Honda 250 CRF Rally, le bilan


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Celles et ceux qui ont suivi notre histoire savent que le deal organisé avec Honda France (à savoir le prêt de 3 motos pour faire notre voyage) a capoté avant même de commencer. À la place d’une moto chacun, nous nous sommes donc retrouvés avec une seule moto sur laquelle nous avons voyagé en duo, avec nos bagages. Le concessionnaire de Cayenne : Guyane Motorsport s’est substitué à la maison mère en nous prêtant une moto qu’ils avaient en magasin. C’est donc avec une moto neuve, et strictement de série, que nous sommes partis.

Aménagements voyage :

Nous l’avons équipé d’un porte bagage fait maison, pourvu de repose-pieds pour se substituer à ceux qui sont montés d’origine sur la moto, trop hauts à notre goût. Nous avons également ajouté une prise allume-cigare pour pouvoir recharger nos téléphones en roulant. Enfin, la précontrainte de l’amortisseur était réglée au plus dur.

Un top case rassemblait notre « bureau ». C’est à dire : ordinateur, disque dur externe, appareil photo, lecteur de cartes, etc. Une tablette en guise de « machine à écrire » un haut-parleur pour la musique. Poids total environ 10 kg.

Une sacoche de réservoir contenait la trousse à outils (avec démonte-pneus et pompe), leviers, câbles et filtre à huile de rechange. Un guide de voyage, nos liseuses, un appareil photo compact, et diverses petites bricoles. Poids total environ 10 kg.

Une paire de sacoches cavalières, souples et étanche Zulupack (PVC) contenait nos vêtements de pluie et de rechange, gants d’hiver, chambres à air de secours, hamacs, etc. Poids total environ 10 kg également.

Soit une charge totale d’environ 30 kg. Et nous deux… soit environ 140 kg au départ (plutôt moins de 130 kg à la fin !).

Kilométrage et entretien :

Nous avons parcouru 24000 km sur la totalité du voyage. Durant ces six mois, nous n’avons jamais chuté. Pas que nous soyons des as du pilotage, mais une moto facile et pas trop lourde autorise le sauvetage d’une embardée.

Nous n’avons jamais crevé non plus. Par chance, bien sûr, mais tant mieux !

Jamais rien cassé (ni même câble ou ampoule). Nous nous sommes donc contentés de l’entretien, en version minimale. C’est à dire : une vidange à 4000 km, puis environ tous les 8000 km (l’intervalle normal est préconisé tous les 12000 km) avec changement du filtre.

Nous avons changé le pneu arrière à 10 000 km. L’avant est revenu à Cayenne sur la moto (soit 24000 km !), mais bien défoncé.

Plaquettes de freins et kit chaine ont également fait tout le voyage.

Faute d’élément de rechange, le filtre à air a également fait tout le voyage (soufflé lors des vidanges).

Pannes/soucis :

À mi-parcours environ (en Bolivie) le filtre de la pompe à essence était colmaté (à cause de la mauvaise qualité de l’essence), causant des ratatouillages. Le concessionnaire local n’avait pas d’élément de rechange, il a donc été nettoyé et est resté sur la moto. Il ne nous a plus causé de soucis par la suite. Heu…c’est tout !

Nos impressions :

Encore une fois, celles et ceux qui ont suivi notre voyage, savent qu’il nous est arrivé de nous plaindre vis à vis de la trop faible puissance de la moto. Mais pour être tout à fait honnête, il faut bien reconnaître que ces moments là étaient réservés à des altitudes qui restent exceptionnelles (de 4000 à 5000 m). De plus, n’oublions pas que nous étions en duo. La moto se retrouvait donc avec son propre poids à transporter ! Convenons malgré tout qu’il s’agit d’une moto peu adaptée au duo, ce qui n’est pas une surprise.

Nous restons donc convaincus que le choix de voyager avec une moto de petite cylindrée est un choix judicieux : entretien limité, consommables peu cher et qui durent longtemps, consommation d’essence réduite (3l/100 km), poids contenu (fret moins coûteux, facile à conduire, en tout terrain notamment, et avec perspectives de chutes limitées, on ose des pistes que l’on hésiterait à emprunter avec 250 kg sous les fesses). La vitesse de croisière enfin est suffisante : 100 km/h (à 6500 tr/mn, pour une zone rouge à 10500 tr/mn).

L’amortisseur est de piètre qualité (tendance à jouer les pompes à vélo), mais il a fait son boulot malgré le poids que nous lui avons imposé. Il nous a ramené à bon port sans aucune fuite à déplorer.

La selle « en bois » s’est révélée particulièrement inconfortable, imposant des pauses très régulières (1h30, 2h max). Un coussin de selle a réduit cet inconfort à l’arrière. Sur la durée du voyage, il faut bien admettre que nous nous sommes adaptés, malgré tout mais si c’était à refaire, un aménagement ne serait pas du luxe.

Au final :

Pour un coût modique par rapport à un gros trail (achat, assurance, entretien, prix au km) cette petite moto s’est avérée d’une fiabilité sans défaut et prête à vous emmener au bout du monde ! Enfin, on passe moins pour extra-terrestre auprès des populations locales, ce qui n’est pas mal non plus.

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Quand ch’rai grand, j’voudrais être brésilien !


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Faut pas croire tout ce qu’on dit. On avait effectivement prévu de repasser au Brésil pour refermer cette boucle sud-américaine. Le seul truc qui a changé c’est le moyen (et l’itinéraire un peu aussi). Après s’être cassé le nez sur la frontière fermée du Vénézuela, nous avons emprunté le fleuve Amazone pour revenir sur la côte Atlantique. Soit, à peu de choses près, une traversée du Brésil au rythme lent du fleuve. Ce qui était plutôt chouette. Or, la perspective de revenir au Brésil nous rendait le retour un peu moins difficile. Parce qu’il faut bien l’avouer : le Brésil on aime ! Avec des références historiques ou culturelles, il serait sans doute possible d’expliquer pourquoi les quartiers historiques des villes sont si plaisants ou pourquoi le métissage des brésiliens en fait un peuple si doux et agréable à fréquenter ou pourquoi leur musique est si belle. Seulement voilà, faut-il nécessairement vouloir tout expliquer ? Faut-il nécessairement vouloir tout raisonner ?

Ce qui me rappelle une anecdote : un pote musicien m’expliquait un jour les principes de la percussion afro-cubaine, avec la clave, les temps frappés, les temps levés, etc. Où chaque musicien doit compter pour savoir quel temps il frappe. Ça me semblait compliqué et je lui demandais alors :”les musiciens cubains comptent tous de cette façon ?” Réponse : “ah non, les cubains ne comptent pas, ils dansent !”

Lorsque vous regardez quelqu’un et que vous n’y voyez que beauté (même si, objectivement, vous savez bien que ce n’est pas tout à fait vrai…), lorsque le moindre de ses gestes vous semble être une incarnation de la grâce, lorsqu’un sourire vous fait chavirer, et une attention douce vous rend fébrile, un regard, une caresse sur le visage ou un mot font poindre une larme d’émotion, une démarche, un déhanché, ou un pas de danse attire votre regard avec l’incapacité de s’en extraire… est-il si important d’analyser, de chercher à décrypter ? Il suffit d’admettre que vous êtes amoureux/se, non ?

Et bien c’est exactement que ce qu’il nous arrive avec le Brésil ! Leur langue a des sonorités envoutantes, leur musique est belle, leur mixité prouve que c’est possible, et pour couronner le tout, les racines latines font qu’on s’y sent instantanément à la maison. Comme le résumait bien Fred : les brésiliens c’est tout ce qu’on aime, mais en mieux !

Secrètement, … on rêve de revenir mais cette fois avec l’envie de nous y installer pour une vraie tranche.

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Coincés en Colombie


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 La Colombie faisait partie des destinations qui nous tenaient à coeur dans ce voyage. Or, avant même de partir, nous avions de sérieux doutes sur la possibilité d’entrer chez son voisin, le Venezuela. Le pays est, en effet, en crise depuis plus d’un an, les frontières ont été fermées, puis ré-ouvertes, mais les témoignages y décrivent une situation tendue… Or, pour pouvoir entrer au Brésil à partir de la Colombie, l’unique route passe par le Venezuela (sauf à rebrousser chemin sur environ 5000 km, ce dont n’avions ni l’envie ni le temps). Nous nous sommes donc entêtés, misant sur un miracle, d’ordre géopolitique ou autre. Bref, nous avons fait les autruches. Or, le miracle n’a pas eu lieu, d’où le titre de ce post !

Nous avons imaginé pas mal de solutions, comme celle de franchir le Darien Gap, entrer au Panama puis traverser l’Amérique Centrale pour nous rendre à Miami. Une sortie qui nous séduisait, mais nous nous sommes dégonflés avant d’être poursuivis par notre banquier. Parmi les solutions, il y avait aussi celle de rester en Colombie puisque, décidément, à force de séduction, nous nous sommes laissés séduire. Mais là, il a suffi d’un échange avec nos nains en France pour en conclure que cette solution ne convenait pas non-plus.

Alors, comme des enfants, nous nous sommes contentés de profiter de la Colombie en nous disant que nous verrions bien en temps voulu… De Cali nous avons donc roulé vers le nord, en direction de Medellin, le fief du cartel du même nom, camp de base de feu Pablo Escobar. A l’occasion nous nous sommes rappelé que ce brigand à la renommée internationale avait proposé à son gouvernement de rembourser sa dette ! On dit, qu’aujourd’hui encore, sa “générosité” auprès des pauvres en faisait un homme aimé…

Même si le temps des barons de la drogue est dévolu, lors d’un échange autour d’un café, un colombien nous rappelait que le pays reste, malgré tout, le premier producteur de cocaïne au monde.

Bon, en guise de psychotrope, nous nous sommes contenté de nous laisser bercer par des routes qui n’en finissaient plus de tourner, en suivant des reliefs parsemés de bananiers, de plantations de café et autres plantes tropicales. C’était beau et plaisant. Lors des pauses, les colombiens prenaient le relai, avec sourires et bienveillance, pour prolonger l’enchantement. J’ai dit que nous aimons la Colombie ? Parce que si je ne l’ai pas dit : nous aimons la Colombie !

Enfin, nous avons fini par atteindre Carthagène. “Cartagena de los indias”, perle de la côte Caraïbe. La vieille ville aux constructions coloniales colorées, porte les marques de son histoire. Siège du royaume d’Espagne pendant pendant plusieurs siècles, les richesses qui ont transité par son port ( traite négrière, or, etc.) ont attiré toutes les convoitises. Des remparts qui entourent la ville, destinés à protéger des conflits armés et des pirates, la vue se perd dans la mer des Caraïbes. Il est alors facile de débrider l’imagination et de revisiter l’histoire avec des ingrédients choisis, quitte à inventer un peu.

J’ai déjà dit qu’on aime la Colombie ? Non parce que sinon : on aime vraiment la Colombie !

Après avoir traîné quelques jours le long du bord de mer, nous nous sommes décidé à reprendre la moto pour rouler vers Bogota. Oui, car quelques investigations via internet et quelques coups de fil nous ont permis de trouver une solution à notre “piège colombien”.

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Mais où est Bob Morane?


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«Ha, vous êtes français ? Et vous voyagez à moto dans toute l’Amérique du Sud?, Ouah…incroyable ! Fantastique ! Vous êtes de vrais aventuriers !».

Ce genre de questions et réactions, on commence à s’y faire. Mais entre gentillesse et bienveillance, il s’agit pour nous de ne pas choper le melon ou se laisser gonfler les chevilles, car passer pour des stars, c’est facile. Or, en antidote il y a un truc très simple : il suffit de laisser faire la vie. Je m’explique : s’il y a bien un truc incontournable en situation de voyage, ce sont les nombreuses rencontres. Locaux ou autres voyageurs, de nouveaux visages souriants viennent augmenter notre imagier, très régulièrement.

