Rando MotoMag Portugal session 1 – Jour 13


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Dernier réveil collectif.

Le ciel est triste et marque à sa façon la fin qui s’annonce de notre périple.

Oh, pas une grosse pluie. Juste un crachin fin mais persistant, histoire de dire qu’au Pays Basque comme en Bretagne, il faut de l’eau pour rendre les paysages bien verts.

Ceci dit, il était temps qu’on mette les voiles, car quelque chose me dit que nous sommes restés là que trop longtemps…

La pluie n’effrayant pas le pèlerin, chacun a enfourché sa monture de bon gré, mais il faut reconnaître que fouiller les sacoches, valises ou sacs divers, afin d’en extraire les vêtements de pluie oubliés depuis le premier jour et la (déjà ! ) traversée du pays Basque espagnol, n’est pas ce qui nous réjouit le plus.

La brume encore légèrement présente au départ de l’hôtel disparaît peu à peu, et finalement la pluie finit par en faire autant.

L’occasion pour tous les groupes de se retrouver au premier bar venu, afin de se débarrasser de ces oripeaux devenus dispensables et de penser à remettre un peu de combustible dans les organismes.

L’intermède pain local / chorizo de pays est goûté à sa juste valeur, et malgré le petit déjeuner récent, on trouve facilement des volontaires pour tester la chose.

La route séchant, le rythme augmente et la caravane se rapproche de l’étape du midi.

Une des dernières occasions pour certains, de ramener quelque production du terroir ou souvenir à l’attention des proches.

C’est le cas de mes deux camarades de l’étape, qui affichent le désir de ramener quelques litres d’huile d’olive locale.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Mais le problème en la matière, n’est pas tant l’achat que le transport du retour. Et si la Harley se montre accueillante en faisant un peu de place dans sa sacoche latérale, il en va autrement du 1150 GSA, dont la bagagerie est déjà bien encombrée !

Heureusement, notre adepte du gaffer et du rilsan (les amis du voyageur en deux roues) pallie rapidement à cette légère contrariété.

Encore une bonne astuce MotoMag. Comment optimiser le chargement de votre véhicule lors des transhumances estivales…

En se rapprochant du lac d’Urrùnaga, la route devient plus viroleuse. Histoire de retrouver l’appétit, à la fois de pilotage et, plus basiquement, pour les tapas et les bocadillos qui nous attendent à l’étape.

Repas simple et copieux, au cours duquel je ne suis pas fâché d’échanger notre compagne de la quinzaine, la morue, pour une de ces délicieuses tortillas con patatas qui me remplit de bonheur !

Chacun a pu trouver son compte durant ces deux semaines, entre le poisson, les diverses viandes, les légumes variés, les soupes et les desserts à foison…

Pour certains, une bonne sieste vient conclure cette pause gustative.

J’avoue, j’en suis, et je fais durer au maximum ces instants de récupération.

C’est ensuite la dernière ligne droite (façon de parler) jusqu’au terme de notre quinzaine, l’hôtel Ibaia à Hendaye, d’où nous sommes partis il y a quasiment deux semaines.

Quel plaisir de pouvoir enfin goûter au plaisir d’apercevoir les vallées Basques autrement que sous la pluie.

A force de tournicoter et d’avancer en tirant des bords, on finit, au déboucher d’une minuscule route, par se cogner le nez dans une vision inattendue : revoilà l’océan Atlantique, et la petite cité de Getaria…

On retrouve la côte, la même que celle empruntée à l’aller, mais bien évidemment dans l’autre sens.

Et toujours ces quadrupèdes présents partout au pays Basque.

Je redoute un instant que l’animal curieux et joueur, ne confonde le mâle organe de mon camarade avec une carotte de courtoisie !

Mais non, Ouf !!!! Il réussit à préserver l’essentiel…

tous ne sont toutefois pas aussi actifs : certains ont même réussi à adopter les pratiques de notre vénérable fossile, j’ai nommé Jackinou l’homme qui vit à l’horizontale.

Arrivés à San Sebastian, on commence à croiser quelques motos éparses, puis de plus en plus nombreuses.

Et nombre d’entre elles sont des anciennes, ou des néo-rétro. Il y a un max’ de machines au look très personnalisé. Et ce défilé de barbes taillées, de cuirs « tendance », de casques ou de tenues branchées…

Mais bon sang, mais c’est bien sûr !!!! On tombe pile-poil dans le Wheels ans Waves, cette manifestation en plein boom depuis trois ans.

La montée du col de Jaizkibel est refusée à de nombreux groupes. En haut ont lieu des runs nécessitant la fermeture de l’endroit.

Coup de chance, roulant le dernier, je réussis à me faufiler alors que les courses viennent de se terminer. J’y croise un paquet de bécanes tout aussi originales que parfaitement roulantes.

Les derniers km se font au milieu d’une nuée de motos de tous styles, de toutes provenances (l’Europe motarde s’est donnée rendez vous ici visiblement), et dans une impressionnante file de bouchons, la côte, envahie en cette occasion, ayant déjà une tendance naturelle à l’engorgement.

Je parviens à l’hôtel après avoir pris soin de remplir le réservoir de mon italienne d’un carburant espagnol particulièrement avantageux (bien plus qu’au Portugal).

Tout le monde ou presque est arrivé.

On me signale toutefois que la rando se termine comme elle a commencé, par une glissade sur du gas-oil.

C’est à Irun, sur un rond-point à quelques encablures de l’arrivée, que la Guzzi Breva de Luc et Marie Andrée se couche sur le macadam inhospitalier.

Résultat des courses, une moto avec une bulle en vrac, un repose-pied pilote en moins, un guidon tordu, et, surtout, une passagère qui se relève avec des douleurs au genou.

Direction l’hôpital le plus proche, histoire de savoir de quoi il retourne.

D’autres se sont fait une belle frayeur, mais en sont quittes avec cette peur. Pas d’autre chute, heureusement, à déplorer. Ça aurait pu être pire.

Il est dit que le pays Basque n’aime pas le mariage gas-oil / motards. Futurs participants, ouvrez l’oeil, nous y avons laissé des plumes, malgré notre conduite prudente.

En attendant d’avoir des news que tout le monde espère rassurantes, chacun remonte dans ses appartements, histoire de se refaire une beauté avant la conclusion.

A 19h30, l’intégralité de la petite troupe, se retrouve au bord de la piscine pour un apéro de débriefing au terme de ces plus de 3000km de roulage au coeur de la péninsule Ibérique.

Le chef-chef-oui-chef est chaud patate !

Il a réuni tout le staff, et chacun sait ce qu’il a à faire. On est tous dans les starting-blocks !

Faut dire qu’on a largement de quoi être débordés…

On croyait pouvoir souffler un peu, mais non, v’la que redémarrent les cadences infernales !

Quel négrier, tout de même, ce chef !

Apéro final, avec un résumé de tout ce qui a été vécu depuis notre départ. Des remerciements pour la simplicité et la bonne humeur affichées par toutes et tous.

75 000 km parcourus en cumulé. Deux chutes sur du gas-oil, quelques motos tombées à l’arrêt. Aucune panne rédhibitoire, Philippe et ses aides ayant systématiquement réussi à solutionner les petits tracas rencontrés. Un entretien efficace sous l’auvent Motul, avec des compléments de fluides réalisés grâce à notre partenaire, des pressions faites régulièrement, et du système « D » lorsqu’il fallait résoudre des problèmes plus inattendus. Un bilan très satisfaisant donc, tant au niveau mécanique qu’humain.

Un super millésime d’ouverture, avec la certitude que les deux prochains groupes feront perdurer cet état d’esprit, panachage de rigueur et d’improvisation. Le juste compromis entre une organisation efficace, et ce qu’il faut de souplesse pour s’adapter aux événements et à l’esprit du groupe et du moment.

Remise d’un petit cadeau, avec un T-shirt aux couleurs de la cuvée 2017 Lusitanienne, initiative appréciée de toutes et tous.

Une bordée d’acclamations réchauffe ensuite le coeur endurci (qui se craquèle sous l’émotion), de ce staff désormais rodé à l’aventure.

Isa et Jean Marc à l’organisation, ainsi qu’à l’ouverture d’un groupe (Isa ayant ensuite « glissé » dans le camion-bagages suite à son accident. Elle s’y sentit tellement bien qu’elle finit par le personnaliser à sa façon, histoire de marquer son territoire),

Jacky, Jean-Jacques et Olivier à l’ouverture de groupes (Olivier faisant bagagiste le matin et le soir, les trois officiant en soutien de Philippe à la mécanique),

Philippe (le chauffard fou, qui tente de précipiter les motards piétons dans le premier ravin venu, dès que l’occasion lui en est donnée ! J’ai des témoins…;o)) ) à la mécanique impossible, et à la fermeture du convoi, au volant du camion St Bernard qui ramasse les éclopés, les malchanceux ou ceux qui ont un coup de mou,

et mézigue, aux photos, rédactionnel, et à tout ce qui peut passer par le cerveau embrumé de not’ chef-chef-oui-chef… (et Dieu sait s’il en passe, des trucs zarbi, là haut…)

Le repas de clôture se déroule avec la projection de photos prises au fil de ces étapes et régions traversées. L’occasion de revivre à chaud quelques bons moments de convivialité.

Cerise sur le gâteau, Luc et Marie Andrée nous rejoignent avec de bonnes nouvelles. Plus de peur que de mal, elle n’a rien de sérieux, et c’est sous une salve de hourras qu’ils viennent prendre leur place à table.

Les meilleures choses ayant une fin, chacun se retire pour une dernière nuitée avant un décollage parfois très matinal.

Des adieux pour ceux qui prendront la route tôt, un ultime RV au petit déj’ pour ceux qui ont fait le choix de prendre leur temps. Des instants chargés d’émotion.

Le lendemain, seuls subsistent les « pas-pressés » quand je débarque au petit-déj’.

