Cinéma : « Mon âme par toi guérie » de Dupeyron


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Film réalisé par François Dupeyron, « Mon âme par toi guérie » est au cinéma depuis le 25 septembre 2013. Grégory Gadebois campe, avec talent, Frédi, un motard de tous les jours dont le moins que l’on puisse dire, est qu’il peine à rassembler le puzzle de son existence…
La moto tient, du début à la fin (heureuse en Harley Davidson), un rôle conséquent et parfois pivot dans ce film. Mais, si Frédi est un motard très semblable à bon nombre d’entre nous, il ne s’agit pas d’un film réalisé autour du motocyclisme.
Ici, pas de super-héros de pacotille, de cascade improbable. Les personnages, du premier au dernier, sont ce qu’il convient d’appeler des anti-héros. Mais la force de François Dupeyron est de ne pas en faire des loosers caricaturaux. Il les inscrit dans une dimension philosophique et poétique où l’optimisme autant que l’humour restent présents.

L’histoire : Frédi, la quarantaine, modeste employé d’un établissement thermal, père de famille divorcé et épileptique, vit dans un mobil-home quelque part dans ce midi de la France peu montré. L’envers du décor, celui des palaces et des vacances pour bourgeois et parvenus.

De sa mère, décédée depuis peu, Frédi a hérité du don de guérir en apposant les mains, mais refuse obstinément de pratiquer. Jusqu’au soir où, au guidon de sa moto, une sobre Honda 750 Seven Fifty, Frédi percute un jeune garçon qui court derrière son chien. Grièvement blessé, l’enfant est dans le coma…
Dans ce film au titre étrange, comme sait si bien en réaliser Dupeyron, les personnages sont lumineux de sincérité, incroyables mais terriblement crédibles tant ils synthétisent nos névroses et nos attentes. Tant ils nous ressemblent…
La bande annonce en Français

Cinéma : « Mon âme par toi guérie », réalisé par François Dupeyron, avec Grégory Gadebois ; dans toutes les bonnes salles depuis le 25 septembre 2013.

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Cinéma : Jack Ryan roulera en Ducati Diavel


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L’écrivain spécialisé dans l’espionnage, Tom Clancy, a passé l’arme à gauche, le 1er octobre à l’âge de 66 ans. C’est une perte pour la littérature contemporaine, et pour le cinéma d’action. Ses écrits ont inspiré « A la poursuite d’octobre rouge » en 90, « Jeu de guerre » deux ans plus tard et « La Somme de toutes les Peurs » (2002). Un autre long-métrage est en post-production chez Paramount, relatant les aventures du personnage créé par le maître de l’espionnage : « Jack Ryan : Shadow One » (titre encore provisoire, préféré à « Moscow » qui semblait jusque là être le nom de code du film), devrait sortir dans les salles obscures américaines le 25 décembre 2013, et le 8 janvier 2014 en France.

L’une des particularités de ce film réalisé par l’illustre Kenneth Branagh (« Dead Again », « Beaucoup de Bruit pour Rien », « Hamlet »…), est que Jack Ryan, campé par le jeune Chris Pines (« Star Trek into Darkness »), se déplace à moto, et plus précisément sur le gros roadster survitaminé de chez Ducati, la Diavel.

On n’en sait pas tellement plus sur le contenu du film, par exemple si la moto sera l’héroïne de courses-poursuites et de cascades. La Paramount laisse planer le suspens…

Sur Allocine.fr, le pitch est sobre : « Reboot autour du personnage de Jack Ryan. L’action se situe juste après qu’il ait quitté les Marines et avant de rejoindre la CIA. Ryan travaille alors comme consultant financier pour un milliardaire russe. Il va être impliqué dans un complot terroriste ».

