Rencontre : quand la moto vient au polar, à Lyon le 6 avril


Motoculture

L’auteur français Patrick Raynal, le Sud-Africain Deon Meyer, l’Américain Craig Johnson… C’est le plateau XXL de stars de l’écriture noire, qui paraderont à moto, dimanche 6 avril à Lyon, capitale des Gaules, et de la « moto culture » !

Ce rassemblement est organisé par le Musée d’art contemporain de Lyon, qui propose l’exposition Motopoétique jusqu’au 20 avril, en collaboration avec le festival de littérature Quais du Polar, du 4 au 6 avril à Lyon.

Au croisement de ces rendez-vous culturels lyonnais, le directeur du musée, Thierry Raspail, qui est aussi fan de littérature policière, a eu l’idée de réunir les deux univers. Il a fait le tour des écrivains invités lors de l’édition 2014 de Quais du polar, et bouclé un plateau somptueux, composé des trois auteurs cités, pour une parade dans la ville suivie d’une rencontre au musée.

Après la photo officielle du festival, les motards s’équiperont et prendront place sur des Harley Davidson prêtées par les concessionnaires du Grand Lyon, pour une virée en direction du musée.

Patrick Raynal, Deon Meyer et Craig Johnson échangeront ensuite sur leur passion pour l’écriture et la moto, lors d’une conférence d’une heure, animée par Nicolas Grumel, rédacteur en chef adjoint de Moto Magazine et animateur du blog Moto culture.

Patrick Raynal, ex-directeur de la Série Noire chez Gallimard, est un ponte du polar français, auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels le Poulpe « Arrêtez le Carrelage » (éditions La Baleine).

Il a également publié « La Poignée dans le Coin » en 2001 (éditions La Baleine), et la même année, il essayait une Harley Davidson Electra Glide sur l’île de Groix en Bretagne, dans Moto Magazine n°176 (avril 2001).

L’écrivain sud-africain Deon Meyer s’est fait connaître en France avec « L’Ame du Chasseur » (éditions du Seuil), polar dans lequel l’un des personnages s’enfuit à travers les grands espaces, aux confins du Continent Noir, sur une BMW R1150GS, l’heureux homme…

Quant à Craig Johnson, il est l’auteur de « Little Bird » et « Le Camps des Morts » (éditions Gallmeister). Son héros, le shérif Walt Longmire, a inspiré la série télé du même nom. Son style, sa description précise et poétique des paysages de l’état du Wyoming, de la nature qu’il intègre à ses romans comme un personnage, donnent envie de traverser l’Atlantique et de louer un twin pour mieux connaître cet environnement.

C’est dimanche 6 avril à Lyon !
Amateurs de cette littérature populaire qui s’accommode si bien de la moto :

. Joignez-vous aux trois auteurs au départ du parcours afin de les encourager ou de les accompagner à moto !
Rendez-vous dimanche 6 avril
, à 10h30 place de la Comédie, devant l’Hôtel de Ville de Lyon.

. Venez accueillir le cortège devant le musée MAC Lyon, à 11h. La rencontre se déroulera dans la salle de conférences et sera suivie d’une séance de dédicace dans le hall.


Accès libre, réservation conseillée pour le parcours à moto, merci de vous inscrire aussi auprès du service des publics du musée : du lundi au vendredi, de 9h à 13h et de 14h à 17h ; téléphone : 04 72 69 17 19 ; mail : publics@mac-lyon.

Sites : www.mac-lyon.com et www.quaisdupolar.com

Photo : 40 déclics de motos d’Afrique contre le Sida


Motoculture

L’ouvrage de photographies « Motos d’Afrique » a été auto-édité par l’association Moto Action Sida en version numérique imprimable. Il s’impose comme un magnifique témoignage en images de la pratique du deux-roues sur les goudrons bosselés, entre Sénégal et Cameroun.

Valérie Sandres et Yves Manga sont les cofondateurs de l’association Moto Action Sida, une organisation créée en 2005, dont la vocation est de lutter contre le Sida en Afrique en s’appuyant sur la dynamique des motos taxis, premier moyen de transport et lien social incontournable aujourd’hui sur ce continent.

A l’heure du Sidaction (du 4 au 6 avril 2014), il est utile de rappeler que les découvertes de séropositivité ne faiblissent pas en France. De même, la contamination par le virus VIH continue de progresser dans les pays pauvres, en Afrique notamment.

En 2008, Valérie et Yves ont entrepris un périple depuis Dakar (Sénégal) jusqu’à Yaoundé (Cameroun) afin d’aller à la rencontre des motards africains et de mettre en place leur concept de campagne itinérante Moto Action Sida. Résultat : des dizaines de rencontres avec des motos taximen, fondus de bécanes, réparateurs, usagers etc. Autant  d’images évocatrices et insolites qu’ils ont choisi de rassembler dans l’ouvrage : « Motos d’Afrique » auto-édité en 2009, disponible sur la plateforme d’édition numérique Blurb.com.

Le tirage est resté confidentiel, essentiellement dédié à expliquer leur projet aux partenaires qui soutiennent leur initiative, parmi lesquels la Mutuelle des Motards. Mais il demeure d’actualité, à l’heure où la moto en Afrique est devenue indispensable pour désenclaver les villages, faciliter la communication, émanciper les hommes comme les femmes.

La moto représente là bas un vrai symbole de liberté, d’autonomie, d’affirmation de soi et d’expression de style. Dangereuse mais tellement nécessaire, elle se pratique à 3, 4, 5 voire 8 personnes et permet le transport de tout, du nourrisson au réfrigérateur. Ses conducteurs font des prouesses chaque jour avec beaucoup d’inventivité et débrouillardise sur les routes bien souvent endommagées et les pistes accidentées.

« Motos d’Afrique » est un ouvrage à découvrir, et pourquoi pas à commander, ce qui constituera un soutien de l’association Moto Action. Ce livre est aussi simplement consultable en ligne ; si vous souhaitez en savoir plus sur l’association, et la soutenir autrement, rendez vous sur www.motoaction.org.

« Motos d’Afrique », photos de Valérie Sandres et Yves Manga, auto-édité sur Blurb.com ; 40 pages, 33 x 28 cm ; 65 euros + port.

Livre : découvrez les motos cultes du rock


Motoculture

Il est des ouvrages qui marquent les esprits comme des objets ont marqué leur époque. « Les Objets Cultes du Rock » est de ceux-ci. Hugues Cornière présente une centaine d’objets qui, selon ce chroniqueur à Rock & Folk et tenancier d’une boutique aux Puces de St-Ouen, ont façonné l’histoire de la musique du diable… Rien que ça ! Parmi eux, quelques motos mythiques, bien évidemment.

Ce chineur devant l’éternel expose dans ces pages de papier glacé des icônes, comme le 501 de Levi’s, des Zippo, des Wayfarer et autres Gibson qui ont été copiées à des millions d’exemplaires, mais dont seuls les originaux ont une âme.

La maquette, claire, met en avant l’objet en image. La couverture en simili cuir procure un aspect luxueux à l’ouvrage, qui n’est pourtant pas si onéreux (29,95 €) en regard du nombre de pages (240) et de la qualité du papier.

Les rubriques sont bien choisies (vêtements, musique, véhicules, etc.) mais pas mal de produits, même cultes, ne font pas trop partie de la culture rock : que vient faire l’I pod par ici ? Le Volkswagen Combi est plutôt assimilé à la culture hippie ; le skate board, le polo Fred Perry, les Doc Marten’s sont issues des cultures mod’s ou dogtown.

Côté deux-roues, c’est le paradis. Il faut dire que dans la culture rock, l’impact de la moto, symbole de liberté et d’esprit rebelle, est évidemment majeur. Plus de la moitié des objets cités est d’origine américaine, et l’incontournable Harley-Davidson Sportster, caractérisée par les adjectifs loud, wild & free, symbolise à elle seule le mouvement rock aux USA. On trouve aussi  la Bonnie de Triumph, les scoot’ Vespa et Lambretta (les Mods, encore !) mais aussi la Flandria…

Les textes sur les véhicules ne contiennent pas d’erreurs techniques et historiques, ce qui est rare dans un ouvrage à vocation grand public. Mais il y a quand même des approximations : on n’a jamais vu un vrai rocker dans une Mini ou une Spitfire !

Voilà de quoi animer d’âpres discussions avec les copains, bien calé au comptoir… Mais trêve de polémique, la nostalgie des collectionneurs à la recherche de souvenirs sera comblée. De même que la curiosité des plus jeunes, séduits par des objets qui, aujourd’hui, réapparaissent dans les tendances vintage ou néorétro.

Livre : « Les Objets Cultes du Rock », par Hugues Cornière, éditions Gründ ; 240 pages, 22,5 x 29,7 cm ; 29,95 euros.

A découvrir, la page « livres moto » de la boutique Motomag.com

A lire dans Moto Magazine n°306 (avril 2014), notre dossier Equipements « tendance vintage »

Captain America : la (trop) courte apparition de la Harley 750 Street


Motoculture

Trois ans après le premier « Captain America », Chris Evans renfile son costume aux couleurs des USA pour un second opus, « Le Soldat de l’Hiver » (au ciné le 26 mars). Un blockbuster Marvel, dans lequel Harley dévoile la 750 Street. Mais pas longtemps…

Pour ce second opus du « Captain America », intitulé « Le Soldat de l’Hiver », la recette des productions Marvel est une nouvelle fois respectée, et bien réussie. Pour faire un carton dans les salles obscures, les frères-réalisateurs Antony et Joe Russo ont suivi des principes simples et gardé un rythme d’action « métronomique ».

Pour faire un bon Marvel, il faut :

. Un scénario héroïque : comme tout bon super-héros qui se respecte, Captain America va une nouvelle fois sauver le monde. Steve Rogers, le Captain récemment décongelé, remplit brillament ses missions pour la société d’espionnage, appelée SHIELD, basée à Washington (USA).

Mais lorsqu’un de ses collègues est attaqué, il doit déjouer un puissant complot contre le SHIELD, avec l’aide de ses proches. Aidé de la belle Black Widow (traduction : Veuve noire) et du Faucon, il lutte contre un ennemi redoutable, le soldat de l’hiver…

. De l’action : entre deux explosions, le Captain Americain distribue les pains (amen !) et use de son célèbre bouclier pour mettre ses nombreux ennemis à terre. De l’action en veux-tu en voilà, c’est précisément ce que cherche le détenteur du ticket d’entrée. Il ne sera pas déçu !

. Un casting d’enfer : que du beau monde à l’affiche. Samuel L. Jackson, en tête, assume un rôle à sa mesure : celui de Nick Fury, le leader du SHIELD. Chris Evans, bodybuildé à outrance, incarne le Captain qui se fera aider par Anthony Mackie, alias le Faucon. Invité de choix, Robert Redford qui joue le complexe agent Alexander Pierce.

C’est Scarlett Johansson, alias Black Widow, qui est l’atout charme du film. Rassurez-vous, la Parisienne ne fait aucune apparition en jogging et pantoufles. Même dans son plus simple appareil (nous parlons ici bien sûr d’un modeste jean-basket), elle flattera la rétine du spectateur-geek.

. De l’humour : s’il est le moins présent des ingrédients, l’humour reste indispensable pour lier les autres éléments. Distillé au gré de ces 2h de film, il trompe parfois l’ennui de scènes de « blabla » inutiles au récit. Des références en tous genres, pas forcément comprises du néophyte en super-héros, ne manqueront pas de faire tiquer les fans.

. De la moto ? Qui dit « America » dit forcément Harley-Davidson. Car, en bon homme viril, Chris Evans roule sur une belle de Milwaukee, la nouvelle Harley-Davidson 750 Street pour être précis.

L’occasion de voir la moto en circulation, mais pas très longtemps hélas (à peine quelques minutes). La machine américaine ne reste qu’accessoire, ne servant de tremplin qu’une seule fois au Captain pour le début d’une bonne grosse scène d’action.

On aperçoit aussi brièvement, dans une sorte de musée, la Harley-Davidson Cross Bones déguisée en WLA de 1942 qu’il utilisait dans le premier opus.

