Il n’est pas toujours aisé de se faire comprendre. Certains sujets, il est vrai, ne facilitent pas les choses. L’un d’eux concerne notre capacité à nous rendre visibles dans la circulation, en particulier de nuit ou par faible luminosité.
Sachant que déjà, nos co-usagers de la route ne nous intègrent pas mentalement, nous considérons qu’on n’est jamais assez « garnis » côté conspicuité (terme utilisé par les chercheurs, de l’anglais conspicuous, visible).
De longue date – 30 ans ou presque – nous avons donc rappelé à nos lecteurs, via, surtout, nos tests d’équipements, que le mieux n’était pas l’ennemi du bien de ce point de vue et que, bien intégrés aux vestes, pantalons ou bottes, des éléments réfléchissants ne pouvaient pas nuire, bien au contraire. Après, libre à chacun d’adopter ou pas, à la lumière de nos essais, ce que les équipementiers leur proposent.
À nous d’informer, de conseiller*. À nos lecteurs de suivre ou pas. Chacun son truc.
Il n’est pas sûr que nous soyons toujours bien compris. Car dès qu’il est question de réfléchissants ou de fluo (souvent confondus d’ailleurs) dans les pages du mag – aïe ! – nous voilà montrés du doigt par quelques esprits chagrins et soupçonnés illico d’inspirer les pouvoirs publics dans leur appétit de décrets.
La… réflexion est un peu courte. Il faudrait voir à ne pas confondre obligation (et uniformisation des usagers via leur tenue), à laquelle nous nous sommes chaque fois opposés aux côtés de la FFMC – comme lors de l’affaire du brassard et avant, celle du gilet fluo – et recommandation et/ou incitation. Car c’est bien cette dernière position que, oui, nous défendons au nom de la responsabilisation des usagers de deux-roues motorisés face à leur propre sécurité.
Et elle ne serait pas différente s’il s’agissait d’imposer à tous des carrosseries portatives au nom de la sécurité routière. Nous serions à nouveau contre, bien que, toujours de longue date, nous ayons œuvré à ce que les équipements motards soient plus protecteurs.
Car il n’est pas question pour nous de confondre sécurité et liberté.
Et ça, c’est tout vu.
Alain Corroler
*Lire notre dossier sur les vêtements « réfléchissants » dans le numéro 296 d’avril 2013