Ce que l’on sait en revanche, c’est que ce n’est pas la première fois qu’une Ducati crève l’écran. Récemment, dans « Night and Day » de James Mangold (2010), Tom Cruise et Cameron Diaz déboulaient dans les rues de Pampelune sur une Hypermotard ; la firme aux origines transalpines orchestrait la promo, mais on apprenait que la moto utilisée pour les cascades était en fait une Aprilia SXV 550 déguisée… « Night and Day » n’était pas aussi excitant que son nom, homonyme d’un café nommé désir, ne le laissait présager. Mais les scènes de poursuite dans les ruelles d’une ville européenne, avec le cascadeur Jimmy Roberts en lieu et place de Tom Cruise, se révélaient spectaculaires, sans doute les meilleurs moments de cette superproduction sans saveur.

La même année dans « Wall Street, l’argent ne dort jamais », Shia LaBeouf pilotait une Ducati Desmocedici lors d’une poursuite mémorable en forêt avec une moto électrique Motoczysz. « Wall Street » c’est autre chose, une réalisation du maître Oliver Stone, un Michael Douglas machiavélique, un Shia LaBeouf qui semblait trop tendre pour lui résister, et finalement… Dès le début de ce film, LaBeouf conduit un roadster Ducati. Mais la scène de poursuite en sportive restera dans les mémoires. Le réalisme du décor, une forêt, des arbres menaçants comme autant d’obstacles latéraux en cas de glissade sur les feuilles mortes qui se ramassent à la pelle… La moto, réservoir à sensations fortes, tout ce qu’on aime !

Au passage, constatons que la belle accompagnant Jack Ryan dans le film de Kenneth Branagh n’est autre que Keira Knightley. La même qui conduisait une Ducati 750 SS crème dans la récente publicité Chanel. Une pub’ de caractère, d’un esthétisme vintage luxueux, dans lequel la Supersport assortie à la combinaison de Keira tenait un rôle essentiel, celui de la fidèle monture,toujours discrète sans cesser d’être reluisante comme une œuvre d’art.

Maintenant, on a hâte de savoir si Chris Pines est capable de faire planer sa Diavel…

Cinéma : Link 2, initiative originale pour collecter des fonds


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Voilà une initiative originale pour collecter des fonds. Mardi 1er octobre était le soir de la présentation officielle du moyen métrage « Link 2 ». Ce film d’une durée de 30 minutes est une succession de scènes d’action à coup de courses de moto, de poursuites en hélicoptère, de combats de Yamakasi ou de runs à cheval…
Mais ce film n’est pas qu’un défilé d’actions, c’est surtout le moyen trouvé par Philippe Bocachard, secrétaire général du Club des motocyclistes de la police nationale (CMPN), pour récolter des fonds pour l’Hôpital des enfants de Margency (Val-d’Oise).
Il réussit le tour de force de réunir pour les enfants un maximum de partenaires. Autour de « Link 2 », on retrouve entre autres le constructeur KIA, la Croix Rouge Française, le GIGN, le RAID, Yamaha, Lazareth et beaucoup d’autres. L’argent récolté servira en effet à construire des maisons près de l’établissement pour que les parents puissent être proches de leur enfant malade.

« Link 2 » ne sortira pas dans les salles obscures. Il sera mis à disposition de tous les internautes sur la plate-forme de vidéo à la demande de Canal + : Canal Play. Deux euros environ est le prix que l’internaute devra payer pour visionner le film. 98 % de la somme sera automatiquement reversée à l’hôpital.

Cette idée originale a attiré du monde. Aussi, au fil de la trentaine de minutes de film, trouverons-nous des célébrités tels que la chanteuse Lorie, l’acteur Didier Gustin ou le champion du monde de roller Taig Khris. En bonus, vous aurez même droit à Mimi Mathy en pilote d’hélicoptère.

Vidéo à la demande : « Link 2 », film d’action réalisé par Daniel Bésikian, Franck Guedj, produit par le Club moto de la police nationale (CMPN) Paris ; disponible en VOD sur Canal Play ; 30 minutes, 2€.

Point de non retour pour Richard Sarafian


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Le cinéaste Richard Sarafian est décédé, le 18 septembre 2013 à Santa Monica (USA), des suites d’une pneumonie à l’âge de 83 ans. Le réalisateur culte a atteint son point de non retour…

Sarafian, c’est l’homme d’un film, et quel film ! Le monstrueux « Point Limite Zéro » (« Vanishing Point » en version originale), un road-movie tourné sous amphét’ en 71, qui a bluffé les amateurs de la culture ricaine version muscle-cars et autres Harley Davidson soulevant la poussière du désert. A commencer par l’un des plus inspirés, Quentin Tarantino, auteur d’un « Boulevard de la Mort » (2006) influencé par le maître.

Le point névralgique du « Point », c’est la Dodge Challenger Supercharger que conduit l’acteur Barry Newman alias Kowalski. Il doit traverser les States de Denver à San Francisco en 15 heures. Pour tenir sans dormir, le « driver » (ça ne vous rappelle pas un bon vieux jeu vidéo des familles ?) se gave de pillules. Soutenu par le DJ Supersoul d’une station de radio dans sa quête mécanique et son combat contre le temps, Kowalski croise des flics en Harley, bien sûr, mais aussi des personnages originaux comme il en traînait plein l’Amérique au début des seventies.

Citons cette lady in the sky without diamonds aimant à se balader nue dans le désert au guidon d’une Honda 350 Scrambler, après avoir ingéré quelque substance illicite. « Vanishing point, the maximum trip at maximum speed », explique la bande annonce. Speed, dans tous les sens du terme…

Tarantino rembauchera une Challenger sur le Boulevard de la Mort, conduite par un Kurt Russell inquiétant, pas la fille à poil sur la moto. Même si ce film Grindhouse était digne d’intérêt, son traitement genre humour noir n’atteignait le Vanishing Point au nirvana de la série B.

Chez Sarafian, la tension tenait le spectateur en haleine grâce à la simplicité du scénario, la sobriété des dialogues, l’efficacité des cascades, l’hommage à la musique soul et la galerie de portraits post-hippie de ce début des seventies. A l’issue du récit, aussi, sans concession.

Richard Sarafian a livré au monde l’un de ces films de genre qu’il convient d’inscrire au panthéon du road-movie, non loin de « Duel » et « Easy Rider ». Il a cassé sa pipe quatre décennies après son conducteur désabusé, mais reste bien présent sur nos écrans de contrôle.

A voir : le DVD culte de « Easy Rider »

BD : « Harry Octane » s’inspire de l’univers muscle-cars cher à R. Sarafian

Sortie DVD : Ryan Gosling en mode motard et bad boy


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Le 20 août est sorti, en DVD et Blu-Ray, le film « The Place Beyond the Pines » de Derek Cianfrance, avec Ryan Gosling (« Drive ») en mode motard et bad boy. Nous avions vu ce film américain à sa sortie en salles, le 20 mars dernier, et il nous avait agréablement surpris, tant par le scénario, original pour un film noir, que par la place accordée à la moto. Voici ce qu’écrivait François Barrois, journaliste à Moto Magazine passionné par toutes les motos et cinéphile du samedi soir :

Derrière son casque noir mat, ses t-shirts Metallica déchirés et ses tatouages de prisonnier, Luke l’as du guidon n’a qu’un désir : prendre soin du fils dont il vient d’apprendre la naissance, et accessoirement de sa mère, Romania, alias Eva Mendes.

Au guidon d’un trail Suzuki DRZ 400 puis d’une Honda XLR, il enchaînera braquages et courses poursuites. Un fantasme que partagèrent l’acteur et le réalisateur, Derek Cianfrance, lors du tournage de « Blue Valentine », en 2010.

Filmées avec justesse et sans artifice, les scènes motorisées apparaissent soignées, même si la sonorité réelle des machines n’est pas toujours respectée : des mono 4-temps qui pétaradent comme des 2-temps… Pour les initiés, c’est choquant !

« The Place Beyond the Pines », c’est aussi l’histoire d’un flic ambitieux, Avery Cross (joué par Bradley Cooper), qui n’hésitera pas à prendre en chasse le motard… Un thriller noir, sur le thème de l’héritage, de la famille et de la transmission, qui se termine au guidon d’un vieux roadster. Poignant.

« The Place Beyond the Pines », réalisation Derek Cianfrance, avec Ryan Gosling et Eva Mendes ; Universal Studio Canal Vidéo ; DVD et Blu-ray, 19,99 €.

Décès de Karen Black, actrice dans « Easy Rider »


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L’actrice Karen Black vient de mourir à Los Angeles. Cette Américaine fut révélée dans « Easy Rider », film culte de Dennis Hopper, dans lequel deux motards traversent en Harley les States partagés entre conservatisme et libération des moeurs durant les années 60.

Karen Black joue une prostituée qui rencontre les voyageurs, Peter Fonda et Dennis Hopper. La scène, restée fameuse, fut tournée dans un cimetière, où les protagonistes défoncés au LSD divaguent en d’interminables hallucinations. Drogue, sexe, liberté et moto, tel était le message qui a marqué toute une génération.

Enfin, moto… il est à noter que dans cette scène, les bécanes sont restées au parking, et c’est sans doute mieux ainsi.

Karen Black accèdera à la notoriété grâce à son rôle dans « Cinq Pièces Faciles », de Bob Rafelson (1970) où elle croise Nicholson (photo), qui jouait lui aussi dans « Easy Rider ». Elle gagne une nomination aux Oscars et un Golden Globe. Elle tourne également dans « Gatsby le Magnifique » de Jack Clayton (1974), avec Hitchcock (« Complot de famille » en 76) et Altman (« Nashville » en 75). Puis elle se perd dans des séries B, prend de son propre aveu un mauvais chemin et ne parvient pas à retrouver la bonne route.

En 2010, miss Black annonce à ses fans qu’elle a un cancer, lance une souscription pour l’aider à payer ses frais médicaux, récolte 60.000 dollars mais ne peut suivre le traitement espéré en Europe. Elle décède donc trois ans plus tard, à 74 ans, et rejoint Dennis Hopper parmi les étoiles. Gageons qu’il lui reste encore quelques pilules à partager avec Karen.

Cinéma et moto : le projet de film Akira redémarre !


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Le projet d’adaptation au cinéma du manga futuriste culte et motocycliste « Akira » fait à nouveau l’actualité culturelle. Le magazine américain Variety estime que la production aurait trouvé un réalisateur, en la personne de Jaume Collet-Serra (lire l’article en cliquant sur ce lien).

L’Espagnol, auréolé du succès du film d’action « Sans Identité » avec Liam Neeson, a la cote à Hollywood. Warner Bros, qui possède les droits du célèbre manga, en association avec Appian Way la société de Leonardo di Caprio, miserait sur lui pour relancer ce projet d’adaptation, après 4 années de « travail », sur le scénario du film comme sur le budget, revu à la baisse, à 60 millions de dollars (45,25 M€).

Le manga culte imaginé par Katsuhiro Ôtomo en 1982, dépeint un Tokyo futuriste (2012) ravagé par la troisième guerre mondiale. Des bandes de jeunes motards désœuvrés sillonnent les rues de cette mégalopole détruite par une étrange explosion atomique. Témoin de la transformation de l’un d’entre eux suite à un accident de moto dans une zone interdite, Kaneda va se trouver au centre d’un violent conflit opposant politiques et révolutionnaires pour le contrôle d’un mystérieux projet : Akira.

Katsuhiro Ôtomo fut aussi l’auteur de la version animée du manga, sortie en 1988 (voir le trailer ci-dessous). En 2009, un jeune irlandais, Ruairi Robinson, était pressenti pour réaliser la version en images réelles d’« Akira ». 4 ans après, Jaume Collet-Serra lui est préféré.

Cinéma : « Quadrophenia » est sur les écrans en version restaurée !


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Voici un film culte à re-reluquer au ciné, sur grand écran, bien assis dans un siège en cuir avec le noir autour et une excellente sono… « Quadrophenia » de Franc Roddam, co-écrit par Pete « The Who » Townshend, tourné en 79 avec Phil Daniels, Sting et Garry Cooper (entre autres), est sorti dans les bonnes salles de cinéma françaises, le 26 juin. Ressorti, pour être exact, en copie restaurée, près de 35 ans après la version originelle.

« Quadrophenia », c’est toute une époque diront les anciens : le son inimitable des Who (le film est tiré d’un opéra-rock du groupe anglais), l’errance de la jeunesse désorientée dans l’Angleterre des années 60, la drogue, l’alcool, la musique, la fête et la baston… A chaque époque le calvaire de ses jeunes désœuvrés.

Dans les sixties, Outre-Manche, la révolte s’est exprimée, pendant un bon moment, à travers le combat entre deux mouvements rivaux : les Mod’s plutôt cleans qui roulaient sur des scooters bourrés d’accessoires chromés, contre les Rockers plus populaires et leurs bécanes pissant l’huile. Mods et Rockers se retrouvaient pour de légendaires bagarres, notamment à Brighton, cité balnéaire que la police dépassée, circulant en bagnole anglaise ressemblant à notre 404 Peugeot (Austin A 60 Cambridge, merci Komar !), ne parvenait à protéger.

« Quadrophenia » raconte cela, une génération perdue, la jeunesse sacrifiée, Mods contre Rockers, et fait la part belle à la mécanique, qu’elle soit italienne (Vespa, Lambretta…) ou britannique (Triumph, BSA…). Un voyage rétro dans les sixties, tourné en 79, à une époque où le nouveau mouvement qui défonce tout est le punk. On y croise un Sting en chef des Mod’s, alors leader d’un groupe décalé, The Police, plutôt orienté reggae.

Sixties, seventies, rock et beautés mécaniques, « Quadrophenia » se situe au carrefour des tendances musicales et du mode de vie des jeunes de ces deux décennies. Mater ce film en 2013, à notre époque fermée où rien ne semble possible, c’est se rappeler qu’à chaque génération, rien ne semble possible. Alors démarre et roule, man, jusqu’à ce que ton I-Pod branché sur The Who n’ait plus de batterie. Si t’arrives à trouver The Who sur I-Tunes…

Quadrophenia, réalisé par Franc Roddam ; écrit par Dave Humpries, Franc Roddam, Martin Stellman, Pete Townshend ; avec Phil Daniels, Sting ; Royaume-Uni, 1979, 2h, couleur – 1:85 / Dolby – Anglais ; dans les salles françaises en version restaurée le 26 juin 2013.

50 ans de « La Grande Evasion » : tribute to Bud Ekins


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« La Grande Evasion » a été tourné en 1963 par John Sturges. Le 50e anniversaire de ce film mythique est l’occasion pour les studios hollywoodiens de sortir une version Blu-ray. La galette numérique, se voulant « collector », contient tout un tas de bonus comme il se doit (dans les bacs le 5 juin).

Mais cet anniversaire nous permet surtout de faire une mise au point, sur ce qui reste comme l’une des plus grandes méprises de l’histoire du cinéma ! Et il est temps, un demi-siècle plus tard, de tordre le cou à la légende : non, non, non, dans la fameuse scène de tentative d’évasion à moto, ce n’est pas l’acteur Steve McQueen qui pose son séant en or massif sur la sel de la Triumph TR6 1962 maquillée en moto de l’armée allemande, mais le cascadeur américain Bud Ekins, par ailleurs crossman surdoué, et copain de McQueen.

L’heure est donc venue de rendre hommage à l’inconnu d’à-côté (et non du bas-côté…). Entendons-nous bien, il n’est pas question de remettre en cause la passion de McQueen pour la moto. La star adorait la bécane. Il a lui-même participé à de multiples compétitions de cross, d’enduro, à des Baja et autres joyeusetés boueuses tout autant que sableuses.

