Livre illustré : « Les sportives cultes » ne le sont pas toutes…


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Amusant, sympa, bien illustré et bien documenté, ce petit recueil. A une nuance près, le titre aguicheur. Car, dans ce livre illustré, attention « Les sportives cultes » n’en sont pas toutes, des sportives !

Mais revenons d’abord à la genèse de l’ouvrage : l’éditeur Vents d’Ouest a récemment récupéré le catalogue des éditions 12Bis, après le rachat de ces dernières par Glénat, la maison-mère de Vents d’Ouest. 12Bis qui, au passage, avait été fondé par un ancien de Glénat… Vous suivez encore ?

Enfin bref, on s’en fout des histoires de fusion-acquisition… L’important, c’est que VO re-publie le fonds 12Bis possédant un certain un potentiel commercial. Dont cette œuvre du tandem Bar2 – Fane, auteurs du Joe Bar Team. Ce qui rentre d’ailleurs dans une certaine logique, puisque c’est ce même éditeur qui publie le JBT.

Mais rentrons dans le vif… ce mélange encyclopédique mâtiné de dessins à la mode Joe Bar présente « 60 motos mythiques des champions de quartier », millésimes 55 à 85. On l’aura compris, c’est hétéroclite et 100 % subjectif : si la XT 500 est une sportive alors moi, je pilote comme Eddie Lawson.

Le titre est donc un brin racoleur, et une fois plongé dans l’ouvrage, on n’arrive pas à se départir de cette impression trouble : « j’ai déjà lu ça quelque part… » dans un Joe Bar, peut-être, ou dans les pages du confrère MJ ?

Mais enfin passons, la documentation sur les motos reste réaliste, et l’on apprécie l’ambiance JBT. Toujours copiée, jamais égalée !

Livre BD : « Les Sportives Cultes », par Bar2, Pierre Vedel et Fane au dessin ; éditions Vent d’Ouest ; 128 pages, 21,5 x 16,8 cm, 12,50 euros.

A consulter, la page remplie de BD moto de la Boutique Motomag.com 

BD Little Boost : Fane met de la moto dans un western !


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Il a osé ! Dans la BD « La légende de Little Boost », le dessinateur Fane, qui est par ailleurs membre de l’éminent Joe Bar Team *, a osé intégrer une moto dans un western, une Triumph Speed Triple en l’occurrence. Oui, le roadster anglais cavale dans la poussière du désert aux côtés des canassons des Indiens !

Pour comprendre, voici l’histoire : Abe est scénariste de BD et Lagribouille, son dessinateur. Un matin, Abe se réveille dans un saloon de Far West. Magie de la fiction, l’auteur a été téléporté dans l’histoire qu’il écrivait !

Partant de cette trame originale, Fane déroule un récit délirant, où les anachronismes permettent de faire rouler une Triumph Speed Triple en plein désert, époque cavalerie et tepees. On l’aura compris, il s’agit d’une oeuvre humoristique, dans laquelle tous les délires sont permis.

Surprenant son lecteur, Fane mêle art du récit et facéties de grand enfant. Il manie l’humour au premier degré, instinctif, parfois brouillon voire difficile à suivre, mais toujours rigolo.

Cette BD transporte le lecteur aux confins d’ambiances à la Lucky Luke. Sauf que Jolly Jumper est peint en noir, et mû par un 3-cylindres diabolique…

BD : « La légende de Little Boost », par Fane et Juan, éditions Vents d’Ouest ; 48 pages, 21,5 x 29,3 cm ; 9,99 €.

A commander dans la Boutique Motomag.com

* Le tome 8 du Joe Bar Team devrait atterrir dans les bacs des libraires le 22 octobre prochain ; quant à Little Boost, il s’agit d’une ré-édition. L’album créé par Fane et Juan est sorti chez un autre éditeur en 2010.

Rap : Action BronSon défoncé se paie Easy Rider


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On savait que le rappeur américain Action BronSon avait la cuisine comme passion. Il aime aussi la moto, comme le montre son dernier clip, « Easy Rider », hommage sous influence au film dans lequel Peter Fonda circule au guidon de Captain America. Oui, ce même chopper qui va finir aux enchères à 1M$

Il existe toutefois quelques différences entre le chop’ d’Action Bronson, qui est un shovelhead, et celui de Peter Fonda, un panhead ; le réservoir de l’ancêtre de 69 était bariolé de la bannière étoilée, qui, dans le clip de BronSon, n’orne que le bandana du « guitar hero ». Enfin, le rappeur se promène en solitaire, tandis que Fonda ne partait jamais sans son compère Hopper.

Ces détails mis au point, le clip d’Action BronSon, réalisé par Tom Gould, est complètement dingue :

Le film hippie n’est pas l’unique référence croisée au coin d’un plan. On y trouverait même, d’après Konbini.com, une compile de 50 ans de pop culture américaine. Nous on a reconnu une allusion au trip sous acide et alcool de Johnny Depp et Benicio del Toro dans « Las Vegas parano » de Terry Gilliam, mais aussi un hommage à Jimi Hendrix, qui aurait glissé lors de nombreux concerts, un comprimé d’acide sous son bandana ; enfin Sons of Anarchy n’est sans doute pas loin d’être la source d’inspiration du fight entre BronSon et les bikers…

Amusez-vous à reconnaître ces références, mais surtout ne cherchez pas à imiter le rappeur, qui conduit sa moto sous influence…

A découvrir, le livre « Bikers, les motards sauvages à l’écran », encyclopédie de la série B américaine, en vente dans la Boutique Motomag.com

Les coffrets DVD de la série Sons of Anarchy sont également disponibles dans la Boutique Motomag.com

Ciné : la Harley Captain America de « Easy Rider » est à vendre


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Le chopper Harley-Davidson baptisé Captain America, avec ses documents d’identification et une lettre de Peter Fonda, va être vendue par la maison d’enchères spécialisée dans le divertissement, Profiles in History, le 20 octobre à Calabasas, une banlieue de Los Angeles, en Californie.

«Peter Fonda, les jambes étendues sur son chopper décoré de la banière étoilée est l’une des icônes du cinéma américain», a expliqué Joseph M. Maddalena, dirigeant de la maison d’enchères. «Cette moto génère des émotions puissantes même pour ceux qui ne sont pas des bikers. Elle symbolise les années 60, les bons et les mauvais côtés de cette décennie». Une émotion qui se transforme en monnaie sonnante et trébuchante dans les yeux de ce cher Joseph : la mise à prix est estimée à 1 million de dollars (775.731 €), voire 1,2 M$ (930.895 €)…

Il y a eu deux motos Captain America crées pour « Easy Rider », des choppers Harley-Davidson à moteur V-twin panhead, le réservoir décoré de la bannière étoilée. Deux, pour que le tournage puisse continuer même si l’une était détruite ou en panne. La moto vendue est celle utilisée pour la scène d’accident à la fin du film.

« Easy Rider », écrit par Peter Fonda, Dennis Hopper et Terry Southern, interprété par les deux premiers et réalisé par Hopper, est, au-delà du film moto, l’un des étendards de la contre-culture américaine des années soixante.

Ca commence plutôt bien, comme une ode à la liberté de circuler dans les grands espaces américains, à la rencontre de la génération beatnik de l’époque. Le film profite d’une bande-originale rock’n’roll et psychédélique parfaitement orchestrée, qui a notamment révélé « Born to be wild » des Steppenwolf. N’oublions pas « If 6 was 9 » de Jimi Hendrix, ou « The Weight » du groupe Smith.

Mais l’Amérique des sixties reste le pays des antagonismes, entre babas-cool et policiers féroces, jeunes avides d’émancipation et paysans racistes, réactionnaires, armés qui plus est. Les motards l’apprendront à leurs dépens…

En 2008, la Cinémathèque Française organisait à Paris une expo rendant hommage à Dennis Hopper, acteur, réalisateur mais aussi peintre à ses heures. Moto Magazine, partenaire de l’opération, faisait venir du musée italien de Cingoli une réplique de Captain America. L’émotion était à son comble lorsque Hopper, déjà malade, s’installait sur la selle du chopper dans le hall de la Cinémathèque

A découvrir, le livre « Bikers, les motards sauvages à l’écran », encyclopédie de la série B américaine, en vente dans la Boutique Motomag.com

Ciné : dans Sin City 2, le Rourke cavale en V-Rod


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Le film « Sin City 2 » (« J’ai tué pour elle », en version française) est sorti au cinéma le 17 septembre. Les plus avisés auront remarqué que Mickey « Marv » Rourke y réglait ses comptes en chevauchant une Harley-Davidson V-Rod.

Rares sont les scènes à moto, dans cette adaptation d’un comic book de Franck Miller (qui co-sgine la réalisation avec Robert Rodriguez), mais elles ont le mérite de saisir la plastique particulièrement photogénique de Jessica « Nancy Callahan » Alba, elle aussi au guidon.

Le deuxième Sin City (la ville du vice, dont Las Vegas est la meilleure illustration dans le monde réel), est aussi violent que le premier. Violent, et efficace. Une sombre histoire de règlements de compte dans les milieux interlopes, comme on les appelle…

On plonge dans ce récit de feu et de cendres, de chair aussi, en noir et blanc stylisé. Et on s’amuse de revoir Mickey Rourke au guidon, lui l’acteur bad boy des années 80, qui jouait le grand frère au guidon d’une Kawasaki KZ 400 dans « Rumble Fish » (« Rusty James » en français) de Coppola (1983).

Lui encore, qui se colletait Don Johnson (oui, le héros de « Miami Vice » !) dans « Harley-Davidson et l’homme aux santiag », sorte de tribute au cowboy Marlboro (1991), qu’on est en droit d’avoir oublié.

Ensuite, Mickey a quelque peu disparu de la circulation. Heureusement, son pote Robert, qui est aussi celui de Tarantino avec lequel il a créé la magique ligne Grindhouse, est là pour le sortir de la mouise et lui offrir des rôles de méchant sur mesure. Allez, grimpe sur ton V-rod, et quitte la scène en beauté, Mickey…

La bande annonce officielle de Sin City 2 :

Nous avons dégoté mieux (ou pire !), un trailer non censuré où les têtes roulent à terre, les filles se désapent et où le Mickey circule sur son V-Rod Harley-Davidson, machine qui deviendrait presque vintage. Déjà…

A voir aussi dans le genre série B, « Les Anges Sauvages » avec Peter Fonda et Nancy Sinatra. Disponible dans la Boutique Motomag.

Et puis on a aussi en stock quelques saisons de « Sons of Anarchy ».

Télé : Voyage diffuse le périple de Mélusine Mallender en Afrique


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A partir du 25 septembre sur la chaîne Voyage, seront diffusés trois documentaires présentant le périple de Mélusine Mallender dans la corne de l’Afrique, seule sur une Triumph Tiger. Les aventures d’une femme qui va au bout de ses limites. A découvrir !

La grand voyageuse Mélusine Mallender est repartie pour un (long) tour cette année. Après deux expéditions à moto en Asie et au Moyen Orient, elle a remis son casque et enfourché une Triumph Tiger 800XC pour parcourir les routes de l’Afrique de l’Est. De cette aventure hors norme, est née une série de trois documentaires de 52 minutes, titrée « Ne te dégonfle pas ». Ils seront diffusés à partir du 25 septembre sur la chaîne Voyage.

Mélusine, on la connaît bien à Moto Magazine. On est même un petit peu fier d’avoir été l’un des premiers journaux à parler de ses aventures au long cours à dos de bécane. C’était en juin 2011 (le portrait de Moto Magazine n°278 lui était consacré).