Ainsi, par exemple, il y a quelques jours nous avons rencontré Patrick. Mais qui est Patrick ?

Un grand tout sec, auvergnat d’origine et savoyard d’adoption, qui se balade par ici au guidon de sa Ténéré. Lors des présentations, chacun présente aussi son voyage. Or, nous avions du mal à comprendre son itinéraire. Du Brésil en long et en large, venait s’intercaler le Chili pour une longue période (avec une compagne locale), mais aussi Buenos Aires, ou la Bolivie, avec un ensemble décousu. En fait, l’explication est simple. Pour ses 50 ans, Patrick s’est offert une nouvelle moto (sa Ténéré) et le voyage qui va avec. Heu…c’était il y a plus de deux ans ! Sans idée de durée au départ, il doit encore rejoindre l’Amérique Centrale, puis les USA. Aujourd’hui, il pense « rentrer » à l’été 2018, soit après 3 ans de voyage. Pas mal comme cadeau d’anniv, non ?

 

Le plus drôle, c’est que cette rencontre a eu lieue chez Yves. Nous ne connaissions pas non-plus Yves, mais il nous avait été recommandé par Gauthier lors de notre passage chez lui à Salta (Argentine). Car Yves et Gauthier sont à la fois amis et collègues, puisqu’ils oeuvrent conjointement sous l’enseigne de Mono 500, leur agence de voyage spécialisée moto.

Yves c’est également toute une histoire. Expatrié en Chine, à l’origine pour un stage d’étude qui a complètement foiré, plutôt que de se démonter, il s’est trouvé un boulot et resté…7 ans ! Il a appris le chinois, de même qu’une culture et un mécanisme mental très différent où, sans persévérance, il est facile de se perdre. Bref, il a aimé. Son amour de la moto et d’autres rencontres plus tard lui ont fait monter sa première agence de voyage moto à Pékin. Mais depuis le début de son expatriation, la perspective d’un retour en France, par la route et à moto, le maintenait en haleine. Mais de «c’est pas le moment », à « on verra ça plus tard », c’est un souci de santé qui lui a fait franchir le pas, avec la peur de ne jamais réaliser ce rêve…

Au guidon d’un side-car chinois (copie d’Oural, lui même copie de BMW…), il s’est élancé. En partie avec son épouse Cira, en partie seul. Entre déboires administratifs, accusations d’espionnage, passages en prison, traversée de déserts seul (avec une mécanique chinoise !), son aventure était à la hauteur de ses rêves. Or que serait la vie sans ses rêves ?

 

Dorénavant, fort de cette expérience, sa vie serait conforme à ses rêves. Avec ou sans argent. Et puis, après cette longue tranche asiatique, ils ne se voyaient, ni l’un ni l’autre, vivre en France.

Or, Cira est Equatorienne… ça suffisait pour aller s’installer en Equateur. Quelques temps plus tard, naissait Mono 500 Equateur.

Voila pour le personnage. Chez lui, il y a le garage, et juste au dessus, de la place et des lits qu’il prête volontiers aux voyageurs de passage. Et voilà comment nous avons atterri chez lui !

Bricoles dans le garage, cuisine partagée et quelques bières plus tard, c’est un ami que nous avons laissé au moment de repartir. Mais auparavant, en bon ami, c’est lui qui nous a fait un cadeau. Il nous a prêté une moto pour vadrouiller dans la région. Fred était ravie de pouvoir conduire sans se trainer un gros à l’arrière… et le gros était ravi de rouler au guidon d’un mono 500 sans bagages !

Oui, je sais, on n’a pas une vie facile !

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MACHU PICCHU OR NOT MACHU PICCHU ?


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J’AI DÉJÀ DIT QUE NOTRE STAGE À LA MONTAGNE COMMENÇAIT À NOUS PESER ? NON, PARCE QU’IL SE PASSE UN TRUC ASSEZ ÉTRANGE QUI REND PLUTÔT CIRCONSPECT.