Harley-Davidson profite donc de la sortie de cette super-production américaine pour peaufiner sa stratégie de pénétration d’un marché qui ne lui est pas familier, celui des jeunes, geeks ou pas mais fans des héros Marvel, brillamment passés de la BD « comics » au ciné.

La marque de moto effectue en quelque sorte du placement de produit, technique de marketing devenue courante sur grand écran : les réalisateurs doivent filmer un produit précis pour suivre leur scénario. Ils ont recours à celui d’une marque qui a payé pour qu’on le voit, plutôt qu’un autre.

On peut même gagner une 750 Street

. Verdict : en dehors de ces considérations commerciales, ce film reste efficace ! « Captain America, Le Soldat de l’Hiver » est une vraie réussite, même si cette nouvelle production Marvel ne sort pas des rails qui font habituellement son succès. Un film à voir après une dure journée de labeur, qui permet de s’aérer simplement l’esprit.

Et pour finir de vous donner l’eau à la bouche, la bande annonce en version française
Allez, bon ciné !
Les films moto en vente dans la boutique Motomag.com
À voir, notamment, le film « Gost Rider » avec Nicolas Cage
Mais aussi le film « Burt Munro » avec Anthony Hopkins

Motopoétique : la Ducati 999 héroïne d’une vidéo d’art


Motoculture

En visitant l’expo Motopoétique, au Musée d’Art Contemporain de Lyon (MAC Lyon), on s’est extasié devant la vidéo de Clayton Burkhart, « Orpheus Descending » (2006), qui met en scène l’éclatante robe rouge d’une Ducati 999 déambulant dans les rues illuminées et nocturnes de New-York. De quoi donner envie d’en savoir plus sur la démarche artistique de Clayton.

Ah, l’art contemporain ! Ces objets qui ne servent à rien, ces artistes qui subliment un pot de chambre ou un urinoir, ces illuminés qui vendent des millions de dollars un bout de vidéo même pas publiée sur Youtube…

Eh bien non, l’art contemporain, ce sont aussi des œuvres qui ouvrent l’esprit et procurent des émotions. La preuve, à Motopoétique. C’est la première fois qu’un musée d’art contemporain (le MAC Lyon en l’occurrence) s’intéresse à la moto, cet objet que nous chérissons tous. La moto, notre amour…

Nous avons pris beaucoup de plaisir à visiter ce rassemblements d’œuvres hétéroclites ayant pour point commun deux roues et un moteur. Elles sont colorées, drôles, font la part belle à l’imaginaire, évoquent toutes les émotions par lesquelles on passe quand on est au guidon.

Parmi ces installations, la vidéo de 17 mn 43 (pour être précis !) réalisée par l’Américain Clayton Burkhart, intitulée « Orpheus Descending ». Elle fut tournée en 2006, la nuit dans les rues illuminées de néons, à New-York.

Ce voyage dans l’obscurité traduit la quête d’Orphée descendant aux enfers, en quête de son amour perdu, Eurydice. Le chevalier s’est mué en motard, il chevauche une Ducati 999 rouge vif, objet symbole de passion, évoquant l’amour charnel. La perche du micro permet à Orphée d’entendre son Eurydice, sans la voir. Quand Orphée pénètre enfin le monde souterrain de la ville mythique, la mort a déjà emporté Eurydice…

Tout au long de ce court-métrage fait d’ambiances, la moto baigne dans un univers de lumières saturées à la limite du réel. Une caractéristique du travail de Clayton Burkhart. Né en 1966 à Buffalo dans l’état de New-York aux USA, ce photographe et vidéaste qui vit à NY, Paris et Milan circule entre le monde de la mode et celui de la publicité, parallèlement à son activité artistique.

Les vidéos et photographies de Clayton Burkhart jouent sur la saturation de la lumière modifiant les formes et les couleurs pour donner à voir des lieux hypnotiques, des personnages fantomatiques aux visages flous ou au regard perdu. Il choisit de montrer l’absence ou la perte de ce qui était et qui n’est plus : des lieux déserts, des objets isolés… C’est en captant un environnement extérieur désolé que l’artiste touche à la fragilité des êtres.

Ce qui frappe, c’est l’éclat rouge de la Ducati 999. Une pure merveille de design qui file dans la ville des enseignes tel un engin furtif, impalpable, presque irréel. Clayton Burkhart, motard lui aussi, rend un bel hommage aux fluidités des lignes de la sportive italienne.

La firme de Bologne a d’ailleurs soutenu la réalisation de cette vidéo. « La personne qui conduit la Ducati 999 est un Anglais, un pilote essayeur de la marque », souligne Clayton Burkhart, rencontré lors du vernissage de l’exposition Motopoétique au MAC Lyon.

La qualité des prises de vue dynamiques est exceptionnelle, et cela n’a pas été facile à obtenir. « Nous étions juchés à trois sur une plateforme installée à côté de la moto, se remémore Clayton. Le caméraman, son assistant et moi-même, sans compter le pilote au guidon. J’étais soit sur la plateforme, soit derrière le motard, je regardais le cadre et les dirigeais afin d’obtenir l’image que je souhaitais. Nous avons traversé le pont de Brooklyn à Manhattan durant dix heures, de nuit. La température était descendue en-dessous de zéro, les conditions de tournage étaient difficiles ».

Vous pouvez voir cette vidéo artistique au MAC Lyon, dans le cadre de l’exposition Motopoétique, jusqu’au 20 avril 2014.

Cliquer ici pour obtenir des renseignements sur le travail de Clayton Burkhart ; la fiche du film

Cliquer ici pour accéder au site de Clayton Burkhart

Renseignements sur l’expo Motopoétique au MAC Lyon

Notre post sur l’expo Motopoétique

A lire, le livre publié par les éditions Larousse « 1.200 Motos de Légende » disponible dans la boutique Motomag.com

Le bilan occasion de la Ducati 999 sur Motomag.com

« Comment être un bon motard », ou… comment faire un guide raté


Motoculture

L’ouvrage « Comment être un bon motard » est présenté comme un guide destiné aux néophytes. Attention, ce n’en est pas un ! Il s’agirait plutôt d’une sorte de fourre-tout autobiographique, rédigé par un journaliste du magazine nord-américain Cycle World, Mark Lindemann, qui a roulé sa bosse des années durant, pratiqué la moto sous tous les angles, et nous sert un digest de ses expériences, des plus communes aux plus extrêmes.

L’ouvrage a d’abord été présenté en anglais, sous le titre « The Total Motorcycling Manual ». Mark y raconte toutes ses expériences vécues à moto, par le menu (291 chapitres en tout), en utilisant des traits d’humour typiquement anglo-saxons. Ainsi, un chapitre est intitulé : « comment faire une roue arrière ? » Le contenu s’avère très hétéroclite, et en définitive, cet ouvrage, sans doute très intéressant en langue maternelle, souffre d’une traduction en français mal adaptée. Voire approximative.

Dans la langue de Molière, l’humour ironique, mordant des Anglo-saxons, est difficile à traduire. On assimile donc à de la légèreté, certains « conseils », qui n’en sont pas, en fait. Par ailleurs, cette traduction approximative génère des erreurs. Comme celle d’illustrer par une Triumph Bonneville la catégorie « roadster », la catégorie « custom » par un Sportster Harley, et la catégorie « sportive » par une bien gentille Yamaha FZ6-R.

Mais tout cela n’est rien en regarde du chapitre n°1, dans lequel l’auteur de ce manuel (cette fois ce n’est pas un problème de traduction) s’évertue à réduire en pièces la Moto Guzzi 850 Le Mans, un mythe italien ! Chauvin, l’Américain ?

Vous en voulez d’autres ? Le conseil n°111 concerne le stationnement. Et dans « garer sa moto », on lit une phrase énigmatique : « Former une barrière de défense »… Est-ce à dire qu’il faut une formation militaire pour stationner à moto ? Ou bien fait-on face, encore, à une erreur de traduction…

Certains conseils utiles sont bien transmis, comme len°164, « Comprendre les distances d’arrêt ». Mais ils sont rares…

La préface de Ben Spies attire l’attention des amateurs. Il s’agit d’un pilote moto connu, champion du monde de la catégorie Superbike. Sauf que Ben Spies a arrêté le sport moto la saison dernière… Encore raté !

Au chapitre Associations, ne sont mentionnées ni la Fédération internationale de motocyclisme (FIM), ni la Fédération française de motocyclisme (FFM), ni la Fédération européenne des associations de motards (FEMA) et encore moins la Fédération française des motards en colère (FFMC). En revanche, l’auteur cite l’Automobile club de France. Comme association assurant la promotion de la pratique de la moto, on a fait mieux…

Cet ouvrage au titre ambitieux nous a déçu. La majorité des trop nombreux points abordés ne sont que survolés ou traités sous forme de boutades, à la limite de l’irrespect pour le lecteur qui attend un peu moins d’humour et beaucoup plus d’informations efficaces.

Dans une veine plus pédagogique, on lui préférera « Le Guide du Motard », qui date de 2011 mais n’a pas pris une ride, en regard de ce qui est proposé dans celui-ci, datant de fin 2013.

Guide : « Comment être un bon motard », par Mark Lindemann (préface de Ben Spies), édité par Hugo-Image, 256 pages, 18,5 x 19 cm, 24,95 €.

Notons que le prix de ce livre, annoncé sur la couverture à 24,95 €, est descendu à 9,99 € sur le site de l’éditeur

Femmes et moto : les photographies cultes de Lanakila MacNaughton


Motoculture

Le 8, c’est la journée internationale du droit des femmes et le 9, les défilés Toutes en Moto. Le moment est donc propice, de passer quelques clichés cultes, réalisés par la photographe de Portland (Oregon, USA) Lanakila MacNaughton.

Ici c’est Summer, coiffeuse, snowboarder et motocycliste sur son scrambler Honda.

Là c’est Stormie Ray sur une 650 Yamaha, qui roule depuis 20 ans et a guidé Lanakila vers la liberté.

On trouve aussi Allison Rose Lear, classe, sur son Sport’ à guidon bracelets.

Sans oublier les easy rideuses et délurées Jenny et Nina, qui se moquent bien des cops sur leur Harley.

Lanakila en a immortalisé beaucoup d’autres. Ses photos sont cultes, car sans concession. Lanakila s’évertue à n’immortaliser que des femmes sur leur moto, et celles-ci ont plutôt envie de se montrer libres au guidon, de s’affranchir des codes et des usages… Et ça nous plait !

Cultes, car le travail est soigné, propre, c’est l’œuvre d’une esthète : les photos, qu’elles soient posées statiques ou en mode dynamique, racontent une histoire, la lumière est soignée, les lignes de perspectives filent vers l’horizon.

Lanakila MacNaughton (ci-dessus) est donc une photographe et motocycliste basée à Portland (Oregon, USA). Ayant pratiqué de nombreux sports de plein air dès son jeune âge, Lana a commencé à raconter ses expériences à travers la photographie. Après avoir développé une passion pour la moto à 20 ans, elle a commencé à immortaliser les nombreuses facettes de la culture de la moto à travers son objectif. Lana tire en moyen format sur un Hasselblad CM.

« J’ai créé Womensmotoexhibit afin de montrer la nouvelle vague de femmes motocyclistes, explique-t-elle sur son site. Je tiens à révéler des femmes courageuses et belles. La moto est un véhicule qui favorise une nouvelle perception de l’autonomisation des femmes, et inspire l’indépendance et la libération. Womensmotoexhibit est une exposition itinérante. J’espère découvrir encore des rideuses issues de différentes communautés. Je veux changer la façon dont les femmes sont perçues, non seulement dans le monde de la moto, mais la société en général ».

« J’invite différentes communautés et lieux à accueillir cette exposition, pour aider à cette découverte ». Avis à la population !

Découvrir le projet de Lanakila : Womensmotoexhibit.com

Expo Motopoétique : Shaun Gladwell fait planer sa Yamaha R6


Motoculture

Très riche, l’exposition d’art contemporain Motopoétique, au MAC Lyon jusqu’au 20 avril, permet de découvrir des artistes motocyclistes. Parmi lesquels Shaun Gladwell. Cet Australien est l’auteur de deux installations vidéo : « Approach to Mundi Mundi » (2007) et « Apologies 1-6 » (2007-2009), sur Yamaha R6.