Et last but not least, comme disent nos voisins d’outre-manche, honneur soit rendu à sa majesté, Jean-Paul, le seul, l’unique, notre vedette internationale, qui termine ce demi-mois de péripéties incessantes en affichant un pansement de dernière minute..

Poussée de fièvre, moustique farceur, rasage hasardeux … ??? Je n’ai pas l’origine de la chose, mais le résultat est là, un nouveau fait d’armes de notre prodigieux compagnon !

Ne change rien, JP, c’est du bonheur comme c’est !

Pendant que les moins organisés préparent un itinéraire de retour à l’arrache,

d’autres s’affairent dans les sous-sols de l’hôtel à rendre la Guzzi de Luc apte à reprendre la route.

Résultat probant et validé !!! Le sourire de Luc suffit à exprimer sa gratitude à Fifi et Oliv’…

Faut dire qu’avec Pépin, le roi de la bulle, ils ont eu l’occasion de faire leurs gammes niveau pléxi…

Jean-Jacques et Jacky, nos bonobos, sont partis faire une tournée de linge à la laverie, et mettre un coup de propre sur le camion (pas au même endroit je vous rassure, ils n’en sont pas encore réduits à laver leurs slips au karcher ! Encore que, à la réflexion…)

Guy a laissé son scoot’, il a gentiment chargé sa remorque de la Versys blessée, qui va remonter en express aux locaux de MotoMag’ avant d’être rapatriée chez Kawasaki pour un reconditionnement en bonne et due forme (elle a dépanné la Guzzi d’un repose-pied ce matin encore).

« KC », c’était là une immat’ prédestinée. Dommage, on aurait bien aimé la tester sur ces petites routes viroleuses. Nul doute qu’elle y aurait trouvé un terrain à sa mesure.

Quand on voit avec quelle aisance sa grande sœur la 1000 s’est tirée des pièges des routes portugaises, il y avait de quoi s’amuser avec la petite verte.

Allez, les sacs sont bouclés, les valises en place, l’heure est venue de tailler la route.

Un ultime bisou, et on laisse la place à la deuxième session qui saura, sans nul doute, entretenir cet état d’esprit et cette bonne humeur permanente.

Tchao, si il y en a qui redoublent, ce n’est pas mon cas. J’ai mille bornes devant moi, et de l’école lundi…

Bye, les potes, ça a été un vrai bonheur que ces quelques jours en votre compagnie.

Vivement la prochaine….

Rando MotoMag Portugal session 1 – Jour 12 – GODILLE DANS LA BRUME


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N’en pouvant plus des conditions d’hébergement, Jean-François quitte le navire prématurément pour rentrer chez lui.

Le 1200 RT est chargé et le voilà qui trace vers la capitale. Comment lui en vouloir ?

Les vieilles pierres s’accumulant, il aspirait certainement à retrouver le confort de son petit nid douillet…

Sincèrement, vous vous y verriez vous, hébergés dans pareilles conditions ?

Ça fait peur, hein ?

En fait, c’était prévu de longue date, job oblige.

Mais une rando c’est comme une petite famille, et on déteste toujours voir quelqu’un partir avant la fin.

Bon vent à toi, amigo.

Encore un petit-déj’ de rois, avec un choix pléthorique de plats proposés. On remplit la soute à charbon avant de s’attaquer à une nouvelle étape bien remplie : 167 km à parcourir avant de remettre les pieds sous la table.

Au menu ce matin, une longue séquence de grands bouts droits nous faisant remonter vers le nord de l’Espagne.

Les premiers km sont avalés rapidement, sous une température idéale de moins de 25°.

Globalement, ces derniers jours, la météo nous est plutôt favorable. Pourvu que ça dure !

La première pause bar est effectuée à Mayorga pour calmer le jeu, et ne pas arriver trop tôt au resto.

Puis la procession reprend, avec ses traversées de petits villages où la population semble calfeutrée à l’abri des volets, attendant des températures plus favorables pour mettre le nez dehors.

La verdure du pays basque et des premiers jour du Portugal ; semble bien loin.

C’est sec et aride.

A Grajal de Campos, tour à pieds pour aller reconnaître les extérieurs de l’église san-Miguel et du château.

Après avoir réussi à conjuguer tourisme et roulage dans les délais prévus, les groupes terminent l’étape par de la route qui se décide enfin à jouer les spaghetti sur la carte.

L’apparition de reliefs dans le lointain a été une véritable bénédiction après ces km de roulage rectiligne, qui ont au moins le mérite de permettre aux organismes fatigués de se reposer un peu.

C’est donc avec une altitude en hausse, une température modérée et un tracé qui serpente que tout le monde rejoint le restaurant El Abuelo à Camporedondo.

Après un repas moins chargé qu’en certaines autres occasions, nombreux sont ceux qui vont tenter de récupérer un peu, en sacrifiant au rituel de la sieste.

D’autant plus qu’avec le retour d’un peu d’altitude, la température est tout à fait supportable, et que, surtout, les coins d’herbe à l’ombre ne manquent pas.

Jean-Paul qui, bizarrement, se fait oublier depuis une paire de jours, révise consciencieusement le rôle de Superman qu’il entend nous proposer lors du grand spectacle de clôture de la rando, vendredi soir.

On le voit ici travailler son vol en rase-mottes pour échapper à la couverture radar.

Bravo Jean-Paul, c’est presqu’au point ! Tu tiens le bon bout…

Léger réveil de notre Jean-Paul national ce jour, avec une guêpe (ou assimilée) rentrée dans le casque, ayant nécessité un arrête d’urgence afin d’expulser la squatteuse inopportune, et la fermeture d’une porte automatique de bar sur le bras de notre infortuné camarade au moment où il la franchissait, ce qui eut pour effet de le priver de la moitié de son café.

Des broutilles, certes, mais annonciatrices du retour prochain en grande forme de notre JP. Affaire à suivre, c’est prometteur.

A peine remis en selle, nos riders se repaissent du spectacle du barrage et du lac de Camporredondo.

Note à l’attention de nos essayeurs : penser à ne pas utiliser le tunnel de sortie de secours les jours d’essai comparatif de tireuses à bière. La marche est haute.

Roulage de montagne + soleil = plaisir à tous les étages !

L’étape est plus courte (108 km), mais on ne lambine pas sur ces routes souvent étroites et parfois sans beaucoup de visibilité.

A l’occasion d’une pause rafraîchissante, Gilloux prend les devants, histoire de ne pas répéter le syndrome Guy d’hier, avec une panne d’essence en pleine pampa.

Le bidon du camion mécanique est mis à contribution. Prévenir plutôt que guérir !

Dans le camion , justement, il y a depuis ce midi, un passager forcé.

Christian, victime d’un calcul rénal depuis quelques jours, souffre de plus en plus sur la moto, et, malgré les médocs de Gérard notre toubib volant, a dû se résigner à monter le 1100 CB à l’arrière du camion. Pas glop.

Enfin, l’essentiel est qu’il souffre moins dans le camion.

C’est juste avant de basculer dans la vallée de Reinosa, qu’un brouillard opaque tombe sur la montagne. Les degrés dégringolent (13°) et on se dépêche de sortir des valises le tour de cou, la doublure ou le blouson qui va bien.

Peine perdue ! Rien ne sert de courir, la brume froide aura le dernier mot.

La purée de poix nous avale, et la visibilité tombe presqu’à zéro.

Heureusement, nous touchons au but, et l’arrivée à l’hôtel thermal à Corconte se fait sans encombres.

Quand on vous dit qu’on y voit pas grand-chose !

Heureusement, l’intérieur est chaleureux et chargé d’histoire.

C’est réchauffée, que l’intégralité de la meute se retrouve dans le salon.

Le repas est l’occasion de témoigner à l’un des nôtres toute notre amitié à l’occasion du second anniversaire de la quinzaine : celui de Jean-Luc.

Ce grand sifflet chope ses 52 balais en ce jour particulier, et s’il a pris un sérieux acompte niveau festivités, lors de l’essai des tireuses à bière hier soir, il peut compter sur la générosité de ses nombreux amis pour ne pas repartir les mains vides.

Un t-shirt du château de Marvao visité il y a quelques jours, et un boxer « Big Banana » vont renforcer le sex-appeal naturel de ce joyeux compagnon…

Seul Gilloux, son compagnon de chambrée émettait un avis réservé sur ce royal présent. La peur d’une pulsion nocturne à essayer son nouvel équipement ?

Enfin, pour conclure cette journée, voici enfin l’épilogue de notre sujet « faites le vous-même » dans la rubrique « Méca ».

La bulle de Pépin, la vedette du jour, affiche un look quasi refait à neuf après être passé entre les mains expertes de Fifi le mécano fou, et du propriétaire de cette majestueuse pelle à tarte.

Qui pourrait être assez observateur pour remarquer qu’une réparation a été entreprise sur cet objet pourtant profondément meurtri dans sa chair ?

Même un œil averti peinerait à faire la différence avec une bulle neuve !

Alors, maintenant, à vous de jouer !!!!

Rando MotoMag Portugal session 1 – Jour 11


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Tout le monde s’étonne ce matin de ne pas avoir été réveillé au son du clairon, avec vérif’ du lit au carré dans les chambrées.

Surtout Olivier des Mauves, qui comptait un peu dessus pour compenser les effets du somnifère avalé à 4h du mat’.

Raté gamin ! (c’est le benjamin de la rando).

Du coup, privé de petit déj’ et habillement au pas de charge.

Encore un planqué qui n’a pas fait son service ça, et qui ne connaît pas la chaleureuse atmosphère des dortoirs.

Pendant ce temps là, moustache fringante et uniforme parfaitement repassé, le brigadier-chef Jean-Jacques parade après avoir passé ses effectifs en revue.

L’invasion du Portugal a repris, à partir de cette base avancée. Il y a à peine 500m de lande désertique en sortant du fort pour regagner le pays voisin.

Le début de l’étape est roulant, ce qui, conjugué avec la température idéale de cette matinée, permet d’abattre rapidement les premiers kilomètres.

Il faut dire que ce matin il convient de ne pas lambiner : 177 km au programme, dont une bonne partie de petites routes.

On raccroche la vallée du Douro, parsemée de nombreuses plantations d’oliviers, proposant toujours, deci-delà quelques jolis panoramas.

Chaque fois l’occasion de descendre de selle quelques minutes afin d’immortaliser l’instant.

Enfin, à force de beaux enchaînements de courbes et de parties roulantes, tout le monde finit par arriver à bon port.

Ce midi le mouillage a lieu à Miranda do Douro, à quelques encablures de la frontière espagnole.

La température s’est bien élevée, et c’est avec 35° et plus que tout le monde se replie à l’abri de la salle climatisée du restaurant Miranda, dont la terrasse permet une vue imprenable sur un des méandres du fleuve.

Pendant que chacun se restaure, la consigne casques a fait le plein.

Remarquez que les schubertophiles ne se mélangent pas avec le reste du monde !

Après la traditionnelle sieste digestive, c’est sous un cagnard de feu que les MMboys & girls reprennent le ruban d’asphalte.

Le temps de mettre les moteurs en température et nous disons définitivement adieu au Portugal.

La route s’élève de nouveau et reprend ses bonnes habitudes d’éviter la simple ligne droite pour relier deux points distants.

Les motards retrouvent de la concentration malgré le copieux repas du midi, pour avaler les difficultés proposées.

Puis, tranquillement, les paysages vont doucement redevenir moins tourmentés, et les lignes droites vont se faire reposantes.

Gare toutefois à l’endormissement, avec la vigilance qui se relâche et la chaleur qui anesthésie.

Pas de galère de cet ordre, tout se passe bien, et les pauses au bar, quand l’endormissement ou la fatigue menacent, permettent d’éviter les incidents.

Les animaux sont toujours très présents, même si leur présence sur les chaussées n’a pas été remarquée aujourd’hui.

Le seul incident véritable est à mettre au « crédit » de Guy, qui nous gratifie d’une très belle panne sèche à 1km de la station et à moins de 5 km du terme de l’étape du jour. Bel effort !

Il faut dire que depuis le départ, Guy, jongle avec l’autonomie restreinte de son 300 Honda, et de son bidon auxiliaire, grâce à de savants calculs lui permettant d’arriver à l’étape avec le minimum de poids inutile à traîner.

Voilà le binôme de terribles !

Et à ceux qui déjà dénigreraient la présence d’un scoot sur une rando, ils n’ont qu’à assister à la vitesse de passage de la fusée à variateur, une jambe sortie façon enduro (discipline qu’il pratiqua de nombreuses années) pour se faire une idée sur la justesse du concept.

Bref, quand il n’est pas en manque de benzène, le scoot n’est pas le dernier arrivé au bar.

C’est sous une vraie chaleur à 35° et plus que tout le monde rejoint l’hôtel « Parador de Benvente », terme de ce parcours de 108km.

Il est assez tôt, et le chef-chef-oui-chef décide de poursuivre son programme paramilitaire de choc, en imposant à l’ensemble des participants, des épreuves intensives de survie en milieu aquatique.

Une épreuve quasi insurmontable pour ces pauvres motards au bout du rouleau.

Une humiliation supplémentaire pour des participants qui croyaient naïvement avoir signé pour une quinzaine de vacances…

Soirée autour d’une bonne table, à passer en revue les faits et anecdotes du jour.

Certains prolongent au bar, comme chaque soir.

Dans cet établissement au passé historique chargé, voir le barman nous confier les clés de l’endroit et l’accès à la terrasse est un témoignage de grande confiance.

Mais comme l’appel de l’eau est le plus fort (ils n’en ont pas eu assez en fin d’AM avec les épreuves imposées ! ), certains y retournent en loucedé…

ça rimerait à quoi donc, une rando MotoMag sans bain de minuit, je vous demande un peu… ?

Et, tandis que nos motards sont allés regagner la literie moelleuse et riche de promesses d’un sommeil sans nuages pour nos organismes fatigués, et alors qu’on croyait la journée morte, ne voilà-t-il pas que l’agitation occasionnée par la fête du taureau au coeur de la ville, nous donne l’occasion de procéder à un essai comparatif de la plus haute volée.

A peine sortis de l’hôtel, nous voilà happés par la foule bruyante et colorée qui festoie en honneur du taureau, ce noble animal qui a été lâché dans la ville au son du canon, et dont chacun tente de se protéger lors de courses effrénées.

Les quadrupèdes ayant regagné leur enclos, la place est désormais libre pour les débordements festifs.

Principe de jour, chaque quartier de la ville est représenté par une Pena, fanfare dont le rôle est de jouer le plus bruyamment et avec le plus d’entrain possible, suivie par tout un cortège de fidèles arborant tous les mêmes couleurs.

C’est un déferlement de couleurs, de rythmes, de musique et de chants jusqu’au bout de la nuit.

Tout ceci est bien sur accompagné d’une consommation en quantité de boisson fermentée, afin de maintenir le même entrain tout au long de la nuit.

Cela exige donc une organisation sans faille, s’appuyant sur une logistique impeccable et un matériel au top du développement.

C’est dans ce contexte que MotoMag vous propose le comparatif exclusif le plus branché de l’année ; celui des irremplaçables tireuses à bière !

– Tout d’abord, apprécions le sens de l’optimisation de l’espace du matériel des bleus.

Visiblement tout est pensé et rien n’est laissé au hasard. On sent qu’il y a là de quoi tenir un siège, et que soutenir en potion magique la masse des supporters n’a rien d’une mission impossible.

– Voyons maintenant la propreté maniaque de l’équipement des roses.

Confié à un spécialiste l’utilisant de main de maître, il sait répondre sans problème aux pics de pointe, lorsque les sollicitations affluent simultanément et qu’un matériel premium devient nécessaire.

Ajoutons que le pilote aux commandes de ce boeing de la binouze devint l’ami de toujours de Jean-Luc (alias « Pépin » le roi de la bulle), qu’ils échangèrent quasiment leurs sangs et surtout qu’il approvisionna durablement ce dernier en bières visiblement de belle facture.

– Enfin, pour conclure, examinons la technologie révolutionnaire de l’arme de guerre des oranges.

Une sorte de bar posé sur des roues, totalement autonome grâce à l’énergie fournie par une armée de pédaleurs assis en vis-à-vis et qui, par la seule force de leurs mollets d’athlètes, parvient à déplacer cette machine de guerre là où le décide le maître pilote…

Alors, résultat des courses ?

Ayant apporté tout son savoir-faire et son objectivité proverbiale dans ce comparatif de haute volée, le staff des essayeurs de la rando MotoMag Portugal 2017,

(c’est eux là, avouez que ça respire le sérieux…)

(connus aussi sous le nom de : )

décrète que :

– la tireuse des bleus a eu le mérite d’être la dernière en service acceptant de gratifier nos essayeurs d’une pinte de son précieux breuvage (ce qui n’est pas rien, à un moment où le gosier et la langue de nos experts ressemblaient à une éponge desséchée)

– la tireuse des roses est celle qui a fait preuve du débit finissant dans les verres de nos lascars, le plus élevé. Point bien évidemment d’importance dans le classement final. Sans oublier l’intégration future de Pépin dans la famille de Juan-Manuel, le tireur des Roses, résultat d’une amitié aussi immédiate qu’intense, née entre ces deux hommes de cultures différentes, mais liés d’un amour sans failles du houblon.

– la tireuse des oranges recueille unanimement le grand prix de l’innovation technologique, mais se voit pénalisée par un manque de maniabilité rendant l’accès à son débit parfois compliqué.

Match nul donc, mais coup de coeur pour les roses dont les offrandes répétées surent faire flancher l’impartialité de notre trio de spécialistes.

Ah, et n’oubliez pas que ces cascades sont effectuées par des professionnels aguerris dont c’est le métier, et qu’il est déconseillé d’essayer de reproduire leurs exploits chez vous (notamment la « pinguin’ walk » réalisée par Oliv’ le spécialiste mondial de la chose).

Enfin ne perdez jamais de vue que tout liquide ingéré se doit à un moment ou à un autre d’être expulsé.

La cervoise étant un breuvage entraînant de fortes mictions, veillez toujours à pratiquer avec un matériel adapté !

Evitez les tongs, faute de quoi vous vous découvrirez des orteils non étanches…

Rando MotoMag Portugal session 1 – Jour 10


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Pour certains, le lever est une opération qui confine à la torture.

Il faut dire que ce sont souvent ceux qui s’attardent jusqu’à une heure avancée autour du point d’eau des établissements nous accueillant.

Et la vérité m’oblige à préciser que circulent souvent sous le manteau en ces occasions, des breuvages qui obscurcissent les lendemains…

Bref, ce matin, j’en repère des pas fringants.

Déjà, la météo plus clémente que celle de la veille, joue en leur faveur. La fatigue sera moindre avec les 22 / 24° qui nous accompagneront toute la matinée.

On est bien loin des insupportables 40° d’hier (notez au passage comme le motard est par nature grognon et insatisfait. Sous les averses du pays basque, il y a une semaine de cela, nous aurions signé des deux mains pour un petit 40…).

L’absence de toute Jeanpaulade ce matin (pas la moindre petite torsion nocturne de testicule, de carte bancaire glissée dans le grille pain ou de clé de contact de la Pan Européan perdue dans une bouche d’égout) rend l’organisation particulièrement fébrile. Qu’est-ce donc que dissimule ce calme inhabituel ?

Débutons donc notre journée qui nous fait décoller de Castelo Branco, par un tutoriel mécanique MotoMag.

Vous partez en voyage au long cours, en simple balade ou vous rendez au boulot, et vous vous trouvez soudainement confrontés à la disparition d’un boulon de vidange, ou d’un bouchon de circuit quelconque (refroidissement, pont…).

La logique voudrait que vous cessiez là votre expédition du jour.

Mais, grâce aux bons conseils de tonton Fifi, le mécano volant dans son camion SAV, vous ne resterez plus bloqué sur le bord de la route.

Vous constatez donc que s’épend de votre fidèle destrier, un filet de liquide, dont la perte risque de s’avérer hautement préjudiciable à court terme, au bon fonctionnement de votre machine ?

Pas de panique.

– Phase 1 : trouver dans votre environnement proche un chêne liège. Ça ne devrait pas être trop difficile, il s’en trouve plus aisément que des radars automatiques sur le bord des routes françaises, c’est dire…

– Phase 2 : avec l’aide de quelques uns de vos potes dévoués, armez-vous de vos canifs, et attaquez vous directement à la surface externe, qui n’opposera – devant votre motivation affichée – qu’une faible résistance.

– Phase 3 : une fois la précieuse substance récupérée, il ne vous restera plus qu’à tailler un très seyant bouchon, calqué sur ceux des plus renommées productions du sang de la vigne de nos contrées.

Chic et pas cher. Et en plus, vous contribuerez à donner un look « design » à un arbre qui se morfondait jusque là dans un classicisme regrettable.

Merci qui ?

Merci Fifi (et non pas Jacquie et Michel comme le soufflait un esprit retors dans l’assistance).

Ce matin, ça roule plutôt facile, avec des routes assez larges et pas trop techniques. Quelques courbes de temps à autres, histoire de ne pas perdre la main, mais sincèrement, ça déroule tranquille.

Pause avec les Rouges, dans un bar, le Terminal II, où nous discutons un bon bout de temps avec des Portugais parlant parfaitement notre langue, et ayant passé de nombreuses années en France.

Les Bleus vivront la même expérience avec la tenancière d’un autre bar où ils se sont arrêtés prendre un petit remontant.

C’est sidérant le nombre de personnes vivant là-bas qui ont eu l’occasion de vivre quelques temps chez nous et qui pratiquent notre langue avec aisance.

C’est aussi l’occasion de présenter un de ces tracteurs qui, dans les campagnes, sert à peu près à tout, niveau transport et déplacements.

ça affiche un look presque plus moderne que la FJR antédiluvienne de not’ Jean-Jacques qui (selon la légende) l’avait achetée directement auprès de Léonard de Vinci, à l’époque concepteur-styliste chez Yamaha.

La partie de route qui nous attend ensuite, va s’élever peu à peu, devenant technique et nous permettant enfin de retrouver un terrain de jeu propice à nos velléités de fun et de pilotage.

Les degrés redescendent rapidement (on était à 30° en repartant du bar), pour se stabiliser autour de 22°, ce qui est juste parfait pour rouler ici dans les meilleures conditions.

L’aspect du terrain se modifie en profondeur. Les étendues désertiques et arides laissent place à des enchevêtrements de roches, empilées sans logique aucune dans des motifs suggérant quelques jeux de cubes pour géant, de la verdure, des lacs et retenues d’eau, des vallées où serpente une route bien revêtue et accueillante, promesse de plaisirs motards futurs.

Les arrêts photos se succèdent. La montagne après autant de jours de mer ou de plaine, ne cesse de captiver les regards par sa destructuration rebelle de la planitude qui est celle habituellement de notre horizon.

En haut de la serra da Estrela, nous passons tout juste les 2000 mètres sur l’écran du Tripy, et nous retrouvons tous les groupes , conviés à la dégustation improvisée d’une charcuterie et de fromages locaux, sur les valises de la 1200 GSA de Jean-Louis, qui n’auront jamais aussi bien porté le surnom de « cantines » qu’en cette occasion.

Sur place, nous rencontrons également deux exemplaires de Rolls Royce Silver Phantom II (dixit nos spécialistes), dont l’état général ne fait qu’accréditer l’estimation avec une ribambelle de zéros, annoncée pour ces deux splendeurs.

Nous touchons au but. Le temps de basculer dans la descente vers la vallée, jusqu’au restaurant « O Mirante da Estrela » à Serra da Estrela.

Comme à l’accoutumée, les plats sont très (trop?) copieux. Certains se risqueront à goûter à la fois la morue, la chèvre et l’entrecôte.

Autant dire que la digestion s’annonce potentiellement difficile pour certains estomacs aventureux.

Pendant ce temps-là, le médecin-Major Bernard ne chôme pas.

La prise de la montagne de l’étoile et de sa tour, fut certes une belle victoire pour la troupe de MotoMag, mais elle se fit de haute lutte, et nombreuses furent les pertes dans les rangs motards.

Dans un hôpital de fortune, monté sur les lieux mêmes du carnage, les cadavres ou corps mutilés s’entassent dans une anarchie chaotique qui nous fait craindre le pire pour le futur de ceux qui en réchapperont.

Attention, là encore ce sont des images à la violence insoutenable.

Quelle tristesse que cette belle jeunesse fauchée dans la force de l’age…

Jusqu’au pourtant expérimenté Jackinou qui commit une erreur de débutant en s’allongeant au soleil sans sa petite casquette, et qu’on retrouva totalement lyophilisé quelques temps plus tard.

Ah la la… On fait pas des métiers faciles tous les jours…

Encore que… pour Jackinou, ça aurait presque tendance à lui donner meilleure mine… et surtout à le faire paraître éminemment moins grognon.

La volée de moineaux s’étant évaporée par petits groupes, j’en profite pour emmener le groupe des Mini-Mauves (I got my mojo workin’) sur la piste d’un vieux pote qui s’est fait une petite retraite tranquille dans le coin.

Il m’a fait savoir que le chemin avait été balisé à notre intention, et que nous n’aurions qu’à suivre les panneaux.

Promesse tenue.

A noter toutefois que les employés de la DDE portugaise manquaient de place pour écrire correctement le mot « campionissimo » ou qu’ils ont paré au plus pressé.

Admiratif des prouesses des Mauves, Vale a émis le souhait de nous recevoir dans son ranch portugais afin d’échanger sur nos techniques respectives de pilotage.

Quelques minutes à peine apès notre arrivée sur les lieux, nous avions le droit de nous jauger à tour de rôle sur la MT d’usine du multi champion du monde.

Ici, Jean Luc dans la peau d’il Dotore, sur sa machine d’usine et dans l’équipement personnel du maître.

La technique du contrebraquage full-gaz n’a déjà plus de secret pour notre Mauve décomplexé…

Avide de venir grossir les rangs des Mauves sur une des prochaines sessions de rando du Portugal, Mr Rossi dut convenir qu’il lui faudrait passer par une couleur initiatique (jaune, rouge ou bleue) afin d’acquérir les fondamentaux nécessaires, pour ensuite les rejoindre dans le saint des saints, pourquoi pas celle de septembre.

D’ici là, il reste à Mr 46 à peaufiner ses trajectoires et ses freinages afin d’être à la hauteur des espoirs que les Mauves portent en lui.

A revoir très prochainement, donc.

En attendant, il campionissimo est reparti tout ragaillardi au guidon de sa MT, (confessons que ce cliché ne lui rend pas hommage, un peu trop boudiné qu’il est dans sa combinaison moulante), emballant une tifosa des plus chaudes, umbrella girl chez monster energy, avec laquelle la nuit risque d’être des plus folles, même sans le Champomy de la victoire.

C’est beau la célébrité !

Et que dire de ses petits trucs glissés à notre intention à propos de ses freinages de trappeur et de ses attaques chirurgicales ?

Oliv’, l’ouvreur des Rouges en fera les frais un peu plus tard, déposé dans un exter saignant par un Guzzi en état de grâce boosté par les tuyaux du Docteur…

Aux dernières nouvelles, le jeune Oliv’ se serait arrêté faire l’acquisition d’un passe-montagne et d’un bonnet doublé, afin de ne pas s’enrhumer d’avantage lors des prochaines journées de roulage…

Allez, gazzz dans les virolos qui nous ramènent à la frontière espagnole que nous franchissons de 500 mètres, pour aller nous poser à l’hôtel Domus Fuerte, ancienne forteresse d’inspiration Vauban, dans lequel se tient désormais l’hôtel qui nous accueille pour la nuit.

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Nous venons d’apprendre que l’équipe de participants de la rando MotoMag du Portugal déposait un préavis de grève de roulage à compter de 20h ce jour ! (heure espagnole… euh… à moins que ça ne soit l’heure portugaise… ou bien celle du Portugal ramenée à l’heure du petit déjeuner, le temps de repasser la frontière… ??? ça n’est pas clair pour vous ? Rassurez vous, pour nous non plus ! Demandez à Jackinou pour toute précision à propos es horaires, il maîtrise sur le bout des doigts).

Le préavis, disais-je.

Devant la dégradation inexorable des conditions d’hébergement (et ce malgré les rappels répétés à l’intention de l’organisation), la décision de nous coucher dans un ramassis de vieilles pierres délabrées et branlantes, dans un « confort » que refuserait un migrant de Sangatte, a été la goutte de vin blanc qui a fait déborder le verre de Gilloux : le groupe ne tolérera plus d’avantage que les prestations ne soient plus à la hauteur des promesses du catalogue promotionnel…

C’est à croire qu’il ne sert à rien de crier son indignation aux organisateurs, ils n’en font définitivement qu’à leur tête !

Les mots s’avérant impropres à décrire la réalité de cette déchéance, jugez par vous même : tout bonnement scandaleux !!!

ça vous retourne le coeur, non ? ça nous fait ça aussi…

Une abomination sans nom.

Et je préfère ne pas vous parler du restaurant.

Enfermés dans une cave insalubre et humide, nous avons dû subir dans les cris les plus déchirants mais vains, le repas du soir à la frugalité irrespectueuse.

c’en est trop, je préfère aller me retirer dans le cagibi qui nous sert de chambre, afin de méditer sur la disparition de cette qualité de vie dont nous nous prévalions dans notre société occidentale dite « évoluée »…

PS : et regardez dans quelles conditions Fifi notre mécano est obligé d’oeuvrer.

Déployer le barnum Motul dans un terrain vague digne d’un campement de romanichels, c’est donner de la confiture à des cochons.

Refaire les niveaux, les pressions, et les interventions exceptionnelles (ici le remplacement du pneu arrière du scoot 300 Honda de Guy) dans des conditions pareilles, ça relève du masochisme ou du sacerdoce !

Ça va tourner à la révolution cette affaire, moi j’vous l’dis !

Rando MotoMag Portugal session 1 – Jour 9


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Dediou…. On resterait bien lové dans le moelleux de la literie encore au moins une paire d’heures ce matin…

Même pas la peine d’esquisser la formule d’une requête en ce sens auprès de not’ chef-chef-oui-chef !

Cet homme est une brute sans coeur qui se retrancherait encore derrière la sacro-sainte « matinée bien chargée » pour nous renvoyer au bureau des lamentations à coups de rangeo’ dans le bas du dos…

Quelle vie de chienlit, moi je vous le crie !!!!!

Autant vous le dire tout de suite : aujourd’hui l’actu st rare.

Il y a eu du roulage, du roulage et pour ceux qui auraient encore un peu de temps de dispo, une pincée de roulage en sus…

Dès le départ, on accroche les 25 ° au tableau de bord.

Les passe-montagne, bonnets et autres doudounes pourront rester au chaud dans les valoches aujourd’hui…

Avec ses 140 km, l’étape du matin c’est 14 fois plus que celle d’hier AM.

On retrouve de grandes lignes droites, néanmoins non dénuées d’intérêt, avec toujours la présence des chênes qu’on a déshabillés partiellement.

A Estremoz, nous nous attardons en terrasse à admirer les couleurs de la petite échoppe de ce vendeur de fruits et légumes.

Un camaïeu de couleurs et d’odeurs, régal pour nos pupilles et nos narines.

Quelles mystérieuses créatures se dissimulent derrière ces faciès à la rugueuse pilosité locale ?

Juste avant d’arriver dans ce petit village, alors que nous suivions un haut camion chargé de branchages coupés, quelle ne fut pas notre surprise de voir une grosse branche s’envoler par dessus la remorque, pour venir s’écraser juste à côté de moi !

Heureusement que je m’étais déboîté afin de le dépasser, sinon il me tombait pile-poil sur la hure !

Derrière, Gilloux évite de justesse l’encombrant paquet affalé sur la route, tandis qu’en queue de trio, Jean-Luc (Alias Pépin depuis qu’il a perdu sa bulle. Après Pif gadget hier, et pépin la bulle ce jour, pas certain qu’on contribue au rajeunissement du lectorat de MotoMag sur ce coup là…) nous confiera avoir vu se décrocher une orange dans la chute.

Encore un coup des verts, ce lâche attentat !

Après les grandes lignes droites, nous finissons par retrouver des petites routes qui virolent, dont certaines au revêtement olé-olé ! Y’a intérêt à garder les yeux ouverts ce matin, promis-juré…

Le chef a troqué sa 1000 Kawa pour l’Indian de Marc et Danielle qui ont décidé d’essayer la japonaise.

Il ouvre le bal.

Plusieurs motos se font une belle frayeur sur une nouvelle langue de sable, posée traîtreusement à la sortie d’un virage.

Le chef nous joue les ballerines au guidon de son enclume américaine d’emprunt, et satisfait tout le monde (notamment l’assureur de cette dernière) en rattrapant le coup avec grâce et légèreté, d’un coup de botte volontaire rétablissant in-extremis l’équilibre compromis de la grosse indienne.

On tourne aux alentours de 35° quand arrive la pause méridienne au restaurant « Dom Manuel », au coeur de la cité médiévale de Marvao.

Le gaspacho froid est l’occasion de rabaisser un tant soit peu notre température corporelle, légèrement en surchauffe.

Une fois le repas expédié, quelques courageux se lancent à l’assaut du chemin de ronde, de ses escaliers physiques, et de la visite du château tout là-haut (quel meilleur moyen de digérer ?).

Ces vadrouillages à pédibus nous ayant entraîné loin de nos bases, nous repartons un peu plus tard que d’accoutumée du restaurant. Mais sincèrement, ça valait le coup d’oeil, et les volontaires ne regrettent pas leur petite suée digestive.

On reprend la route, toujours aussi sinueuse.

L’occasion de passer en revue l’essentiel des effectifs (à part rouler, il n’y a en effet pas grand-chose d’autre à faire aujourd’hui).

L’arrivée sur le barrage de la Nisa nous donnera enfin l’opportunité de quelques clichés, histoire de pouvoir descendre de selle (et vu qu’il s’y trouve un bar, fort judicieusement placé là, réjouissons nous donc d’allier l’esthétique au pratique).

Quand je prendrai cette photo du nid, j’entendrai une petite voix dans mon dos me glisser : « tu vois, les cigognes, c’est comme Jean louis, elles ont toujours le bec ouvert… ».

Pour qui connaît la faconde de Jean-Louis, l’un des boute-en-train de l’équipe, on peut dire qu’il y a du vrai dans cette remarque…

dernier sprint jusqu’à Castel Branco.

La chaleur tourne à l’insupportable.

Même avec le blouson d’été aéré, on roule comme dans un four.

La fin de l’étape sonne comme une délivrance.

Douche et clim, repos et piscine, bricolage, vérif des niveaux d’huile et de la pression des pneus, chacun s’occupe à son gré.

Mais que ça fait du bien de barboter dans l’eau de la piscine couverte de l’hôtel !

Ensuite repas en self à l’hôtel, et pour mon Pépin et Philippe, tentative de sauvetage d’une bulle sacrifiée sur la champ d’honneur.

Résultat des courses pour la phase II de notre test consomotard MotoMag ? Dans notre prochain N°, on vous dit tout, promis !!!

Rando MotoMag Portugal session 1 – Jour 8


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Malgré nos doutes, la nuit a été d’une tranquillité suprême.

Pas de bruit (on est dimanche, ça aide), et une excellente qualité de literie ont fait de notre sommeil un rechargement d’accus fort bienvenu.

Le départ est donné comme à l’accoutumée, à 8h30 tapantes.

L’hôtel est extrêmement bien situé pour s’extraire de la capitale, puisque en quelques minutes nous nous engageons sur le viaduc Vasco de Gama sur le Tage. C’est le plus long pont d’Europe avec ses 17,1 km.

Nous prenons le temps de savourer ces derniers km d’étendues d’eau avant d’attaquer de longues étapes « continentales ».

La vision de ces pêcheurs perdus au milieu des bancs de sable, à marée basse avec de l’eau jusqu’aux genoux, ne laisse pas de nous rendre sans voix.

La température est déjà au dessus des 20 degrés lorsque nous nous enfonçons dans les terres.

Les paysages perdent de leur verdeur et deviennent plus désertiques.

On voit réapparaître les chênes-liège, systématiquement décalottés de la base.

La circoncision arboricole est un acte religieux chez le premier producteur mondial de liège.

Nous retrouvons rapidement les Rouges attablés en terrasse autour d’un premier rafraîchissement.

Ils ont assisté au départ d’une virée de tasses, pisse-feu et autres brêlons improbables, de marques oubliées ou inconnues en nos terres, et qui visiblement partaient pour une longue journée d’aventures (certains étaient déjà en train de mécaniquer au rond point suivant trois quarts d’heure plus tard).

Notez le grand détachement affiché par trois augustes autochtones, témoins impassible de ce soudain déferlement d’activité.

La matinée est une progression ininterrompue au coeur des terres de l’Alentejo, jusqu’à ce qu’une troupe d’inextinguibles soiffards nous lancent une invitation à laquelle il est bien difficile de dire non (sauf pour les Jaunes qui portent bien mal leur couleur, et qui passent sans daigner nous prêter attention).

N’allez pourtant pas croire que tout est rose au paradis des motards.

Ici aussi, la misère et le dénuement extrême frappent à nos portes.

Comment ne pas avoir une parole de réconfort, une petite pièce pour fournir à ce nécessiteux dépouillé de tout, les quelques gorgées de lumière qui éclaireront d’une lueur à nulle autre pareille, sa journée sans soleil ?

Quasi-grabataire, nous devrons aller lui chercher sa bière tant espérée, et lui rapporter, avec pour tout remerciement, un grognement rustre mais incontestablement venant directement du coeur.

La façon si pleine de pudeur de cet être sensible pour nous remercier de ce moment de grâce, sans nul doute !

Une fois notre BA faite, nous Filons à quelques km d’Evora, pour une pause restauration au « Monta da Graciete ».

Personne ne s’éternise à table, car l’étape de l’AM promet d’être marathonienne, le Tripy nous affichant la distance de … 10 km avant le terme de la journée niveau moto.

Certains s’interrogent : ne vaut-il pas mieux la scinder en deux parties ? Prévoir un ravitaillement d’essence en cours de route ?

Le coeur aventurier, tout le monde se jette finalement dans l’inconnu en optant pour un trajet d’une traite… Courageux, voire téméraires, les p’tits gars…

Evora, c’est le second site Portugais de monuments à visiter.

Quartier libre est donc donné à chacun d’employer son AM comme bon lui semble afin de découvrir le maximum de choses.

Des courageux choisiront l’option « sortie moto » pour aller découvrir les environs.

Certains resteront à se reposer dans la fraîcheur appréciable de l’hôtel.

La majorité s’habillera léger et chaussera des semelles confortables afin de se lancer à la découverte des richesses de la ville.

Eglises, musées, chapelles, vestiges romains, cathédrale… A chacun de choisir ses priorités.

En tous cas, le choix est large.

Voici un florilège de ce que nous avons pu croiser au hasard de nos pérégrinations.

A noter que ces visites se sont faites par une température guère éloignée des 40°, qui a fait le bonheur des tenanciers de bistroquets alentour.

La soirée se termine non loin, au resto  « Ofarol » avant que tout le monde n’aille se torchonner avec une hâte bien réelle.

Ça vous casse un bonhomme (ou une femme) des journées et des températures pareilles…

Rando MotoMag Portugal session 1 – Jour 7


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Ce matin ça sent la fronde dans les rangs…

ça murmure, ça fulmine, ça revendique !

Le cri unanime de « IL FAUT QUE CA CESSE ! » sera-t-il entendu de l’organisation ?

Car il faut dire que ça commence à bien faire ces conditions de séjour à la limite du supportable…

Un négrier du temps des colonies, un chef de galère, un garde-chiourme du bagne de Cayenne n’exprimeraient pas plus d’inhumanité que les responsables du choix des sites d’accueil.

Le petit déjeuner par exemple !

Qui pourrait se satisfaire de la frugalité d’une pareille pitance ?

Ceux là ?

Pensez-vous ! Regardez les têtes dépitées de ces pauvres manants affamés…

Et que dire alors, de l’insalubrité affichée par ces locaux qui prennent l’eau de partout…

Non, décidément, il faut que ça cesse !!!!

Si je vous parle de Pignonnerie, vous me répondez quoi ?

Vous pensez boîte de vitesses ?

C’est on ne peut plus naturel. Motard un jour, motard toujours.

Mais en l’occurrence, chez nous, vu ce que je vous ai expliqué récemment, une Pignonnerie, c’est une Jean-Paulade.

Mais si, rappelez-vous, notre paratonnerre à embrouilles.

Eh bien il se trouve que la Pignonnade (ça marche aussi dans ce sens là) du jour, c’est que notre inénarrable camarade a encore passé une nuit sans sommeil, en raison de violents maux d’estomac (ou assimilés).

Après avoir gardé éveillé Jean-Claude son infortuné voisin de chambre, et mobilisé le corps médical (en la personne de Gérard, qui, sacré coup de chance, était d’astreinte cette nuit là), le verdict tombe : La pan va voyager dans le camion méca et Jean Paul fera la conversation à Isa dans le fourgon à bagages.

Ami lecteur, n’oublie jamais la devise des randos MotoMag : « là où Jean Paul passe, la morosité trépasse ! ».

Aujourd’hui, j’emmène dans mes roues l’ami Jean Luc qui a décidé de rouler en configuration free-lance.

La route qui nous emmène vers un des sites les plus célèbres du Portugal, commence par nous faire endosser le costume de héros Ibères : Don Qui-rote (la boisson gazeuse avalée en vitesse avant le départ peine visiblement à être digérée) et son inséparable Sang-chaud Pansa.

Plus loin, la haute technicité moderne…

… nous fait nous interroger : les champs d’éoliennes à l’ancienne n’avaient-elles pas un charme suranné qui fait cruellement défaut à leurs homologues actuelles ?

La route qui nous emmène vers Mafra (avec une température des plus agréables, passant rapidement les 20°) nous donne l’occasion de quelques coups d’oeil sympas.

C’est à Mafra que je retrouve pour la première fois cette scène dont j’avais été si souvent le témoin lors de mon premier séjour dans ce pays, il y a trente ans : les déplacements en carriole tirée par un âne.

Je n’ai par contre pas revu ces femmes qui portaient de lourdes jarres d’eau sur leur tête. L’eau courant a fini par arriver dans tous les foyers.

Ou encore ces systèmes d’extraction de l’eau à base de boeufs ou d’ânes tournant autour de puits.

Sacré progrès qui nous prive du plaisir de voir ces spectacles d’un autre temps.

En tous cas, le palais national de Mafra recueille tous les suffrages de nos motards qui ne manquent pas de faire une pause pour en apprécier l’esthétisme.

Un saut de puce plus loin, nous parvenons à Sintra, haut lieu du tourisme portugais.

Cet endroit est visiblement un vivier de choses à même de vous régaler la rétine.

Le problème c’est :

– un, qu’on est un we

– deux, le 10 juin, jour de la fête nationale portugaise, et que donc l’endroit est blindé de touristes

– trois, les ruelles sont étroites, pavées, pentues et tortueuses, sans possibilité de stationnement en groupes. Elles nécessitent une attention de tous les instants en phase de circulation en deux roues, entre les bus de touristes qui évoluent dans un milieu hostile, les piétons qui circulent sans trottoirs, les spots à regarder qui risquent de détourner notre attention la seconde de trop…

Sintra c’est magnifique, mais c’est à faire à pieds. Définitivement.

Jean Marc s’interroge sur l’opportunité de maintenir ou non cette partie du parcours du jour (la boucle en terrain difficile sur les hauteurs de la ville) pour les sessions à venir.

Le futur nous dira quelle sera l’option retenue, mais là, l’unanimité est totale : machines et humains ont frôlé la surchauffe, pour un intérêt des plus réduits malgré la richesse des choses à voir.

Pour les machines, on ne peut pas faire grand chose, sinon les laisser au repos une paire d’heures, mais pour les bêtes à casques, le petit coup de frais apporté par la pause restauration au Vàrzéa, est la bienvenue.

Brandade de morue pour tout le monde (sauf Marc qui refuse définitivement de mettre tout ce qui porte arêtes dans son écuelle).

A force de nous dire que nous étions tous à l’ouest dans ce groupe de doux-dingues, ce qui devait arriver… arriva : nous finissons tous à Cabo de Roca, le point le plus à l’ouest du continent européen.

Un endroit avec des vues magnifiques sur l’océan bien réveillé, et un vent à décorner le viking d’origine que je suis.

Les appareils crépitent, et Eole, taquin, soulève les robes des femmes imprudentes qui ont pris le risque de venir braver son souffle puissant (messieurs, pas de photos, désolé… la censure veille !).

La côte, rien que la côte ! Tel est le programme de ce début d’AM qui nous emmène doucement vers notre prochain spot impressionnant.

Avant cela toutefois, on frôle la catastrophe, le strike, la sculpture moderne avec un empilage à la César, sur le franchissement d’une innocente langue de sable traversant la chaussée.

D’apparence inoffensive, elle s’avère en fait profonde de presque 20 cm, et les quelques imprudents qui se sont risqués à la traverser autrement qu’au pas (j’en suis) se sont faits une méga-chaleur avec un avant soudainement incontrôlable, le tout systématiquement conclu d’une figure hautement artistique de tentative de récupération de l’affaire avec bras et jambes en perdition pour stabiliser le bouzin…

Bref, personne n’est tombé, mais ça a été chaud-chaud.

Remis de nos émotions (il va cependant y avoir des petites lessives à faire ce soir à l’hôtel, à mon avis…) nous finissons par arriver en vue de Cascais.

« la Bocca do inferno », la bouche de l’enfer… tel est le nom de ce que je prenais pour une production Marc Dorcel ou Jacquie et Michel.

En fait, pas de lèvres gourmandes, mais une trouée dans la roche dans laquelle s’engouffre un océan qui ne perd jamais une occasion de se donner en spectacle.

On reprend les mob’ pour gagner Lisbonne, avec un trafic qui se densifie au fur et à mesure de notre approche.

En bons rebelles, on commence par faire la course avec le train.

Puis, c’est l’arrêt obligatoire à la Tour de Bélem, le temps de shooter quelques clichés souvenirs malgré un policier désireux de nous voir déguerpir au plus vite.

Merci m’sieur l’agent !

Rendez-vous à l’accueil de notre hôtel (encore bien craignos, je vous jure !!!), pour une séance de métro, jusqu’au point de ralliement avec un groupe de chauffeurs de Tuk-Tuk.

Initiée en dernière minute par Jean Marc et Isa, cette activité de visiter Lisbonne via ce véhicule original, est appréciée de tous.

Ça se faufile, ça passe partout malgré les ralentissements angoissants dans les rues à forte pente qui nous emmènent sur les hauteurs de la ville, et les chauffeurs sont hyper sympa.

Bref, c’est 100 % validé, car s’il avait fallu se manger tout ça à pieds, on y serait encore…

Retour en métro, et soirée au restaurant « D’Bacalhau », spécialiste de la morue qui nous en proposera pas moins de quatre préparations différentes (sauf à Marc qui persiste à faire de la résistance anti-écailles).

Trajet inverse, au travers de ce quartier créé entièrement à l’occasion de l’exposition universelle de 1998, avant de goûter au confort moelleux des oreillers d’un hôtel de très belle facture (aux dernière nouvelles, Jean-Paul serait revenu d’entre les morts, aperçu qu’il fût à bouger son corps de façon presque déraisonnable, en fin de soirée, au son d’un orchestre de jazz dans le bar jouxtant le restaurant).

NB : pros en chaque occasion, Jean Luc et moi avons mis à profit notre étape du jour pour procéder à un test consomotards MotoMag.

Aujourd’hui, le but était de déterminer qui, du plexiglass de Germanie ou du plastique Transalpin, était le plus solide.

Pas de test à la « one again », ou de mesures petit-bras.

Non, non, ce n’est pas le genre de la maison.

Prenez donc une Italienne de près de 300 kilos (Guzzi Stelvio), une teutonne lui rendant une trentaine de bons kilos de ferraille (1150 BMW GSA). Faites faire demi tour à la 1ère pour se garer sur un spot photo, propulsez la seconde en mode « cékoidonk le truc à regarder », faites se croiser les trajectoires de ces deux sumotoris mécaniques, et vous obtenez un test solidité de première bourre !

And the winner is : ….

Le plastique made in « la botte méditéranéenne ». La bulle plexiglass d’outre-Rhin ayant été transformée en puzzle pour adultes.

Mon infortuné compère (à qui je dois d’être resté sur mes roues, sa manoeuvre d’évitement ayant permis de nous épargner à tous deux de nous faire un joli plat-ventre, au sacrifice de sa pelle à tarte gabarit XXL) se verra même risquer l’amputation, en se coupant profondément un doigt lors d’une tentative de scotcher les restes de sa bulle afin d’éviter qu’ils ne vibrent à haute vitesse.

C’est le chef-chef-oui-chef en personne qui jouera de la trousse à pharmacie au bar suivant (c’est lui qui le sang-chaud pansa)

C’est l’Aïd, on saigne les sacrifiés…

Le tranchant de l’objet étant définitivement validé, nous pouvons d’ores et déjà annoncer la sortie d’un prochain hors série « MotoMag Gadget », avec en cadeau pour chaque magazine, la reproduction fidèle du couteau de Rahan en bulle de plexi germanique.

Good new, non ?

Sont gâtés, les lecteurs…

Rando MotoMag Portugal session 1 – Jour 6


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La nuit se termine.

Elle a de nouveau été courte, mais comme chacun, j’ai trèèèèèèèèèès bien dormi.

Il faut dire que jusqu’ici, les chambres ont été spacieuses (voire parfois très) et silencieuses.

Même dans les grandes villes, la fatigue liée aux heures de selle ainsi que la qualité des infrastructures, ont fait que le sommeil s’est montré réparateur.

Après un petit déjeuner avalé sur le pouce, je prends quelques minutes pour aller faire quelques pas auprès du lac.

Petits moments de grande tranquillité, au contact d’une nature pas totalement réveillée.

Cette première demi-étape me voit partir en accompagnement d’Isa, qui est en charge du camion bagages depuis sa cabriole initiale, afin d’assurer l’accueil des motards à la Mata Nacional do Buçaco.

Pas de photo sur la route donc.

C’est en cette occasion que nous rencontrons les premières de ces inventions haïes de tous ceux qui roulent en moto, et qui jusque là nous avaient épargnés : les ralentisseurs ou dos d’ane. Inexplicablement, nous avions été, depuis notre entrée en terres portugaises, oubliés par ce fléau du roulage moderne (contrairement à l’Espagne qui en déborde de partout).

Cet oubli est désormais réparé, même si leur densité reste tout à fait supportable.

Les groupes se présentent l’un après l’autre, ce qui me laisse le temps de discuter avec la dame très sympathique dans le kiosque à tickets, qui parle un français de très bonne facture.

La procédure est assez longue, car elle relève l’immatriculation de chaque véhicule avant de sortir un billet « personnalisé » avec le N° de la moto de chacun.

L’endroit est magnifique.

Si, naturellement, chacun se trouve attiré par le palace (classé parmi les plus beaux hôtels du monde), ses sculptures raffinées, ses azulejos superbes ainsi que ce qu’on peut en apercevoir de sa déco au travers des fenêtres, il serait regrettable de négliger pour autant les jardins et le parc à l’entour.

Le temps est compté, et avec quelques courageux nous partons au petit hasard des sentiers (partez bien chaussés, car ça crapahute fort en certains endroits, et le terrain est quelquefois assez mouvementé).

Bien nous en prend, cas nous croiserons le cèdre de San José, vénérable végétal planté en 1644, ce qui fait de lui un contemporain de notre bon Jean-Jacques, l’ouvreur des jaunes à la moustache toujours frétillante, et surtout, dans d’improbables petites cabanes ne payant pas de mine, les stations du chemin de croix.

Ces dernières sont d’un réalisme et d’une finesse des détails à couper le souffle !

Si certaines ont subi les affres du temps (comme notre Jackinou des bleus), celle qui ont été épargnées sont exceptionnelles.

On jurerait que les personnages, réalisés en terre cuite, sont vivants à quelques pas de nous…

C’est en cherchant désespérément les dernières de ces constructions, que nous nous égarons avec mes deux petits camarades. Les miracles de la technologie nous permettent de recevoir les consignes de not’ chef-chef-oui-chef : ils mettent les voiles, et on devra ramarrer la troupe plus loin en traçant avec l’ami Tripy (ce qui ne nous effraie guère, nous sommes multi récidivistes des rando MotoMag, et la bestiole en question est devenue notre amie depuis bien longtemps).

On a pris un sérieux coup de chaud à crapahuter sur les sentiers improbables dans les hauteurs du parc, et une pause réhydratation à l’estaminet près de l’hôtel est l’élémentaire préambule avant toute reprise de guidon.

Allez, il s’agit de ramarrer le gros du peloton qui a maintenant une bonne avance sur nous.

On retrouve de la petite route qui tricote gentiment. De quoi largement se remettre les idées au clair après l’avis de montée en température de Buçaco.

A Casal de Santo amaro, en contrebas à droite, nous apercevons d’anciens fours. Ni une, ni deux, nous stoppons les machines pour aller de visu apprécier ces reliques.

On récupère la troupe à Conimbriga, où, exceptionnellement, nous échappons au cérémonial du restaurant. Ce midi, c’est le cul dans l’herbe, façon « on la joue à l’ancienne », avec chacun son panier repas récupéré au camion bagages, charge à chacun de se trouver un coin qui va bien, si possible ombragé.

Le but du jeu est de pouvoir se rendre ensuite sur le site des ruines romaines, jouxtant l’aire de pique-nique.

Certains préfèreront se taper une bonne sieste, allongés dans l’herbe, tandis que d’autres iront reconstituer le coeur d’un village romaine à l’époque romaine (notamment les systèmes de canalisations).

Il est dur de quitter l’abri ombragé des arbres pour aller retrouver l’asphalte surchauffé en ce début d’AM.

Les km défilent et bientôt une présence venteuse se fait peu à peu sentir, l’air se rafraîchit. Au détour d’une grande courbe apparait soudain l’étendue bleue qui se perd aux confins de l’horizon : l’océan Atlantique.

Plus nous nous rapprochons des vagues qui déferlent, et plus l’air fraîchit.

Nous arrivons en bord de côte, et bifurquons vers l’ouest toute. Le chef-chef-oui-chef m’a rattrapé avec le groupe des Mauves, et met du gaz dans ces longues lignes droites bordées de pins, qui ne sont pas sans nous rappeler les Landes de chez nous.

Un peu plus loin, le voilà debout sur les freins à la vue d’un membre des GNR (garde nationale républicaine, l’équivalent de notre gendarmerie). Vu qu’on ne lambine pas vraiment, j’en connais un qui a dû serrer les fesses à l’idée de la pluie d’emmerdes qui s’annonçait soudainement sur sa paire de rouflaquettes…

Info prise, le gendarme explique en français à Jean Marc que la route de côte est déviée, pour cause d’organisation d’un rallye national automobile.

Pas grave. Rassurés sur la suite à donner, on taille dans le massif de pins jusqu’à Marinha Grande puis Nazare (où nous longerons l’impressionnant paddock de la susdite épreuve. Y’a du lourd, visiblement).

Pour les Rouges, l’affaire n’est pas aussi simple, car Olivier leur ouvreur n’a pas compris qu’il fallait pousser jusqu’à ces deux communes, et tente une coupe par des routes forestières qui confinent rapidement à la piste. La pauvre Gigi, en délicatesse avec sa nuque depuis quelques jours, est obligée d’aller trouver refuge dans le camion bagages, où elle se sent moins secouée que sur la RT de Jacques, son Helvète de mari.

Finalement, tout se termine bien, on récupère tout le monde (après une pause pour les asséchés chroniques, bien évidemment).

L’arrivée à Peniche n’est pourtant pas le terme de notre étape.

La boucle sur les falaises et les alentours, prévue initialement pour le départ du lendemain matin, est avancée, et on pousse volontiers pour quelques km supplémentaires, durant lesquels nous aurons l’occasion de nous extasier sur la rudesse des vagues atlantiques, et d’apprécier le combat sans fin de l’eau et de la roche.

Un petit tour par la citadelle, et c’est la curée vers l’hôtel MH, un quatre étoiles à même d’apaiser les fatigues de notre journée au grand air.

C’était peut être l’occasion de demander nos cartes de membres du club moto de Peniche ?

Rando MotoMag Portugal session 1 – Jour 5


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Rien de neuf à l’ouest du pécos, en ce qui concerne la logistique ce matin : nous avons tous bien dormi (il faut dire que la fatigue commence à se faire sentir, avec des journées sur les motos qui s’enchaînent sans temps mort), que l’hôtel est top, le personnel accueillant et très sympa, et surtout, que l’ouverture des rideaux se conclue par un « Ouais !!! » de satisfaction devant la présence lumineuse du plus grand des astres (nous on a aussi Jacky, qui est notre plus grand désastre… Jacky, si tu me lis…. ;o))) ).

S’extirper d’une grande ville comme Porto, qui plus est à l’heure où nombre de résidents se rend au boulot, ne se fait pas en un claquement de doigts. Mais ne ronchonnons pas, la chose se fait relativement aisément, sans jardinage excessif, et Mr Tripy nous sort sans galère des faubourgs où le trafic commence à s’intensifier.

Nous nous calons une grande partie de la matinée sur le tracé du Douro. Bien que souvent dissimulé à nos regards, le fleuve nous apparait chaque fois avec majesté.

Nous abandonnons les axes majeurs pour retrouver nos habituelles petites routes à plaisir.

L’occasion pour notre troupe de boivent-sans-soif de réclamer une pause ‘liquide’ à l’apparition du premier bar perdu aperçu dans ces décors où l’eucalyptus est roi.

Mais l’accalmie est de courte durée. Bientôt, pilotes et passagères repartent réviser leurs fondamentaux de la conduite sur route « qui va bien ».

Comme de tradition, tout le monde se retrouve devant une assiette appelée à être bien remplie, chez Antoine Ferreira à Talhadas doVouga, avec un cochon de lait ayant vocation ad patres de nourrir une troupe d’affamés.

Convenons que la brave bête ne faillit pas à sa dernière tache !