Comment dire ? Les paysages sont d’une beauté à couper le souffle (au sens littéral aussi, mais ça c’est plutôt à cause de l’altitude). Immenses et désolés aussi. Ce qui favorise la contemplation. Et puis merde, c’est la Cordillère des Andes ! On ne peut pas y être indifférents après tout !

Seulement voilà, il fait froid ! Bien sûr, quand il fait beau, les ciels sont d’un bleu pétant, et il suffit de se mettre à l’abri du vent pour trouver que finalement avec nos deux blousons, nos cinq couches sur le dos, en conservant le casque et nos gants d’hiver (homologués grand froid) il fait plutôt bon au soleil… Bien sûr, quand le soleil se couche, il ne faut plus être dehors. On se réfugie alors sous nos 4 couvertures (10 kg/pièce) au fond de notre lit dans la chambre non chauffée.

On ne peut qu’en conclure que nous sommes peu adaptés à la vie à 4000 m d’altitude.

Mais du fait que : “quand même, c’est la Cordillère des Andes !”, on fait un effort. Après tout, il ne gèle même pas. Et puis ce n’est quand même pas parce qu’on avait les doigts gelés sur le Salar Bolivien, pris de la grêle en pleine face en passant un col à 4500 m au Pérou, chopé des engelures aux pieds sur un haut plateau chilien qui n’en finissait plus, avant de se faire copieusement arroser dans les rues de Cuzco qu’on allait se décourager, non ?

Heu…et bien si !

On en était au point d’hésiter à aller voir le célèbre, l’unique Machu Picchu. Mais si, le vieux truc Inca au sommet de la colline. Nous avons même fait un sondage pour savoir si on avait le droit de se débiner. Bien sur, on aurait aussi pu se dire : “qu’est-ce qu’on en a à foutre de l’avis des autres, c’est notre voyage, on fait ce qu’on veut”. Seulement voilà, en plus d’être frileux, nous sommes faibles et influençables.

Bref, nous sommes partis à l’assaut de “la vallée sacrée des incas” (au bout de laquelle se trouve la colline qui abrite le Machu Pichu). D’abord, nous n’avons pas vu d’Incas (pour les reconnaitre, c’est pourtant facile, ils ressemblent aux Incas dans Tintin et le temple du soleil). On a trouvé ça louche, mais on avait déjà parcouru 50 km de pure montée (toujours dans la zone des 4000 m sinon c’est pas drôle), c’est à dire avec une honorable moyenne de 27 km/h. Et donc 50 km où notre pauvre mobylette a donné tout ce qu’elle a pu, c’est à dire pas grand chose.

Bien sûr, les paysages étaient magnifiques, et bien sûr nous avons eu froid. Alors au moment de la descente, nous nous sommes laissés griser par la vitesse (60 km/h) avec, de plus, l’immense satisfaction de revenir dans des températures plus humaines. La descente s’étire sur 80 km, avec la sensation de récupérer des degrés perdus, depuis des lustres, à chaque virage en épingle. A 1200 m d’altitude, nous avons retrouvé quelques bananiers ! On en aurait presque versé une larme tellement on était émus.

Et puis au bas de la vallée (soit environ 1000 m d’altitude), nous avons du retirer toutes les couches que nous avions sur le dos…pour rester en tee shirt le temps de boire un coup ! Le soir, nous sommes même allés grignoter dans le village en tong ! (Il y a bien longtemps qu’elles ne nous servaient plus qu’à aller aux toilettes la nuit).

Finalement, la vallée sacrée a révélé son caractère magique en nous imposant une révélation : désormais, c’est sûr, nous devons quitter la montagne pour aller chercher nos 30° réglementaires !

Mais, et le Machu Picchu dans tout ça ?

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Une 250 cc à 5000 m ! (et en duo)


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 Après quelques jours au Paraguay et une traversée de l’immense et désolé Chaco, nous avons atterri à Salta, la grande ville du nord Argentin. Une ville agréable située au fond d’une cuvette, et entourée de montagnes. Avec la Cordillère des Andes et ses altitudes extravagantes, il faut bien admettre que jusqu’à présent, nous avons surtout fait la politique de l’autruche. Or, toutes les histoires maintes fois entendues au sujet de soucis liés à l’altitude nous sont vite revenues en mémoire…

Pour donner un ordre d’idée, Salta est déjà située à 1200 m d’altitude. Autant dire que dès qu’on quitte la ville, le moindre relief nous projette à plus de 2000 m et dès que la route/piste prend une inclinaison ascendante c’est dans la zone des 3000 m que se passe la vie normale.

Mais ça c’était au début.

Nous, encore naïfs et innocents comme l’agneau qui vient de naître, on se contentait de trouver ça beau et, accessoirement, d’être émerveillés par le décor. Puis, petit à petit, le matin on enfilait une fringue supplémentaire sur le dos. Avec un lien direct entre les sacoches qui se vident et nous qui prenons du volume. En matière d’habillement, on adoptait sournoisement la politique de l’oignon en quelques sortes.

Car l’altiplano, c’est un vrai désert d’altitude. (Maintenant je me rappelle de mes cours de géo au lycée !). Et les hauts plateaux Andins, nous sommes en plein dedans. Aussi, une route normale évolue entre 3000 et 4000 m. C’est comme ça que, le plus simplement du monde, en suivant une belle pistes isolée, nous avons atteints 5000 m. Bon, quand je dis simplement, nous avons fini sur le second rapport à 27 km/h et les épingles négociées en première ! La pauvre moto qui arbore fièrement 25 cv en situation “normale”, se retrouvait particulièrement démunie dès que la bise fut venue…. A croire que ses canassons se sont débinés avec l’altitude !

Cela dit, il faut reconnaître que, d’un point théorique, par tranche de 1000 m on perd environ 10 % de puissance. Aussi, même moi qui suis particulièrement nul en maths, je peux comprendre qu’il ne reste pas grand chose en approchant du col. Comment dire ?… nous avions la sensation de rouler sur une mob fatiguée, redoutant le moment où il faudrait faire demi-tour ! Mais notre brave mob, essoufflée comme un asmathique en plein effort, s’est contentée de faire son boulot. A savoir, tracter son personnel et son équipage jusqu’au sommet ! Bien brave la petite 250.

De notre côté, c’était à peine mieux. En général, quand on fait une pause, on aime bien griller une clope en papotant et relaxant nos fesses par la même occasion. Or, bizarrement, à 5000 m on n’avait aucune envie de tabac. Encore plus bizarrement, on ne s’est pas raconté nos vies et les quelques pas pour immortaliser la scène nous ont suffit comme déplacement. En temps normal, la marche c’est un truc qui m’a toujours fait chier, alors là, mes dix pas ont largement rempli le quota avant emmerdement maximum.

Bref, nous sommes repartis. Un peu au radar, et un peu au ralenti dans nos tronches. Voilà encore un aspect que nous n’avions pas anticipé. L’altitude a manifestement un effet comparable à la plongée profonde. Mais si ! La narcose, la fameuse “ivresse des profondeurs”. Ce qui m’a fait regarder les “conquérants de l’inutile”, ces gars qui veulent escalader le toit du monde, sous un autre oeil… En fait ce sont des toxicos qui cherchent à se mettre la tête à l’envers !

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La rentrée c’est cool


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En règle générale, il faut bien reconnaître que nous ne sommes pas des as de la ponctualité. Mais en voyage, c’est encore pire. Il y a les aléas d’une connection, certes, mais il y aussi le fait que bien souvent on préfère regarder autour de nous, ou même aller boire un coup plutôt que de se mettre le nez dans un écran.