La première traduit la poésie que l’on peut ressentir au guidon, cette forme de légèreté, quand on traverse un paysage désertique immuable, propice à la rêverie. Il nous est tous arrivé de se transposer dans un ailleurs inacessible, et Shaun vient d’ailleurs.

La seconde décadre le rôle que la société associe au motard : sur une route fréquentée par de monstrueux poids-lourds, le conducteur d’une moto, au lieu d’être l’accidenté de service, descend de sa machine et transporte le cadavre d’un animal pour le protéger de la circulation. Ce casqué carapacé de cuir serait donc doté d’un cœur…

Ultime acte artistique présenté à Lyon, amusant, la « Moto Suzuki GSX-R 1100 » (1997) dont la roue avant passe à travers un mur… Hum, problème de freinage !

« Les installations vidéo de Shaun Gladwell mettent en scène la culture du skateboard, du BMX et de la moto, alliant sport extrême et esthétisme », précise le dossier fourni par le musée de Lyon. Gladwell filme au ralenti, imposant une vision aérienne et éthérée du ride à moto, loin du bruit et de la fureur généralement évoqués.

Nous ne montrerons pas ces installations vidéo, qui sont des œuvres originales, mais nous avons rencontré Shaun, et il a bien voulu répondre à quelques questions.

C’est votre moto qui apparaît dans l’installation baptisée « Approach to Mundi Mundi » ?

Il s’agit de ma propre Yamaha R6. J’aime les sportives, mais je préfère les petites cylindrées car je pratique le stunt. Elles sont plus maniables.

Sur quelle route est tournée cette vidéo ? Le paysage désertique est très évocateur.

Il s’agit d’une route australienne, dans une partie reculée près de Broken Hill, à l’extrême ouest de la région de New South Wales (au centre du pays). C’est là que j’aime rouler. La route est longue de plusieurs centaines de kilomètres, c’est juste au milieu de nulle part, dans le désert. J’adore rouler à moto en Australie. C’est très beau. On a parfois l’impression de conduire au milieu de l’océan alors qu’on est dans le désert.

Que cherchez-vous à transmettre au public ?

La liberté que l’on éprouve au guidon. Vous avez l’impression de voler, alors que vous restez connecté à la terre. On ne ressent cela qu’à moto : vous avez l’impression que vous pouvez lâcher le guidon, tout est automatique, vous avancez comme si vous déployiez vos ailes. Ce sentiment de liberté est vraiment fort, et cela explique pourquoi nombre de personnes sont droguées à la moto.

Comment avez-vous filmé cette scène, dans laquelle le motard apparait de dos, les bras en croix, dans une position christique ?

Il y avait une voiture derrière. En fait, dans cette partie de l’Australie, je conduis souvent très, très vite. Mais, pour tourner cette scène, j’étais dans la logique de laisser glisser la moto. Je la laissais glisser sans mettre de puissance. Je freine un peu, ça se voit au feu stop qui s’allume à l’arrière. Et je tenais à rester au milieu de la route pour conduire sur la ligne blanche. C’est comme si on était dans un jeu.

On ressent une impression de légèreté. C’est ce que vous vouliez montrer ?

Oui, c’est intéressant de montrer que cet engin, pourtant lourd, mécanique, peut procurer cette sensation. Dans ce cas, on est comme dans un rêve. Dans le désert, on ressent cette impression de quiétude, il n’y a personne, pas une voiture… Ce n’est pas mon genre de balade habituel, car je suis un homme de circuit.

Vous pratiquez la piste ?

Souvent ! Casey Stoner est l’un de mes héros. Je suis allé au Quatar pour filmer son team. Il allait si vite, c’était un grand moment. Mais il n’y a pas que lui. Je suis fan de Mick Doohan, qui a poussé son corps jusque dans les limites les plus extrêmes.

Présentation de l’exposition Motopoétique au MAC Lyon

Documentaire : soutenez le projet « Il était une fois le Continental Circus… »


Motoculture

Soutenez le projet de Bernard Fau ! Le pilote de légende réalise actuellement un documentaire, « Il était une fois le Continental Circus ». Mais pour finaliser son projet, il a besoin de vous…

Il fait partie de la légende des pilotes français du Continental Circus, et réalise un documentaire sur ce sujet. Bernard Fau est aussi un passionné d’images, qui a roulé sa bosse, ces trente dernières années, sur les plateaux de tournage et dans les studios photo.

