Le matin du départ, j’étais allé, comme d’habitude, au garage finir de bien faire les bagages. Ensuite on m’avait amené dans un entrepôt de carburant près du pont de l’accident. Le camion citerne était là. Dans une petite maison surchauffé, on me présenta alors une grosse dame assise devant ce qui semblait être des livres de Compte des bons de commande et à Monsieur, tout aussi ventripotent, avachi sur un petit lit au pied duquel roupillait un petit chien d’un modèle totalement en inadéquation avec le milieu. Le poêle central chauffait tellement qu’en rentrant j’ai cru qu’on m’avez amené au banya. Ici il n’y a pas de télé… Ça fait du bien, ça change l’ambiance. Mon vieux couple était à fond dans une séance de motq fléchés. Célèbre pont de Francia ; Avinyon. American tzsigarettes : Marlboro… On est chez des intellos, d’ailleurs ici , il y a même une bibliothèque. Je crois que c’est là que s’est négocié mon transport… Encore une fois c’est le docteur qui s’est occupé de tout.
J’ai donc fini par retrouver l’univers rustique des camionneurs. Je connais déjà, je sais à quoi m’attendre. Variétoche improbable à fond la sono rudimentaire, conversation tout aussi improbable au sujet de la moto ou du camion, on ne fait pas de politique, c’est parfait…ça tangue beaucoup, ce n’est pas une piste si facile ; à Moto, c’est sûr, je n’aurais pas été bien loin. Les trois camions traversent la taïga en ne négligeant pas les pauses, la vodka c’est le carburant du camionneur. Plus inventif, il y a trois ans, Yura fonctionnait à la bière en roulant et à la vodka à la pause. Cette fois c’est du lourd, mais tant qu’il n’y a pas de pont, aucune inquiétude.