L’édito du Moto Magazine 335 de mars 2017


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Laisse le bon temps rouler

Le mois de mars annonce l’arrivée du printemps et des premiers beaux jours. Et ce numéro une avalanche de nouveaux modèles, déjà à l’essai. Deux roadsters sportifs, quatre hypersports en comptant leurs variantes « piste », deux routières dont une pour les jeunes permis, deux néorétros, scrambler et café-racer, et trois déclinaisons de la BMW R 1200 GS qui continue d’être l’un des best-sellers en matière de grosses cylindrées. Excusez du peu ! Et pour ceux qui ne trouveraient encore pas monture à leur pied, un reportage sur les side-cars Dedôme, qui invite à rouler original, et un comparatif occasion-vintage pour « rider » sans se ruiner.
De quoi remettre du baume au cœur après les frimas et faire oublier – un peu – les mesures anti-moto. Toujours vigilante, la Fédération française des motards en colère continuera en effet à siéger au prochain Comité national de la sécurité routière (CNSR) pour contrecarrer – comme ce fut le cas pour le contrôle technique périodique – les propositions farfelues ou infondées.
Pour revenir au marché de la moto, de nombreux modèles répondant à la norme antipollution Euro 3 ont été importés fin 2016 pour écouler les stocks, et certains d’entre eux pourraient bien se retrouver en promo dans le courant de l’année (lire nos pages d’actu). Voilà une autre belle perspective pour ceux qui meurent d’envie de changer de machine…
Mais maintenant, il est temps de prendre le guidon, aussi vous propose-t-on en fin de magazine une virée – en grand format, cette fois – sur la route des forts de Charente-Maritime.
Bonne route à toutes et à tous !

Jean-Pierre Théodore
Rédacteur en chef

L’édito du Moto Magazine N° 334 de février 2017


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Le retour de la vignette

Bien sûr, on va nous dire que les vignettes Crit’air n’ont rien à voir avec une nouvelle taxe. Mais quand on constate que 40 millions de voitures et 3 millions de deux-roues à moteur seront bientôt soumis à son apposition pour pouvoir franchir l’enceinte de la grande ville la plus proche, ça commence sérieusement à ressembler à l’octroi (lire p. 10). Sa seigneurie Madame la ministre de l’Écologie et de l’Environnement salue à grand renfort de com ces milliers de Français qui font courbette en la collant sur leur diesel dernier cri ou sur des véhicules électriques dont on ne sait comment recycler les batteries . Et oublie les milliers d’autres punis pour n’avoir pas les moyens de remplacer le véhicule familial. Ou sommés de mettre à la casse leur moto de faible kilométrage : bravo pour le bilan carbone !
On se demande alors à qui profite cette pseudo-écologie punitive et culpabilisante. On va faire croire aux citadins que les particules fines ne passeront pas les fortifications, comme le nuage de Tchernobyl ? Lesquels montreront bientôt du doigt les mis au ban, les banlieusards, qui les asphyxient alors qu’ils sont les premières victimes de la pollution ? « Cette morale écocitoyenne individualise les enjeux, passe sous silence les causes structurelles de la pollution et renforce les inégalités », comme le montre le sociologue Jean-Baptiste Comby*.
Les motards sont entrés en résistance contre la vignette en la boycottant et en négociant son abrogation en 1981 avec une certaine Mme Royal, alors conseillère Jeunesse et Sports du président Mitterrand. Seront-ils encore solidaires, aux côtés de la FFMC, afin de la pourfendre avant qu’elle se généralise à
toutes les villes ?

Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef

*Source Bibliobs 11/2015 et Politis 01/2017

L’édito du Moto Magazine 333 de décembre 2016 – janvier 2017


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Père Noël et Père Fouettard

Que de cadeaux ! Le salon de Milan, après celui de Cologne, n’a pas été avare de nouveautés et les constructeurs, réjouissons-nous en, redoublent d’efforts et d’inventivité pour nous faire rêver ; ce qui n’est pas le cas de la Sécurité routière avec sa campagne écœurante sur le port des gants obligatoire. Elle enfonce le clou d’une politique du tout répressif qui montre bien à quel point les pouvoirs publics ignorent les propositions de la FFMC pour améliorer notre quotidien, tout comme les mutations du monde moto. Avec l’essor des gros V-twins américains, les catalogues n’avaient plus compté depuis des décennies autant de machines invitant à une conduite « à la cool ». Avec la généralisation des systèmes de frein ABS et le développement tous azimuts des assistances électroniques, nos motos, puissantes ou pas, n’ont jamais été aussi aptes à déjouer les dérobades impromptues.
L’engouement pour les néorétros, dont l’achat ne se fait pas sur des critères de performance mais pour épouser un mode de vie, incline nombrede motards à devenir des gentlemen-riders…
Le père fouettard nous entende !
Et pour parfaire ces fêtes de fin d’année, nous vous proposons plein d’idées cadeaux parmi les meilleurs équipements testés en 2016 ou le florilège de livres et de jeux vidéo sélectionnés par nos soins.
Alors bonne lecture, bonnes fêtes et bonne route. Tenons bon. Pour les motards, le plus dur reste de passer l’hiver…

Jean-Pierre Théodore

Édito du Moto Magazine 332 de novembre 2016


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LE DOIGT DANS L’ENGRENAGE

Porter des gants. Qui pourrait être contre ? Personne, à Moto Magazine, n’imaginerait rouler mains nues, même lors des canicules, et nous prenons d’ailleurs bien soin de tester régulièrement des gants aérés. Et pourtant…
Le caractère obligatoire du port des gants homologués pour le conducteur comme pour
le passager – son non-respect est sanctionné soit dit en passant par une amende de 68 euros et le retrait d’un point – nous hérisse le poil !
Il annonce en effet un train de mesures qui pourrait bien nous voir imposer les chaussures montantes (c’est déjà le cas chez nos voisins belges) et, à terme, c’est dans les cartons, le gilet airbag.
Oui, il est tentant de dire « les gants c’est pas grave, de toute façon on les met », si ce n’est que nos élus n’ont de cesse de taper sur la moto pour en dissuader sa pratique, seule méthode mise en œuvre, faute d’investir dans la prévention. Une sorte d’hygiénisme qui sous prétexte de nous sauver la vie finit par nous la pourrir !
Et puis fini, l’improvisation pour emmener votre chéri (e) au ciné ou déposer un copain à la gare sans une seconde tenue complète sous la main…
Paranos ? Non, seulement vigilants. Hypervigilants, même, en suivant avec la FFMC tous les projets toxiques, nuisibles à ce qui reste de liberté et de passion dans notre société. Vous verrez bons citoyens, bientôt on vous demandera de porter un casque pour traverser la rue. C’est tellement dangereux d’être vulnérable !

Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef

Édito du Moto Magazine 331 d’octobre 2016


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Encore une attaque en règle !

« Jusqu’où s’arrêteront-ils ? », comme ironisait notre regretté Coluche ! Après la mise en œuvre des zones de circulation restreinte (ZCR) qui interdisent la ville de Paris, pour commencer, à bon nombre de nos motos – et contre laquelle on continue de se battre avec la FFMC (lire p. 10) –, voilà un cas d’école qui en dit long, une fois de plus, sur la volonté des pouvoirs publics de tuer la moto…

Maître Rémy Josseaume, avocat à la Cour et président de l’Automobile-club des avocats a alerté, mi-septembre, sur le fait qu’un motard dont le permis a été invalidé après avoir perdu tous ses points est désormais soumis (après repassage du code) à la nouvelle restriction du permis A. À savoir qu’un nouveau titulaire ne peut conduire, durant 2 ans, quel que soit son âge, que des motos n’excédant pas 47,5 chevaux.

Il est plus que rageant qu’un(e) motard(e) dont le solde points a fondu – souvent suite à un cumul des dépassements de la vitesse de moins de 10 km/h – soit considéré comme sans expérience ; mais aussi condamné à revendre sa machine si celle-ci est incompatible avec le bridage ! Et, ironie du sort, les points auront peut-être été perdus au volant… Ce qui ne lui interdira pas de conduire une voiture de 300 chevaux, le permis B « progressif » n’existant pas. Une logique de retour à la case départ qui sonne comme une nouvelle brimade envers les motards.

Les prochaines manifestations organisées par la Fédération des motards en colère des 1er et 2 octobre auront pour mot d’ordre « Non aux ZCR », mais cette double, voire triple peine, est une raison supplémentaire de descendre dans la rue, avant qu’on nous interdise tout simplement de monter sur une moto.

