Édito du Moto Magazine 331 d’octobre 2016


jptheodore

Encore une attaque en règle !

« Jusqu’où s’arrêteront-ils ? », comme ironisait notre regretté Coluche ! Après la mise en œuvre des zones de circulation restreinte (ZCR) qui interdisent la ville de Paris, pour commencer, à bon nombre de nos motos – et contre laquelle on continue de se battre avec la FFMC (lire p. 10) –, voilà un cas d’école qui en dit long, une fois de plus, sur la volonté des pouvoirs publics de tuer la moto…

Maître Rémy Josseaume, avocat à la Cour et président de l’Automobile-club des avocats a alerté, mi-septembre, sur le fait qu’un motard dont le permis a été invalidé après avoir perdu tous ses points est désormais soumis (après repassage du code) à la nouvelle restriction du permis A. À savoir qu’un nouveau titulaire ne peut conduire, durant 2 ans, quel que soit son âge, que des motos n’excédant pas 47,5 chevaux.

Il est plus que rageant qu’un(e) motard(e) dont le solde points a fondu – souvent suite à un cumul des dépassements de la vitesse de moins de 10 km/h – soit considéré comme sans expérience ; mais aussi condamné à revendre sa machine si celle-ci est incompatible avec le bridage ! Et, ironie du sort, les points auront peut-être été perdus au volant… Ce qui ne lui interdira pas de conduire une voiture de 300 chevaux, le permis B « progressif » n’existant pas. Une logique de retour à la case départ qui sonne comme une nouvelle brimade envers les motards.

Les prochaines manifestations organisées par la Fédération des motards en colère des 1er et 2 octobre auront pour mot d’ordre « Non aux ZCR », mais cette double, voire triple peine, est une raison supplémentaire de descendre dans la rue, avant qu’on nous interdise tout simplement de monter sur une moto.

Y en a ras le bol !

Édito du Moto Magazine 330 de septembre 2016


jptheodore

Les Nuits portent conseil  !

Les vacances s’achèvent pour la plupart d’entre nous, des souvenirs plein la tête. Mais ce numéro de septembre compte bien vous donner l’envie d’autres escapades au guidon de routières faciles telles la Yamaha 700 Tracer ou la Honda CB 500 X, de rides en BMW nineT Scrambler coiffé d’un jet vintage super-classe, ou de voyage vers Dakar – pourquoi pas ? – en Honda 1000 Africa Twin, ou avec votre propre monture.

Mais ce sont aussi les nuits de l’été indien qui vont animer la rentrée. Ceux qui ont participé aux premières « Nuit 2-roues » le 8 juillet, où l’on a vu les motards investir les Champs-Élysées à Paris, en sont sûrement déjà convaincus !

La Fédération des motards en colère ne lâche rien quant aux injustes et inefficaces restrictions de circulation en ville pour nos machines. Et pour les voitures. Elle a d’ores et déjà programmé de nouvelles soirées festives (voir pages 16 et 17) en septembre et en octobre dans toute la France. Si les municipalités concernées souhaitent légitimement améliorer la qualité de l’air, leurs méthodes sont inacceptables. Antidémocratiques, discriminantes, antisociales. Et d’un effet écologiquement nul. « Les riches ont les moyens de changer de véhicule (bonjour l’impact carbone !) et les pauvres prennent déjà les transports en commun (bondés !) », tel est en substance leur discours. Affligeant. On espère vivement que ces Nuits portent conseil à nos élus…

Édito du Moto Magazine 329 de juillet-août 2016


jptheodore

L’été sera chaud ?

Loi travail, temps de chien, multiples attaques contre nos deux-roues motorisés… Le printemps n’aura guère été propice pour penser aux vacances – pourtant bien méritées –, ni pour enfourcher sa moto le temps d’un week-end. Heureusement, l’été arrive et avec lui votre magazine préféré, riche en infos mais aussi en aventures et divertissements !
En matière d’infos – et de passion –, il faut retenir la démarche de la Mutuelle des Motards qui a présenté, au Wheels & Waves à Biarritz, un audacieux contrat d’assurance dédié aux motos préparées. L’assurance mutualiste, pilotée par un conseil d’administration où chaque membre est motard(e) lui(elle)-même, s’engagera à assurer des machines ayant fait l’objet de modifications. Même si elles ne sont plus « street legal » (voir les conditions dans notre article) ! Et pour montrer que « ce ne sont pas que des mots », des salarié(e) s de l’AMDM ont eux-mêmes construit, sur leur temps libre, une prépa sur base 650 XS Yamaha…
En matière de divertissement, on vous met en selle sur une Kawasaki H2 direction le Nürburgring ; nos essayeurs vous font traverser l’Ardèche en vintage, avec quelques coups d’œil dans le rétro en noir et blanc ; et une vingtaine d’idées de balades cocasses, événements forts en adrénaline ou activités délirantes arrivent à point nommé pour pimenter vos vacances.
Mais la plus excitante – et la plus utile ! – reste la participation à la « Nuit 2-roues » organisée par la FFMC le 8 juillet à Paris contre les restrictions de circulation qui vont toucher de nombreuses villes de France. Faut décompresser, mais faut pas mollir !
Bonne route et bonnes vacances.

Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef

Édito du Moto Magazine n° 328 de juin 2016


jptheodore

Mourir ? plutôt crever !

Ce titre rend hommage, beaucoup l’auront deviné, au dessinateur Siné qui a illustré les éditos de Moto Magazine en 1994-1995 et nous a quittés début mai, à l’âge de 87 ans. Ce clin d’œil – on devrait plutôt dire ce bras d’honneur ! – n’est pas gratuit ; non seulement parce que la patte de Maurice Sinet dans le mensuel des Éditions de la FFMC n’était pas le fruit du hasard – qui se ressemble s’assemble – mais aussi parce que les motards, aujourd’hui comme il y a 20 ans, sont agressés de toutes parts et ont bien envie de reprendre ce slogan à leur compte !
On nous stigmatise dans les campagnes de prévention, on ressasse dans les médias que nous sommes de dangereux énergumènes, on conditionne le débridage des anciennes 100 chevaux à la présence de l’ABS (encore une exception française ridicule), on manœuvre pour installer un contrôle technique injustifié, on pratique l’enfumage en matière de pollution pour exclure les motos les plus anciennes des villes. In fine, les pouvoirs publics veulent nous flinguer, nous prennent pour des vaches à lait et pour des c…
Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. Mais la rage, les motards vont finir par l’avoir pour de vrai ! Après les mouvements « Nuit debout » pourraient bien naître, sous l’égide de la Fédération française des motards en colère ou spontanément, des mouvements « Nuit deux-roues » partout en France… Tenez-vous prêts !

Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef

Édito du Moto Magazine 327 de mai 2016


jptheodore

ROULEZ JEUNESSE !

Voilà un Moto Magazine plein de promesses, un numéro qui invite à prendre le guidon pour de multiples raisons.
Réjouissons-nous !
Commençons par toutes les motos qui s’offrent à nous. Non seulement parce qu’elles arrivent massivement en concession au printemps, mais surtout parce que nombre d’entre elles sont enfin disponibles en version libre – pour un maximum de plaisir, sans rouler plus vite, comme le démontre notre comparatif roadsters – et aussi parce qu’elles bénéficient de l’homologation Euro 4, ce qui les rend plus propres. Qui s’en plaindra ? Et comme les crédits d’emprunt ont rarement présenté des taux aussi bas (lire notre dossier p. 90.), ils devraient permettre aux plus impatients de craquer pour la dernière Ducati Multistrada Enduro ou la nouvelle Triumph T 120.
Quant à ceux qui préfèrent garder leurs montures, qui aiment à les sentir se bonifier avec le temps comme le bon vin, ils peuvent se réconforter compte tenu de l’ampleur des manifestations FFMC qui ont eu lieu les 16 et 17 avril contre le contrôle technique et les restrictions de circulation en ville. La moto n’est pas un simple « déplaçoir », mais l’objet de toutes les attentions, voire un art de vivre, ce que les pouvoirs publics ne semblent pas bien comprendre. Et, jusqu’à obtenir gain de cause, notre colère restera à la hauteur de cette passion…
Rappelons aussi que le « rétrofit » a été signé et que les machines non-Euro 4 mais disposant de l’ABS dépassant 100 chevaux peuvent être remises dans leur configuration d’origine. Mais trêve de discours, préparez-vous à un road-trip aux Émirats Arabes Unis (lire p. 82), à la découverte de la Lozère (lire p. 18) ou du Tarn, comme le suggère la dernière page de Moto Mag désormais consacrée à une balade. Bonne route à toutes et à tous

Jean-Pierre Théodore
Rédacteur en chef

Édito du Moto Magazine 326 d’avril 2016


jptheodore

Contrôle technique, ça va mal finir !

L’État n’en démord pas, il veut nous manger la laine sur le dos ! Et il va falloir se défendre bec et ongles, tous ensemble, pour que des technocrates ne finissent pas par détruire la moto. Mis à la porte par les instances européennes,
le contrôle technique revient mesquinement par la fenêtre via le Comité interministériel de sécurité routière (CISR), sous la pression du lobby des sociétés de CT automobile et au prétexte fallacieux de vouloir réduire le nombre de tués en deux-roues. Soulignons que seuls 0,3 % des accidents mortels sont liés à un défaut technique du véhicule. Le gouvernement veut d’abord instituer un contrôle à la revente d’une machine d’occasion pour pouvoir logiquement le généraliser. Nous l’avons déjà vécu pour l’automobile ; et ceux qui ne sont pas encore convaincus n’ont qu’à lire ce qui s’est passé dernièrement en Grèce, dans la page courrier du Moto Magazine d’avril. C’est édifiant !
Il devient donc impératif de s’unir et de bloquer son week-end, les 16 et 17 avril, pour participer aux manifestations organisées par la FFMC. Une fédération, rappelons-le, qui œuvre tous les jours et sur tous les fronts : dans la rue, contre Dekra, par exemple, comme au sein des instances gouvernementales (CNSR) pour stopper des projets débiles tels la plaque d’immatriculation à l’avant. La mobilisation contre le CT devra être massive et avoir du souffle car les restrictions de circulation de nos deux-roues – non-diesel, eux ! – décidées par les mairies, et celle de Paris en particulier, menacent aussi sérieusement la pratique de notre passion.

Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef

Édito du Moto Magazine 325 de mars 2016


jptheodore

LE GRAND N’IMPORTE QUOI

Le remaniement ministériel de la mi-février a valu le quolibet de « Monsieur
Bricolage » au président de la République en une du Parisien. Un qualificatif
qui colle depuis bien longtemps aux élus qui s’intéressent (façon de parler) à
la moto et pondent des mesures aussi incohérentes qu’inutiles. On pourrait en
rire si elles ne finissaient par intoxiquer certains professionnels et, parfois, les
motards eux-mêmes… Florilège :
– le gilet jaune obligatoire – alors que le warning ne l’est même pas – « à portée
de main » sur des machines dépourvues de logement approprié ;


– l’arrivée de radars leurres quand il faudrait renforcer la signalisation des zones
dangereuses ou les éradiquer ;
– conditionner le débridage des anciennes « 100 chevaux » à la présence de l’ABS,
alors que ce dispositif sauve la mise mais à des vitesses inférieures à 50 km/h.
Quel rapport avec la puissance ? Quant à l’imbroglio de son application, on vous
renvoie à notre article page 10. Un poème ;
– le contrôle technique (pour les gros sous), alors que l’on sait que l’accidentalité
liée à un défaut de la machine est infinitésimale ;
– et pour finir, l’interdiction des motos d’avant 2000 en ville (voire 2007, lire p. 16),
qui améliorent pourtant circulation et stationnement, alors que l’on enterre les
récents scandales des diesels nocifs qui, eux, circulent par milliers.
Plutôt que de réfléchir, État et municipalités bricolent des mesures pour satisfaire
des lobbies ou des électeurs et veulent nous faire avaler des couleuvres.
La Fédération française des motards en colère (oui, en colère !), qui suit tous ces
dossiers de près, envisage nombre d’actions* pour le printemps. Préparez-vous !

Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef

Édito du Moto Magazine 324 de février 2016


jptheodore

VINGT FOIS SUR LE MÉTIER…

Comme vous l’avez sûrement remarqué, votre magazine préféré s’est refait un look, plus épuré, et s’est enrichi d’une rubrique sur le savoir-faire des artisans, préparateurs et autres petits industriels français. Des nouvelles pages intitulées « Made in chez nous ». Point d’esprit cocardier de notre part, pourtant, ni l’envie de prôner un quelconque repli sur soi, mais simplement la volonté de montrer que l’activité autour de la moto est encore prolifique dans l’Hexagone, et, qu’en tant que consommateur, il est possible, voire souhaitable, d’acheter autrement.
Le made in France coûte plus cher que le made in China, certes. Mais un accessoire ou un vêtement de qualité revêt un caractère plus original, se montre plus beau, souvent mieux pensé et aussi plus durable. Sans parler de son meilleur bilan carbone et des métiers qu’il contribue à faire exister (travail du cuir, de l’aluminium, notamment). Pour ne plus voir, comme récemment en région parisienne, AB cuir, l’un des derniers fabricants de cuirs moto sur mesure, fermer faute de repreneur…
Et c’est bien dommage car discuter avec un artisan, c’est aussi créer du lien, partager une même passion et insuffler de la vie quand on pourrait se contenter d’un banal achat sur Internet. Soit, le porte-monnaie est souvent dégarni, mais privilégier la qualité quand c’est possible mérite réflexion. Ainsi le résume un collègue convaincu : « Je n’ai pas les moyens d’acheter du jetable ! »

Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef

Édito du Moto Magazine n° 323 de décembre 2015 – janvier 2016 : solides comme le rock !


jptheodore

Si l’expression écrite le permettait, il faudrait commencer cette page par un blanc, un silence. Un long silence. En hommage aux victimes du carnage qui a eu lieu le vendredi 13 novembre à Paris. Moto Magazine et la FFMC s’associent à la douleur de leur famille et de leurs proches.
La Fédération, motarde et citoyenne, a aussi décidé de suspendre ses opérations coup de poing contre le contrôle technique pour ne pas mobiliser les forces de l’ordre, par respect. Ces dernières sont pour l’heure accaparées par des missions on ne peut plus graves et urgentes. Nos revendications seront toutefois portées haut et fort auprès des pouvoirs publics et les décideurs aiguillonnés, car la vie continue.
La vie continue et la menace ne doit pas nous empêcher de penser, de construire, de rêver. La pratique de la moto est un symbole de liberté, et plus encore quand ce sont des femmes qui en tiennent le guidon ! N’en déplaise aux obscurantistes de tout bord.
La communauté des Motards en colère est revendicatrice mais aussi solidaire, sans distinction de race, de couleur, de sexe ou de courant de pensée. Une solidarité qu’il faut aussi prôner « dans la vraie vie » pour faire taire les démons de la xénophobie et la haine. Alors, comme d’habitude, on va reprendre nos machines pour aller au concert ou bien boire un verre en terrasse, à la Bastille, à République et partout ailleurs en France. Avec une pensée pour tous ces jeunes…

Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef

L’édito du Moto Magazine 315 de mars 2015


jptheodore

Non à l’écologie punitive !

Discrimination sociale, interdiction sans contrepartie pédagogique… Les griefs que nous, motards, avons contre le plan pour la qualité de l’air de Paris, sont nombreux. Nous les détaillons dans les Actus de ce numéro (page 8), et nous nous rangeons derrière l’antenne parisienne de la FFMC qui mène le combat contre l’interdiction de circulation.

La stratégie d’écologie punitive adoptée par la mairie de Paris sonne déjà comme un immense raté en termes d’éducation et de prévention, par des élus qui se revendiquent socialistes et écologistes. Nous sommes favorables à la protection de l’environnement, et pas opposés aux efforts collectifs. Mais avec ce plan, la maire Anne Hidalgo et son adjoint Christophe Najdovski font le choix tacite, non revendiqué bien sûr, de tolérer les comportements les plus néfastes en termes de pollution.

Ceux qui ont les moyens d’acquérir un véhicule récent, accepté sur la voie publique, pourront en effet le démarrer et flamber en trois minutes quelques litres d’essence, le temps d’aller acheter une baguette, une pizza ou d’emmener les enfants à l’école. Pendant que le conducteur d’une moto de 1998, lui, s’enquillera deux heures de transports en commun bondés entre domicile et lieu de travail…

Depuis 35 ans (lire page 18), la FFMC défend les valeurs de solidarité, d’égalité et de liberté, et prône l’éducation comme moyen de partager la route dans le respect du collectif. On attend de la mairie de la capitale qu’elle fasse de même en matière d’environnement. Raté ! Ces élus préfèrent la manière forte, ouvrant la voie à d’autres qui pourraient bien leur emboîter le pas.

Surpris mais pas groggy, les motards sont appelés à poursuivre la mobilisation avec la FFMC Paris-Petite Couronne. Il est urgent de réagir pour que cette écologie punitive n’emporte pas notre passion dans la grande lessiveuse d’une politique faite de coups de communication aussi arbitraires que discriminants !