On va pas faire nos chochottes, mais pour ceux qui en étaient restés à la cuvée 2015 des Randos MotoMag’ (c’est à dire Les Balkans session I), ça commençait à faire long, tout ce temps sans ces roulages à la bonne franquette et ces moments autour de bonnes tables, aussi accueillantes que variées.
Il y a comme un petit côté « madeleine de Proust » à sentir l’imminence des retrouvailles avec cette ambiance particulière, faite de personnalités parfois aux antipodes les unes des autres, de routes et de paysages qu’on oubliera pas, de sérieux et d’improvisation à la fois, face aux imprévus qu’il faut souvent gérer dans l’urgence, de surprises parfois de taille, de rencontres humaines qui se transforment en amitiés solides…
Un vivier d’émotions dont l’annonce ne peut chez les anciens, qu’occasionner une fébrilité de bonne augure…
Ah, on l’a attendue, cette mouture Portugaise à la sauce Motomag’ !
Annoncée en 2016, elle dut finalement être annulée pour cause d’indisponibilités d’hébergement.
Cette fois ci, prenant le taureau par les cornes, Isa et Jean-Marc, les parents de ce beau bébé, ont entamé prospection et longues reco’ sur le terrain, bien avant l’heure.
Nous y voici, donc.
Le point de départ d’une nouvelle saga de roulage pour quelques uns des fidèles lecteurs de votre canard moto préféré.
Bon, alors puisqu’il faut bien débuter par quelque chose, autant me présenter.
Je m’appelle Arno et je serai durant la quinzaine à venir, le lien entre la longue procession motarde en terres Portugaises, et le reste du monde.
A la base j’étais prévu pour ouvrir un groupe (les Mauves, What else ???), mais not’ vénéré chef-chef-oui-chef m’a bombardé « responsable du blog – journaliste – photographe » à la dernière minute.
Autant vous le dire de suite, je n’ai rien d’un journaliste, connais peu le fonctionnement des blogs, et suis tout sauf un photographe (c’est à ça qu’on reconnait un bon chef : à l’audace de ses choix, incompréhensibles pour le reste des terriens…).
Alors je me bornerai à tenter de vous conter le déroulé de nos pérégrinations, avec tout le manque d’objectivité qui relève de cette tâche (ben oui, je laisserai parler MES émotions) et en tentant de transmettre aux proches des participants, quelques instantanés de leur périple.
Je ne suis pas photographe, et en ce domaine pour plagier l’illustre Bernard Blier, se suis plutôt « monté fin » (je parle là de logistique photographique, tas de mécréants !!!), n’étant pas bardé comme mes prédécesseurs de reflex et autres objectifs sans prix… Je n’ai d’eux, ni le matériel, ni surtout le talent !
Alors pitié, ne tirez pas sur le pianiste si les photos de cette année ne sont pas du calibre de celles proposées les années passées par les talentueux photographes que sont Dom, Etienne ou Yome (je les bisouille en passant, tiens…).
Allez, jour 0.
Départ à l’aube de ma Normandie, sous le soleil et une température encore frisquette mais prometteuse.
Objectif de mon périple en solitaire : tailler par les petites départementales qui vont bien, jusqu’en Touraine, non loin de Chatelleraut, où je dois retrouver l’équipe de tueurs de l’organisation.
Vu que j’ai de l’avance sur l’horaire, je commence mon immersion dans la cuvée 2017, en reprenant à mon compte un des préceptes de base de Jackinou (la zénitude apportée par la réflexion sur la vie, tel st Louis au pied d’un arbre).
Trois quart-d’heure après, ça va mieux. Le soleil tape maintenant avec une bonne volonté évidente, et j’arrive dans les temps pour retrouver ma bande de canailles, attablée autour de force charcuterie de bonne facture, et de tout le nécessaire liquide à même de faire transiter ça…
Retrouvailles pleines de chaleur et d’émotion, certaines têtes n’ayant pas été croisées depuis fort longtemps (les Balkans pour le plus lointain).
Après avoir – sous la contrainte – été obligés de vanter les mérites des pâtes préparées avec amour par un Jacky à la susceptibilité marquée sur le sujet (on a préféré calmer le jeu et faire profil bas devant les menaces de sortie du fusil de chasse), et consacré notre pause digestive à la pose des autocollants sur les camions d’assistance, la troupe reprend la route au beau milieu de l’AM.
Cette fois-ci, c’est l’autoroute (beurkkkk !) qui est au programme, avec pas loin de 300 bornes pour rejoindre Castillon la Bataille, petite localité située non loin de Bordeaux, mais surtout perdue au milieu des vignobles à proximité de …. St Emilion ! (ben tiens… y’en a certains – je tairai pudiquement les noms – quand tu les laisses le choix de l’organisation, tout de suite ça dérape !).
Rien à signaler sinon que pour se dégourdir, le chef-chef-oui-chef se met à rouler debout à 150 km/h. Ça doit être confortable ça, tiens…
Et y’a Gilloux qui se la joue « Burt Munroe » sur le lac salé de Bonneville, à plat ventre sur son broyeur à pommes, histoire de se soulager un peu les jambes…
Il est quasi 20 heures quand on arrive sur place.
Petit problème, les motos et les camions doivent coucher dehors, et dehors…. ça ressemble à une piste de rodéo sauvage dans une rue de cité du neuf-trois !!!
Gymkhanas motorisés, runs en 2 ou 4 roues, wheelings, foot au milieu de la rue, faune vociférante un peu partout…
Le chef tique fort ! Et on le comprend vu le matériel appelé à coucher dehors.
On envisage un repli tardif sur un gîte proche, lorsque le patron se propose finalement de stationner les camions dans une petite rue retirée, et d’abriter les motos dans… la salle du petit déjeuner !
Proposition acceptée par le chef, et la soirée se termine finalement dans un excellent petit restau local, où l’accueil et le contenu des assiettes nous font oublier les inquiétudes du soir.
Jean-Jacques dort déjà : c’est plutôt bon signe !
Allez, premier couchage collectif. Demain les affaires sérieuses commencent…