Y en a ras le bol !

Édito du Moto Magazine 330 de septembre 2016


jptheodore

Les Nuits portent conseil  !

Les vacances s’achèvent pour la plupart d’entre nous, des souvenirs plein la tête. Mais ce numéro de septembre compte bien vous donner l’envie d’autres escapades au guidon de routières faciles telles la Yamaha 700 Tracer ou la Honda CB 500 X, de rides en BMW nineT Scrambler coiffé d’un jet vintage super-classe, ou de voyage vers Dakar – pourquoi pas ? – en Honda 1000 Africa Twin, ou avec votre propre monture.

Mais ce sont aussi les nuits de l’été indien qui vont animer la rentrée. Ceux qui ont participé aux premières « Nuit 2-roues » le 8 juillet, où l’on a vu les motards investir les Champs-Élysées à Paris, en sont sûrement déjà convaincus !

La Fédération des motards en colère ne lâche rien quant aux injustes et inefficaces restrictions de circulation en ville pour nos machines. Et pour les voitures. Elle a d’ores et déjà programmé de nouvelles soirées festives (voir pages 16 et 17) en septembre et en octobre dans toute la France. Si les municipalités concernées souhaitent légitimement améliorer la qualité de l’air, leurs méthodes sont inacceptables. Antidémocratiques, discriminantes, antisociales. Et d’un effet écologiquement nul. « Les riches ont les moyens de changer de véhicule (bonjour l’impact carbone !) et les pauvres prennent déjà les transports en commun (bondés !) », tel est en substance leur discours. Affligeant. On espère vivement que ces Nuits portent conseil à nos élus…

Édito du Moto Magazine 329 de juillet-août 2016


jptheodore

L’été sera chaud ?

Loi travail, temps de chien, multiples attaques contre nos deux-roues motorisés… Le printemps n’aura guère été propice pour penser aux vacances – pourtant bien méritées –, ni pour enfourcher sa moto le temps d’un week-end. Heureusement, l’été arrive et avec lui votre magazine préféré, riche en infos mais aussi en aventures et divertissements !
En matière d’infos – et de passion –, il faut retenir la démarche de la Mutuelle des Motards qui a présenté, au Wheels & Waves à Biarritz, un audacieux contrat d’assurance dédié aux motos préparées. L’assurance mutualiste, pilotée par un conseil d’administration où chaque membre est motard(e) lui(elle)-même, s’engagera à assurer des machines ayant fait l’objet de modifications. Même si elles ne sont plus « street legal » (voir les conditions dans notre article) ! Et pour montrer que « ce ne sont pas que des mots », des salarié(e) s de l’AMDM ont eux-mêmes construit, sur leur temps libre, une prépa sur base 650 XS Yamaha…
En matière de divertissement, on vous met en selle sur une Kawasaki H2 direction le Nürburgring ; nos essayeurs vous font traverser l’Ardèche en vintage, avec quelques coups d’œil dans le rétro en noir et blanc ; et une vingtaine d’idées de balades cocasses, événements forts en adrénaline ou activités délirantes arrivent à point nommé pour pimenter vos vacances.
Mais la plus excitante – et la plus utile ! – reste la participation à la « Nuit 2-roues » organisée par la FFMC le 8 juillet à Paris contre les restrictions de circulation qui vont toucher de nombreuses villes de France. Faut décompresser, mais faut pas mollir !
Bonne route et bonnes vacances.

Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef

Édito du Moto Magazine n° 328 de juin 2016


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Mourir ? plutôt crever !

Ce titre rend hommage, beaucoup l’auront deviné, au dessinateur Siné qui a illustré les éditos de Moto Magazine en 1994-1995 et nous a quittés début mai, à l’âge de 87 ans. Ce clin d’œil – on devrait plutôt dire ce bras d’honneur ! – n’est pas gratuit ; non seulement parce que la patte de Maurice Sinet dans le mensuel des Éditions de la FFMC n’était pas le fruit du hasard – qui se ressemble s’assemble – mais aussi parce que les motards, aujourd’hui comme il y a 20 ans, sont agressés de toutes parts et ont bien envie de reprendre ce slogan à leur compte !
On nous stigmatise dans les campagnes de prévention, on ressasse dans les médias que nous sommes de dangereux énergumènes, on conditionne le débridage des anciennes 100 chevaux à la présence de l’ABS (encore une exception française ridicule), on manœuvre pour installer un contrôle technique injustifié, on pratique l’enfumage en matière de pollution pour exclure les motos les plus anciennes des villes. In fine, les pouvoirs publics veulent nous flinguer, nous prennent pour des vaches à lait et pour des c…
Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. Mais la rage, les motards vont finir par l’avoir pour de vrai ! Après les mouvements « Nuit debout » pourraient bien naître, sous l’égide de la Fédération française des motards en colère ou spontanément, des mouvements « Nuit deux-roues » partout en France… Tenez-vous prêts !

Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef

Édito du Moto Magazine 327 de mai 2016


jptheodore

ROULEZ JEUNESSE !

Voilà un Moto Magazine plein de promesses, un numéro qui invite à prendre le guidon pour de multiples raisons.
Réjouissons-nous !
Commençons par toutes les motos qui s’offrent à nous. Non seulement parce qu’elles arrivent massivement en concession au printemps, mais surtout parce que nombre d’entre elles sont enfin disponibles en version libre – pour un maximum de plaisir, sans rouler plus vite, comme le démontre notre comparatif roadsters – et aussi parce qu’elles bénéficient de l’homologation Euro 4, ce qui les rend plus propres. Qui s’en plaindra ? Et comme les crédits d’emprunt ont rarement présenté des taux aussi bas (lire notre dossier p. 90.), ils devraient permettre aux plus impatients de craquer pour la dernière Ducati Multistrada Enduro ou la nouvelle Triumph T 120.
Quant à ceux qui préfèrent garder leurs montures, qui aiment à les sentir se bonifier avec le temps comme le bon vin, ils peuvent se réconforter compte tenu de l’ampleur des manifestations FFMC qui ont eu lieu les 16 et 17 avril contre le contrôle technique et les restrictions de circulation en ville. La moto n’est pas un simple « déplaçoir », mais l’objet de toutes les attentions, voire un art de vivre, ce que les pouvoirs publics ne semblent pas bien comprendre. Et, jusqu’à obtenir gain de cause, notre colère restera à la hauteur de cette passion…
Rappelons aussi que le « rétrofit » a été signé et que les machines non-Euro 4 mais disposant de l’ABS dépassant 100 chevaux peuvent être remises dans leur configuration d’origine. Mais trêve de discours, préparez-vous à un road-trip aux Émirats Arabes Unis (lire p. 82), à la découverte de la Lozère (lire p. 18) ou du Tarn, comme le suggère la dernière page de Moto Mag désormais consacrée à une balade. Bonne route à toutes et à tous

Jean-Pierre Théodore
Rédacteur en chef

Édito du Moto Magazine 326 d’avril 2016


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Contrôle technique, ça va mal finir !

L’État n’en démord pas, il veut nous manger la laine sur le dos ! Et il va falloir se défendre bec et ongles, tous ensemble, pour que des technocrates ne finissent pas par détruire la moto. Mis à la porte par les instances européennes,
le contrôle technique revient mesquinement par la fenêtre via le Comité interministériel de sécurité routière (CISR), sous la pression du lobby des sociétés de CT automobile et au prétexte fallacieux de vouloir réduire le nombre de tués en deux-roues. Soulignons que seuls 0,3 % des accidents mortels sont liés à un défaut technique du véhicule. Le gouvernement veut d’abord instituer un contrôle à la revente d’une machine d’occasion pour pouvoir logiquement le généraliser. Nous l’avons déjà vécu pour l’automobile ; et ceux qui ne sont pas encore convaincus n’ont qu’à lire ce qui s’est passé dernièrement en Grèce, dans la page courrier du Moto Magazine d’avril. C’est édifiant !
Il devient donc impératif de s’unir et de bloquer son week-end, les 16 et 17 avril, pour participer aux manifestations organisées par la FFMC. Une fédération, rappelons-le, qui œuvre tous les jours et sur tous les fronts : dans la rue, contre Dekra, par exemple, comme au sein des instances gouvernementales (CNSR) pour stopper des projets débiles tels la plaque d’immatriculation à l’avant. La mobilisation contre le CT devra être massive et avoir du souffle car les restrictions de circulation de nos deux-roues – non-diesel, eux ! – décidées par les mairies, et celle de Paris en particulier, menacent aussi sérieusement la pratique de notre passion.

Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef