Pile, au guidon de ma Guzzi …1200 Stelvio (l’occasion était trop belle !).
Puis c’est la redescente côté face avec de nouveau une impressionnante série de virages serrés sur près de 15 km.
Particularité étonnante, chaque virage est numéroté (pour faciliter l’accès des secours?).
Et justement les secours, on va les tester de façon tout à fait improvisée, puisque Yann, un copain du groupe des « Noirs », se rate dans la descente et effectue un plongeon hallucinant dans la pente du ravin ! Heureusement, à cet endroit, les arbres sont nombreux, et vont freiner sa chute vertigineuse.
Prévenus par un local qui a vu la scène, les secours sont sur place en un minimum de temps. Remonté de l’endroit où il git trente mètres en contrebas, pris en charge, puis évacué par hélicoptère, Yann a tout du miraculé !
Les nouvelles du soir seront on ne peut plus rassurantes : une simple petite fêlure à une vertèbre, avec pose d’un corset et rapatriement chez lui d’ici deux à trois jours. Ouf ! Le port d’une dorsale de qualité se justifie une fois de plus par les faits.
Pour la Suzuki Vstrom par contre, descendue 30 mètres plus bas que son pilote, les délais d’hospitalisation risquent d’être légèrement plus longs !
Impuissants, nous reprenons la route, secoués, et anxieux, dans l’attente des nouvelles de Yann. 20 km plus bas, dans la vallée, le soleil est enfin revenu, et, cette fois ci, ne nous lâchera pas jusqu’à l’arrivée.
Nous retrouvons les charmes du roulage italien, avec beaucoup de trafic et peu de possibilités de dépassement, sur les grands axes, avant de prendre des voies moins chargées pour gagner Bolzano, la capitale historique du sud Tyrol, où la troupe se scindera, les couples étant logés à l’hôtel Post-Gries, et les solo à l’hôtel Chrys.
Il est des jours où la douche du soir se mérite, et d’autres où elle est la récompense d’une journée de roulage ardue.
Demandez aux participants : celle de la journée du Stelvio 2015 a toutes les chances de rentrer dans la seconde catégorie…
Et pour clore cette journée chargée, les (bonnes) nouvelles concernant Yann, nous permettent d’aller dormir les neurones pas trop agitées…
C’est marrant dès les premières lignes j’étais sûr que leur auteur ne pouvait être qu’un vil coyote !!! Gagné le 1200 Stelvio t’as trahi…
Mouarf…
Le STELVIO , nous l’avons fait (moi et mon épouse ) et nous aussi nous avons eu un incident dans notre groupe ( un bras cassé , fin de l’aventure pour un couple ) Mais quel souvenir , c’est gravé dans nos têtes ! Alors , à tous ceux qui ne connaissent pas le STELVIO …. allez-y , il faut le faire ….absolument .
V et bonne route
Philippe et Viviane