Pour ne rien changer à nos bonnes habitudes, on ne traîne pas… Le chef-chef-oui-chef nous réexpédiant manu-militari sur l’asphalte, prétextant que de croquignolettes petites routes nous attendent déjà.

 Et c’est vrai qu’on va encore se traîner la couenne sur des routes bordées d’eucalyptus, au coeur de forêts peuplées d’arbres noircis et calcinés, ou à travers de petits villages dans lesquels la vie semble s’être souvent endormie (on aimerait parfois en faire autant ! ).

Les autochtones donnent toutefois le meilleur de leurs traditions pour nous accueillir avec dignité et fierté.

La température est douce, mais pas caniculaire (autour de 20°) ce qui explique que cet AM les arrêts « Bar » ne se multiplient pas.

Un dernier coup de collier, pour nous jeter à Fermentelos, à l’hôtel L’estalagem da Pateira, situé au bord de la lagune endormie (A Lagoa Adormecida), un site enchanteur où flânerie à pieds et observation des nombreuses espèces d’oiseaux et de poissons peuvent disputer l’emploi du temps de chacun à la piscine (couverte ou extérieure) et au Spa.

La soirée met au prise une armée de baffreurs de première bourre aux préparations culinaires locales (victoire une fois de plus par KO de la cuisine locale, les portions se révélant – comme en quasi chaque occasion – largement sur-dimensionnées pour nos estomacs bien gavés).

C’est aussi la soirée au cours de laquelle Marie-Andrée se verra promue « reine du bal », ayant eu l’idée intéressante de voir le jour un 8 juin.

Honneur lui est donc rendu, avec un gâteau préparé spécialement à son intention dans les coulisses de la cuisine de l’hôtel, et par l’offrande de quelques modestes présents par notre binôme de chefs.

Encore une journée bien remplie, personne ne se fait prier pour aller la jouer en mode « câlinou » avec son oreiller

Rando MotoMag Portugal session 1 – Jour 4


ffmc-paris

Premier réflexe matinal, pour notre colonie de bipèdes en vadrouille : s’assurer de la coopération du Dieu soleil. C’est cool, on dirait bien qu’aujourd’hui encore, il nous a à la bonne.

Comme chaque matin, on commence par passer saluer notre binôme de mécanos en goguette, au camion bagages, histoire qu’ils n’aient pas fait le voyage pour rien, et surtout de nous soulager pour la journée de roulage à venir.

Et décidément, même après une nuit de sommeil, le cadre de l’hôtel est toujours aussi somptueux !

Le petit déjeuner (copieux comme ce fût le cas chaque matin depuis le début de la semaine) est le préambule à une bonne matinée de moto.

Mais avant cela, laissez moi vous parler un peu de Jean Paul, notre François Pignon à nous qu’on a !

Car figurez vous que dès qu’il arrive un truc pas normal, un avatar, ou une tuile imprévisible, c’est à Jean Paul que ça arrive !

Un porte monnaie qui laisse échapper le contenu de sa mitraille à la cabine de péage ? C’est pour Jean Paul.

Une tringle à rideau qui reste dans les mains de celui qui l’actionne, c’est pour ???? Jean Paul, bravo !

La panne d’essence qui stoppe un étourdi lancé à la conquête de l’Espagne, on dit ???? Jean Paul ! Bingo !

Une batterie qui flanche au hasard dans le parc de nos machines, ça tombe au hasard sur…. Jean Paul, trop fastoche…

Jean Paul, on l’adore, parce que c’est notre paratonnerre à emmerdes !

Avec notre François Pignon du Portugal, tout le monde peut dormir tranquille…

Et donc, disais-je, alors que je sors du petit-déj, sur qui tombe-je sur le parking ?

Sur notre bon Jean Paul, torse nu, en train de proposer un aperçu de son aisselle à Gérard qui passait par là.

En mon for intérieur (et mon fort extérieur, tant qu’on y est, vu l’enceinte derrière laquelle nous sommes retranchés), je me dis que le Jean Paul avec son air de ne pas y toucher, cherche à affoler la gent féminine locale, en roulant ses biceps et gonflant ses pecs’ tel Robert Duranton dans le corniaud…

La Tacatacatac-tac-tique du Jean Paul, c’est de s’déshabiller, pour pouvoir emballer…

Renseignement pris, il s’avère que le grain de beauté douloureux qu’examine Gérard, toubib de son état, a … des pattes, et que c’est une tique qui est venue se loger dans la douce moiteur équatoriale des dessous de bras de notre inénarrable camarade.

Une passagère clandestine ne s’étant pas acquittée du montant de son séjour en rando ? C’est l’immédiate sanction de notre bon chef-chef-oui-chef, qui fait décapiter la resquilleuse sur le champ !

La journée peut enfin commencer…

Il était temps, Jacky a failli s’impatienter.

En tous cas, il ne faut pas bien longtemps pour retrouver de la route qui va bien, sous le soleil, avec des degrés qui montent tranquillement, et un trafic vraiment calme.

Les routes n’en finissent pas de rétrécir et lorsque nous découvrons le lac de Rabgao, le plaisir du roulage avec de superbes perspectives lacustres se trouve multiplié.

Une pause sur le barrage, et c’est ensuite l’occasion pour tous les groupes de faire la première pause ‘bar’ du jour. Les degrés ont monté, et les organismes ont chaud.

Tout le monde a la banane, because les paysages et les routes sont encore une fois top ce matin (c’est étroit et pas toujours bien revêtu, mais ça a le profil type qu’on aime à sillonner).

A noter l’improbable baby foot, issu du catenaccio italien certainement, où on bétonne la défense en allégeant sensiblement l’attaque…

La troupe se remet en marche en ordre dispersé, et quitte le bitume rassurant de la route de la vallée, pour celui plus … rustique et aléatoire qui court se perdre dans la montagne.

Au moins, on peut pas dire qu’on a rien remarqué, niveau revêtement.

Il vaut mieux ne pas jouer les cascadeurs en tenue de kéké, sur ce genre de râpe à fromages… Pizzas décoratives garanties pour plusieurs années.

La promenade continue, entre panoramas sympas et bestioles vadrouillantes.

Sincèrement, une petite route comme celle là, ça ne vous tente pas ?

Bon, on a beau être bien là, Tintin, faut pas lambiner. Un excellent repas à base de charcuterie de pays nous attend à Pinheiro, dans un cadre historique des plus fameux (castelo de Lanhoso).

Ne nous gênons pas, le chemin de ronde est open pour la visite.

L’abus de charcuterie étant néfaste pour l’action, certain(e)s préféreront toutefois une activité plus horizontale en lieu et place du crapahutage en haut des remparts.

L’heure de la remise en route a sonné (Dieu qu’elle était accueillante, pourtant, cette aguichante herbe verte, bien fraîche!!!).

Le stationnement est en pente, et le décollage impliquera pour beaucoup, un coup de main du staff, afin d’éviter des catastrophes.

Imprégné du programme spirituel de la journée, Jean Louis, au moment de relancer son tanker teuton (un 1200 GSA liquide), est saisi soudainement d’un élan irrépressible de ferveur religieuse !

Il s’allonge à deux à l’heure, lui et sa citerne d’outre-Rhin, de tout son long à plat ventre sur le pavé lusithanien, afin d’entamer ses dévotions les plus possédées…

Heureusement, pas de bobo, ni pour le pèlerin, ni pour l’enclume germaine.

Car le rendez-vous suivant, après un roulage sous des chaleurs qui commencent à causer, c’est Bom Jesus et son sanctuaire à la réputation planétaire (presqu’au niveau des randos MotoMag, pour vous situer le niveau de rayonnement de la chose…).

Y’en a qui vont souffrir ! Passke, il faut vous dire qu’il y a de la pente, et que si descendre les escaliers ne rebute pas la foule, la perspective de les remonter par cette chaleur, ne motive pas grand monde (tout de même, qué’ feignasses ces motards !!!)

Heureusement, pour venir en aide à nos motards en surchauffe, le site possède LA solution qui va bien : le plus ancien funiculaire au monde fonctionnant à contrepoids d’eau.

En quelques minutes à peine, le tour est joué, et nous voilà rendus là haut.

Nous assistons alors au remplissage d’eau (ici au bout du tuyau) du réservoir, qui ainsi lesté va pouvoir descendre la pente, et permettre à son homologue situé en bas et qui procède simultanément à l’opération inverse (vidage de son réservoir), de remonter la pente, via le cable qui les relie mutuellement. Il n’y a aucun moteur ou énergie électrique pour faire fonctionner le système. Ingénieux !

Un petit tour dans la chapelle et le parc, et l’armée de fourmis se remet en marche.

Chose franchement inhabituelle, nous empruntons une partie d’autoroute afin d’éviter une nationale tout à fait inintéressante et rallier Porto dans les meilleures conditions possibles.

Une fois le rituel traditionnel de récupération des bagages et le petit coup de frais opéré dans un hôtel très sympa du centre ville effectués, les volontaires à une visite pédestre partent arpenter les ruelles pavées, armés d’une solide bonne humeur et d’un sens de l’orientation parfois aléatoire.

Nous finissons quoiqu’il en soit par rejoindre le port, où nous flânons longuement.

Après l’incontournable pot, pris, par petits groupes, dans quelques bars où quelques uns rendent un hommage au célèbre vin cuit du cru, la soirée se termine au restaurant « l’abadia » proche de l’hôtel. Poisson ou viande, le choix est laissé à chacun de se restaurer selon sa préférence.

Les échanges se poursuivent avec acharnement, jusqu’à ce que les derniers combattants regagnent leur couche par les ruelles dévoilant encore dans la pénombre, quelques trésors cachés…

NB : en ce jour de grande méditation spirituelle, j’ai enfin découvert le Dieu que vénèrent en secret quelques hérétiques des Mauves, des païens que not’ bon chef-chef-oui-chef se devrait de ramener au plus vite dans le droit chemin, celui de la lumière et de la parole divine…

Que le seigneur épargne ces mécréants !!!!