Tout ça pour dire que nos nains ont bel et bien repris le chemin de l’école (à peu près à l’heure) et que, depuis, nous sommes redevenus des poor lonesome motards. Ceux qui ont suivis savent que nous n’avions pas prévu de voyager à deux sur la petite 250 CRF, mais qu’il s’agit en quelques sortes d’une adaptation aux conditions réelles…

Mais comment tenir à deux avec armes et bagages sur une si petite brêle, et comment envisager sereinement de parcourir 25000 km de cette façon ? Il devenait urgent de se poser la question, ou plus exactement d’y apporter une réponse ! Car même si nous avions déjà pris la décision avant de trouver une solution, nous ne faisions que repousser le problème. Or, la question est revenue sur le tapis, avec insistance, dès le début Septembre.

Réponse simple : nous avons évacué tout ce qui ne nous semblait pas indispensable.

Nous avons gardé un jean, un short et des tongues chacun, oublié la chemise sympa (celle qui fait décontracté et habillé; au cas où), viré le matériel de camping, jeté la trousse à pharmacie, les guides de voyages et les cartes routières, … au final nous avons même réexpédié nos enfants, c’est dire ! (Bon ok, ça c’était prévu).

Le plus difficile c’est ensuite de nous glisser tout les deux sur la petite selle en bois et de ne pouvoir changer de position en roulant car tout est millimétré. Bon, ça tombe bien on s’entend bien ! Malgré tout, on arrive à tenir 100 km/h en croisière, sur le plat. Car dès que ça grimpe un peu, on cherche les pédales… Mais ça aussi ça tombe pas si mal, en Amérique du Sud il n’y pas beaucoup de montagnes. On nous a bien parlé d’un truc qui s’appelle la Cordillère des Andes, mais mes cours de géo sont trop loin et on a jeté les guides de voyages. Donc : on verra bien.

Allez, assez pinaillé, cap sur le Paraguay et l’Argentine !

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Du sable, de l’eau et encore un peu de sable


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vers Jericoacoara

Voila déjà un mois que nous sillonnons le Brésil. En roulant globalement vers le sud et en longeant plus ou moins son littoral. D’ores et déjà, je dois bien avouer qu’avec ces quelques semaines de stage, notre maîtrise de la Caipirinha s’améliore. Nous progressons également en brésilien (ce qui n’a pas forcément de rapport avec l’affirmation précédente) et nous aimons toujours beaucoup le Brésil.

Mais reprenons.

Dans notre programme d’improvisation, nous avons récupéré une voiture de location à l’aéroport de Belem pour le transport des troupes. Notre “voyage à motocyclette” s’est donc retrouvé être un duo moto/auto.

Nous avons quitté la grande Gilda et son hotel Fortaleza de Belém pour partir vers Sao Luis l’africaine. Dans ce coin là du pays, l’océan est bordé de grandes dunes de sable qui abritent des piscines naturelles. Dans le parc national de Lençois puis vers la mondialement connue plage de Jericoacoara. Ce que nous ne savions pas, c’est que pour atteindre ces endroits paradisiaques il n’y a pas vraiment de route. Or, notre voiture de loc est une Renault Sandero (ici elle s’appelle comme ça), flambant neuve, et pas vraiment pensée pour la piste. Sable, grosses ornières, passage à gué et tôle ondulée. C’était plutôt sympa au guidon de la 250 CRF et un peu plus hasardeux au volant de la Sandero. Mais après une bonne partie de la journée passée sur la piste, nous sommes arrivés à bon port, fiers de n’avoir rien cassé, et un peu moins fiers d’apprendre qu’il existe aussi une route goudronnée pour à peine quelques km de plus… Mouais !

Pour atteindre Jericoacoara, en revanche, il n’y pas le choix. Nous avons choisi l’option la plus courte en distance, c’est à dire en longeant le bord de mer. Beaucoup de sable en perspective, mais il parait qu’en dégonflant les pneus, un 4×4 n’est pas indispensable. Bon d’accord, les enfants ont poussé à plusieurs reprises (mais ils sont plein d’énergie à cet âge là).

La suite de nos aventures par ici:  http://fredetaldo.com/2017/08/31/sur-la-route/

Voyages voyages…


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sur la route de Macapa

sur la route de Macapa

Les voyages se suivent mais ne se ressemblent jamais.

Ça pourrait presque être un slogan !

Celui-ci a commencé de façon quelque peu chaotique, malgré une préparation qui nous semblait adéquate, à défaut d’être minutieuse. Seulement voilà, il reste toujours des contours flous, une limite molle et fluctuante, une part d’improvisation nécessaire. Parfois cette part de surprise est plaisante, d’autres fois non (bien que le jugement porté évolue aussi avec le temps).

Même si nous avons bien aimé la Guyane, nous étions plutôt contents de pouvoir, enfin, partir de ce bout de France du “bout du monde”. Avant de rendre la voiture, Fred a donc accompagné les enfants à la frontière brésilienne, pendant que j’attendais la proprio de notre appart de location à qui je devais remettre les clés (et le pognon). Les enfants sont donc rentrés seuls et à pieds sur le territoire brésilien (sous le regard médusé des fonctionnaires français !), avec pour mission de trouver un hébergement pendant que Fred et moi-même sillonnons la Nationale 2 (on a beau être sous les tropiques, la route qui taille dans la forêt s’appelle N2 !). À son extrémité sud, on arrive à Saint-Georges-de-l’Oyapock (un nom qui mixe bien franchouillards et indiens de la forêt, vous ne trouvez pas ?).

Dorénavant, mais depuis peu, c’est par un beau pont suspendu que l’on franchit le fleuve qui marque la frontière.

On oublie les Euros pour des Reais et le français pour le portugais. Les hotels pas chers sont des pousadas, le poulet s’appelle frango et la bière Skol, Brahma ou Antartica. Bon, cette fois on y croit !

Nous retrouvons les enfants qui ont assuré leur mission : trois chambres pour une vingtaine d’euros. Jusque là, tout va bien. Il nous reste à trouver la police pour faire viser nos passeports et la douane pour les documents de la moto. Le lendemain, Fred et une partie des enfants embarqueront dans le bus pour Macapa (sur le bord de l’Amazone), le dernier morceau de nains derrière moi sur la moto. RDV dans deux jours et 600 km, pile sur l’équateur.

La route est goudronnée pour l’essentiel, mais il reste un tronçon de piste dont l’état “évolue” en fonction des pluies… et nous sommes en début de saison sèche.

La suite de nos aventures est ici :

http://fredetaldo.com/2017/08/12/latitude-zero/

Jusqu’au bout du monde, épisode 2 L’Amérique du sud


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Aventure : « Entreprise comportant des difficultés, une grande part d’inconnu… » (Larousse).

Il paraît que l’aventure c’est faire face à l’inconnu. Or, il faut bien admettre que de ce point de vue, nous sommes dans les clous. Mais uniquement de ce point de vue !

Ce voyage en Amérique du Sud, ça fait 1 an, 2 ans (je ne sais plus!) qu’on le prépare. Mais quoi qu’il en soit, ça doit faire trop longtemps. Vous savez ce que c’est, à force d’anticiper, de prévoir, d’imaginer, on a finalement l’impression que les choses sont établies. Il suffit alors d’un grain de sable dans l’engrenage pour que tout se casse la gueule. Bon, c’est à peu de choses ce qui s’est passé. Et avant même de partir.

Alors reprenons dans l’ordre. A force de nous voir partir, nos nains (on en a quelques uns!) avaient bien envie de faire partie de cette escapade. Et pour être tout à fait francs, nous aussi on avait bien envie de les y associer. On avait beau jouer les « voyageurs solitaires » (expression quelque peu malheureuse au pluriel), chaque fois, c’est un peu les gorges serrées qu’on les laissait à l’escale. Bref, cette fois Fredetaldo ont associé les 4 nains (j’ai dit qu’il y en avait plein !) au projet. Donc 3 motos en duo pendant les deux mois d’été, puis une moto chacun, en solo, pour le reste du périple. Soit, jusqu’à la fin de l’année. Au programme, une boucle en Amérique du Sud au départ de Cayenne en Guyane française.

Mais ça c’était avant.

A suivre sur www.fredetaldo.com