« Courir pour filmer et filmer pour courir, voilà mon credo. Il est devenu la singularité de ce film », explique Bernard Fau. Au-delà des beaux discours, c’est le travail qui parle, et ces 12 minutes, tirés des rushs du futur documentaire, prouvent sa qualité.

Pour « Il était une fois le Continental Circus… », Bernard Fau a déjà beaucoup accompli. Le tournage de la saison 2013 est achevé, mais le pilote-réalisateur a besoin de fonds pour la suite : montage, droits d’image pour l’Institut National de l’Audiovisuel, entretiens avec des pilotes de légendes…

Un problème de taille, malgré les aides de nombreux partenaires (dont la Mutuelle des Motards, Yamaha…), que Bernard Fau doit résoudre. Il fait donc appel à vous, motards passionnés, pour le soutenir dans son projet.

Il promet de belles contreparties, en fonction de la somme versée. Elles se présentent, par exemple, sous forme d’un coffret DVD du film en cadeau (pour 35 € de participation), ou d’un triage photo grand format d’images des grands photographes François Beau et Stan Pérec (pour 180 € de participation).

Chaque contributeur aura son nom inscrit au générique de fin, en tant que co-producteur. L’occasion est belle de participer à un projet passionnant fait par un passionné. Et si la vidéo n’a pas retenu votre attention, le site officiel finira par vous convaincre.

Rendez-vous sur le site www.bernardfau.com

Motopoétique, l’exposition d’art qui magnifie la moto


Motoculture

Grande première, un musée d’art contemporain consacre une très belle exposition à la moto, Motopoétique. Près de 200 œuvres sont présentées au Mac Lyon, jusqu’au 20 avril 2014. Si la moto fait voyager l’homme, ces œuvres transportent l’esprit.

Une vraie expo consacrée à la moto, dans un univers traditionnellement hermétique à la culture populaire qu’elle véhicule, et à une époque où le politiquement correct tend vers les transports « écologiques »… Voilà ce que propose le Mac Lyon, avec Motopoétique, du 21 février au 20 avril 2014. Belle idée !

« Éloge de la sensation, l’exposition Motopoétique présente l’art contemporain dans sa relation à la culture moto et une poétique de la moto, une culture visuelle », décrit le Mac Lyon. « C’est aussi la relation qu’entretiennent l’homme et la machine ».

Paul Ardenne est critique d’art, spécialisé dans le domaine de l’art contemporain, et enseigne à l’université d’Amiens (Somme). C’est aussi un motard passionné, auteur de l’essai « Moto, notre amour » (paru en 2010 chez Flammarion). Il est le commissaire de l’exposition, celui qui est à l’initiative de cet événement. Avec Barbara Polla, ils ont réuni artistes et œuvres.


« La moto est paradigmatique du rapport que l’homme peut établir avec la machine », explique Paul Ardenne. 42 artistes invitent à l’exploration de cultures parallèles et éveillent une nostalgie du vingtième siècle, jusqu’à une vision toute contemporaine avec des oeuvres inédites.


Le photographe Gérard Rancinan, le vidéaste australien Shaun Gladwell (ci-dessous), les photographes Pierre & Gilles, Olivier Mosset, le voyageur Ali Kazma, le peintre Moo Chew Wong, l’artiste Laurent Faulon et bien d’autres sont de l’aventure.

Evocations du voyage, des sensations au guidon, de la mécanique, de la vitesse, du danger… Humour, toucher, odorat, émotions, sont au rendez-vous de cette exposition qui plongera les motards dans une ambiance… motopoétique.

Motopoétique, du 21 février au 20 avril 2014, au Musée d’art contemporain de Lyon (Mac Lyon) ; entrée : du mercredi au dimanche de 11h à 18h ; 6 € (4 € pour les étudiants, familles nombreuses…).

Site du Mac Lyon

Blog de Paul Ardenne