Pause sans nom


ptiluc1

Cette escale à l’hôtel a régularisé ma situation mais a brisé la chaîne amorcée depuis mon arrivée à Pevek… Je m’étais levé tôt pour me rendre au garage, mais il fallait attendre 10 heures pour avoir le fameux papier. Le programme semblait simple: je passais déposer mes bagages chez Andrey et puis je filais au garage pour charger la moto.

Arrivé chez Andrey, j’ai trouvé porte close et au garage pas l’ombre d’un camion. Après deux ou trois heures d’attente à dessiner à la cantine, un ancien autobus désaffecté , je suis reparti chez Andrey; il y a un bon kilomètre entre chez lui et le garage, ça me fera toujours marcher un peu …

Toujours rien… Supputant un coma éthylique, je tambourine ; ce qui inquiète la voisine. Elle me propose d’attendre un peu chez elle, m’offre du thé et des côtelettes panées, je fais des dessins à la gamine, je tue l’ attente. Après un aller retour au garage tout aussi infructueux, je reviens à la case départ… Toujours rien… Comme la voisine doit s’absenter, elle me confie à un autre appartement deux étages plus bas, chez une grand-mère édentée et son petit-fils déjà pochetron et tout aussi édenté…

Suivra une longue traversée du néant… Le jeune Pochtron s’en est allé quelques heures plus tard et la petite mémé avait l’air toute désœuvrée devant sa télé.Je finirais par proposer à cette babouchka de louer la chambre du fond ; prolonger cette journée inoubliable, rester dans son jus, ce sera certainement plus mémorable que de retourner dans cet hôtel triste et cher… Avec ses deux taulières gaulées comme des clones de Margaret Thatcher… Mais il y a quand même comme un sale air de cul-de-sac dans cette journée…