C’est même Steve McQueen qui a eu l’idée de cette scène de tentative d’évasion à moto, censée propulser le prisonnier américain au-dessus des barbelés nazis. Mais les producteurs du film lui ont formellement interdit de passer à l’action… Une histoire de gros sous a eu raison du panache de la star.

Peu importe, finalement, car cela a permis à Bud Ekins de s’illustrer. Le stunter doublera ensuite McQueen dans une autre scène mythique du cinéma américain, la poursuite entre la Ford Mustang GT Fastback de « Bullit » et une Dodge Charger B noire. Mais revenons à « La Grande Evasion » : « Ekins est devenu un des cascadeurs les plus importants d’Hollywood », signale la prestigieuse AMA (American Motorcyclist Association), qui l’a fait entrer dans son « Hall of Fame » en 1999. La doublure a travaillé plus de 4 mois sur le tournage de « The Great Escape » en Allemagne.

On apprend dans cet hommage que Bud Ekins, né en 1930 comme McQueen, fut l’un des premiers Américains à se lancer dans le championnat du monde de cross qui se jouait en Europe dans les années 50. Il a également gagné des médailles d’or aux International Six Days Trial, épreuve qu’il a notamment courue en 1964, en Allemagne encore, dans un team engageant son frère Dave, et… Steve McQueen.

Dingue de motos, l’homme en a possédé jusqu’à 150 en même temps. A la fin des fifties, le stunter a acquis une concession Triumph en Californie. Il est devenu une sorte de héros pour les jeunes acteurs d’Hollywood, qui venaient s’acheter une machine dans sa boutique. Steve McQueen était l’un d’eux, d’où la rencontre… Bud Ekins est mort le 6 octobre 2007. La doublure aura survécu 27 ans à la star.

Un grand merci à Hervé Rebollo, l’auteur de l’ouvrage « Ma Daytona Bike Week à Moi », pour ses précieuses informations.

DVD : « La Grande Evasion » en Blu-ray, par John Sturges avec Steve McQueen (1963), studios MGM et 20th Century Fox ; 19,99 euros.

Cinéma : Robocop revient au guidon d’une moto


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Attention, blockbuster en vue ! Les studios hollywoodiens (MGM en l’occurrence) ont prévu la sortie d’un remake du film futuriste « Robocop » en février 2014 sur les écrans français, ce qui leur laisse le temps de diffuser sur la Toile quelques photos de tournage afin de faire monter la pression…

Rappel, la version originelle de « Robocop » date de 1987. Elle fut réalisée par un maître de la science-fiction, Paul Verhoeven (« Total Recall », « Starship Troopers »…). Pour ce remake, la réalisation a été confiée à un presque débutant, José Padilha (« Les Paradis Artificiels », « Troupe d’Elite »), et le rôle du héros à Joel Kinnaman (« Sécurité Rapprochée », « Millenium »…). Le tournage a eu lieu à l’été 2012 dans les studios Pinewood à Toronto (Canada).

Intérêt pour nous, comme on le constate sur la photo dévoilée par le site Just Jared, le cyber-policier Alex Murphy, équipé comme un super-héros, nettoie la ville de Detroit au guidon d’une moto et non pas d’une vulgaire caisse.

Les supputations vont bon train quant à la monture de ce cher ‘Cop. Simple hypersport de série peinte en noir mat, préparation stylée ou vulgaire 125 carénée de plastique comme c’est parfois le cas au cinéma ? A Moto Mag’, les essayeurs ont reconnu un moteur et des étriers de frein provenant d’une Kawasaki. Le site Rideapart identifie une Z1000, en se basant notamment sur la fourche avant. Le cyborg-justicier américain roule donc en japonaise…

Notez le détail amusant, les repose-pieds ont été déplacés à l’extrémité du bras oscillant, ce qui donne une position de conduite genre dragster, et rend la moto peu maniable en mode urbain si l’on en croit la vidéo de tournage ci-dessous…

« Robocop » réalisé par José Padilha, en salles le 12 février 2014