Solidarité et bon sens retrouvés
Décision sans fondement, vaste racket, mesure vexatoire. Voilà comment a été qualifié par les Français l’abaissement programmé de la vitesse à 80 km/h sur les routes dites secondaires. Il a fallu en arriver là, toucher le fond, pour que la solidarité s’exprime autour des manifestations organisées par la FFMC partout en France.
C’est donc avec une joie non dissimulée que l’on a appris le soutien de l’association 40 Millions d’automobilistes envers la Fédération des motards en colère et vu arriver en nombre – même si l’on trouve que c’est encore trop peu – des 4-roues dans les multiples manifestations. Une solidarité qui prouve aussi que les bornes ont été dépassées par ce gouvernement. Un satisfecit pour les milliers de motard(e)s descendu(e)s dans la rue, non pas parce qu’ils veulent rouler vite (la vitesse légale sur le réseau bidirectionnel est bel et bien fixée à 90 km/h depuis 1974 !) mais parce qu’ils prônent d’autres solutions pour faire baisser de façon effective le nombre de morts sur les routes.
Autre forme de solidarité – ou plutôt une réaction de bon sens – et non des moindres, la prise de position officielle du Sénat dans un courrier adressé au Premier ministre daté du 8 février pour exiger les preuves tangibles quant à la diminution du nombre de tués sur les routes qui ont fait l’objet d’une expérimentation à 80 km/h. Le Sénat qui par ailleurs a invité la FFMC, plus que jamais reconnue comme intervenante compétente en matière d’éducation et de sécurité routière, à une table ronde sur le sujet, le 6 mars prochain.
Voilà qui donne bon espoir que cette mesure inappropriée soit abandonnée. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille baisser la garde. Restons mobilisés et prenons conscience que seule la solidarité rend possible une victoire. Et qu’adhérer à la FFMC est une belle manière d’y contribuer…
Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef