IL NE NEIGE PAS SUR LE LAC MAJEUR !
Et c’est tant mieux…
Ce matin le soleil est là. Et vu le contexte du roulage d’hier, c’est ce qu’il pouvait nous arriver de mieux ! Parce qu’au petit déj’, il y en a (mais gentleman, je tairai les noms) qui portent encore les stigmates de cette affaire.
Du coup, le décollage avec une température de 9°, mais sur le versant ensoleillé de la vallée, est des plus réconfortant. Surtout si on tourne la tête pour contempler les cimes enneigées dans l’ombre, du versant opposé.
La matinée se passe à se rapprocher peu à peu des lacs italiens à la réputation si établie.
Le chef-chef-oui-chef l’a dit, ce matin on ne traîne pas, car on est attendus à 11h dernier carat pour le 2nde surprise du séjour.
Disciplinés, les groupes se passent quasi systématiquement de la traditionnelle pause bar.
Nous apercevons toutefois, le groupe des verts de Valérie, arrêtés devant un petit bouclard de mécanique moto (et voitures…).
La réparation du capricieux maître cylindre du 500 CB de Patrick est toujours à l’ordre du jour.
Puis c’est l’arrivée sur les bords du lac de Côme, avec le choc visuel de ce site admirable. La tentation est grande de se poser, pour siroter un petit rafraîchissement les pieds dans l’eau.
Mais l’appel du démon ne porte pas. La voix du grand chef reste la plus forte, et obéissants, nous filons sans traîner..
Et à 11h, tout le monde ou presque est parqué devant … l’entrée de l’usine Moto Guzzi à Mandello Del Lario.
La 2nde surprise, c’est la visite guidée et commentée par un bénévole, rien que pour nous.
La troupe écoute les commentaires traduits par Jean Marc, et ne manquent pas de poser moult questions. L’histoire du plus vieux des constructeurs de moto italiennes encore en activité, s’avère passionnante. Riche d’anecdotes et impressionnante d’innovations. Des débuts du siècle dernier aux modèles les plus récents, c’est un voyage dans l’histoire de la moto mondiale qui défile sous nos yeux.
Rapporter ici ce que nous avons vu ou entendu demanderait trop de temps et de place. Mais sachez que les numériques crépitent et que nombre de motards ressortent impressionnés de ce que l’histoire de la marque a pu apporter comme progrès technologiques. Non sans avoir laissé quelques p’tit mots sur le livre d’or…
Seule ombre au tableau, le groupe de Valérie, occupé à remplacer le frein du CB de Patrick, arrive beaucoup trop tard pour participer à la visite. Consolation de poids, le CB est reparti comme en 14, réparé par le mécano du bouclard pour une somme tout à fait raisonnable.
Après toute une série de clichés pour immortaliser les motards devant l’entrée de l’usine Moto Guzzi, tout le monde reprend sa moto pour aller manger au restaurant Orsa Maggiore, au bord du lac de Lecco.
Pour ceux (assez nombreux) qui le désirent, une petite sieste est ensuite possible sur la plage avoisinante.
L’AM, l’étape de 175 km nous amenant à Scarmagno a tout d’un puissant laxatif.
Roulage à tendance urbaine bien marqué, avec une densité de véhicules et de rond-points ahurissante.
En plus de ça, un parcours de road book capricieux sur les Tripy des ouvreurs les prive de toute possibilité d’anticipation et nécessite une surveillance de tous les instants, fait que les groupes s’éclatent régulièrement, qu’il est alors nécessaire de stopper la progression pour attendre les retardataires, et éventuellement faire demi tour pour partir à leur recherche, sans compter que ça « jardine » parfois pas mal et qu’il faut procéder à des coupes pour retomber sur le parcours prévu.
Déjà pas en avance, les Mauves récupèrent la pauvre Valérie en rade à une 50aine de km du but, en panne avec sa Speed Triple. Plus rien ne s’allume lorsqu’elle met le contact.
Avec l’autorisation du chef-chef-oui-chef, les membres de son groupe rentrent direct à l’hôtel, par l’autoroute.
Nous attendons l’arrivée du camion mécanique de Pat & Coco. A force de toucher à tout, un faux contact du côté de la colonne de direction est mis à jour, et magie de la mécanique, tout se rallume soudainement. Lili récupère donc sa monture, et nous filons direction l’Hôtel.
De manière regrettable, la seule portion un peu fun de l’étape, un col viroleux à souhait, est parcouru de nuit.
C’est à 21h passés que nous nous mettons à table, avec, pour beaucoup, une fatigue extrême due à l’étape usante de l’AM, ajoutée à celle de la journée d’hier dans des conditions météo très défavorables.
C’est un signe : à l’heure où le dessert est servi, nombre de places à table ont déjà été désertées.
Journée mitigée donc, avec une matinée très sympa et une visite passionnante d’un musée du patrimoine de la moto d’un côté, et une AM totalement inintéressante et usante de l’autre.
Le pistonné du jour, c’est lui, Yome, le va-nu-pied photo-journaleux de la bande, chargé de traîner avec ses objectifs, partout où il se passe quelque chose.
Propulsé sur la rando des Balkans alors qu’il n’avait pas roulé en moto depuis plusieurs années, les premiers jours lui ont été difficiles. Trop de truc à faire : entre l’apprentissage du Tripy, la découverte de la Suzuki Freewind de prêt, la charge des interviews des testeurs des motos Yam’ d’essai, les photos à shooter d’abord, puis à trier ensuite, les mises en ligne journalières, on a frôlé le nervoussse-braiquedonne !
De plus, la Freewind s’est rapidement avérée être bridée à 34 cv, et remonter les groupes pour shooter sur l’itinéraire a été compliqué. Finalement délesté de certaines tâches initialement prévues, il s’est organisé, a compris comment ça marchait, et les choses sont devenues plus faciles. Le matin très tôt, et le soir très tard, nous partagions notre chambre à la lumière des PC, pour rédiger, trier, formater, mettre en ligne. Tout ça s’est fait de façon très sympa, et même s’il stresse parfois pour pas grand chose (il soliloque à voix haute sous la douche), ce fut une quinzaine très sympa passée avec lui.
J’en profite d’ailleurs pour passer un bonjour à nos anciens plumitifs des années passées, Aldo qui parcourt le monde et blogue d’Indonésie avec son épouse en ce moment (à lire sur Moto Mag net) pour la Sardaigne, Dom et Etienne pour la Sicile. On pense à vous les gars, et on vous bise.
Pour clore le chapitre des groupes, ce soir les Mauves.
Les « Casse-couilles » dirait le chef, qui a toujours raison. Ce sont des gars et des filles qui roulent en solo, avec des caractères parfois rebelles, qui écoutent les conseils et recommandations quand ils ont le temps, aiment lâcher les poneys quand la route tournicote ou s’élève, sont forts en gueule et chambreurs de première, et par dessus tout, aiment à déguster tout ce qui se présente à table avec un degré d’alcool supérieur à celui d’une carafe d’eau.
Comme on leur a prêté la réputation d’être des casse-bonbons, ils en jouent à volonté, plus pour entretenir la tradition que par nature profonde.
Autant dire que moi, là, j’ai bien peu d’autorité sur ces zozos là. Heureusement que j’arrive encore à suivre le rythme sur la route, sinon il y a longtemps que je me serais fait bouffer !
Merci mes Mauves, z’êtes des chiards finis, mais ça me semblerait tristoune une quinzaine sans vous.
Les Fauves ici avec un de leurs nombreux potes (marrant d’ailleurs, ce jour là le grand chef-chef-oui-chef leur a pas cherché de poux). De gauche à droite : Hélène, Dom, Patrick, Arno, Pascal, François (en haut), François (en bas), Gilloux et Jean Luc (la police).