Cette jeune femme, discrète mais d’une détermination à toute épreuve, a commencé sa carrière de grande voyageuse en 2010 : elle voulait raccompagner sa bonne vieille Honda 125 Varadero de Paris à l’usine dans laquelle la moto avait été fabriquée, au Japon. L’aventure s’est finalement arrêtée à Vladivostok, aux confins de la Russie. Une paille…

Quelques mois plus tard, cette costumière de théâtre ayant la bougeotte repartait, au guidon d’une Honda 800 Crossrunner : elle ralliait la France à Katmandou, dans le cadre d’un projet baptisé Les Routes Persanes. Elle passait par des pays comme l’Iran. Voyager en Iran, quand on est une femme occidentale, au guidon d’une grosse cylindrée. Rien que ça…

Mélusine est revenue, pour mieux se préparer à un nouveau trip : la corne de l’Afrique, à dos de Triumph cette fois, une énorme Tiger 800XC. Qu’elle a baladée, sur plus de 15 000 kilomètres en quatre mois, dans huit pays dont l’Ethiopie, l’Ouganda, le Rwanda, et le pays auto-déclaré du Somaliland.

Elle a réussi à en tirer trois documentaires de 52 minutes, créant la série qui lui va si bien, « Ne te dégonfle pas » sur la chaîne Voyage.

Humanité, ténacité et courage sont quelques uns des ingrédients de la palette d’émotions que cette baroudeuse affranchie fera partager aux téléspectateurs à travers son expédition et ses rencontres émouvantes, parfois dures mais toujours surprenantes et facilitées par sa monture.
C’est à Addis-Abeba, la capitale de l’Ethiopie, que Mélusine débute son périple. Ce pays aux milles visages regroupe plus de 80 ethnies pour autant de langues, mais comme toujours la moto fonctionne comme un sésame pour initier les contacts.

Le voyage se poursuit dans la région Somali, en longeant la frontière du Somaliland, pays auto-déclaré en scission avec la Somalie. Puis c’est le retour en Ethiopie où Mélusine décide de rester six semaines avant de poursuivre son périple. Après une courte traversée du Kenya, Mélusine arrive en Ouganda où elle a l’occasion de traverser plusieurs parcs nationaux et de faire de belles rencontres avec les locaux.

A son arrivée au Rwanda, Mélusine est conquise par ses paysages splendides et sa population joyeuse et tournée vers l’avenir. Son voyage s’achève avec la Tanzanie où elle finit sa route en repensant aux nombreuses rencontres et bains de foule incessants qui auront accompagné ses quatre mois d’aventure en Afrique de l’Est…

La chaîne Voyage s’attache à offrir aux téléspectateurs une bulle de détente pour leur donner envie de s’évader. Elle est diffusée en en France sur Canalsat (canal 88) Numericable (canal 142) et Free (canal 59). Elle est également diffusée en Belgique, au Luxembourg, en Suisse, en Afrique du Nord et Sub Saharienne, aux Caraïbes, à la Réunion et en Nouvelle Calédonie.

« Ne te dégonfle pas », Les routes d’Afrique de l’Est, série documentaire de Mélusine Mallender ; 3 épisodes de 52 mn, production : Darwin production, année : 2014 ;

Diffusion sur la chaîne Voyage, tous les jeudis à 20h40 à partir du jeudi 25 septembre 2014. Marathon spécial « Ne te dégonfle pas », le 19 octobre, avec diffusion de l’intégrale des saisons 1 et 2.

Retrouvez le voyage Les Routes Persannes sur le blog Motomag.com de Mélusine

A lire, le récit de voyage d’une autre baroudeuse, Karine Malgrand, en Royal Enfield ; en vente sur la Boutique Motomag.com

Découvrez le tour du monde en Harley-Davidson du voyageur Eric Lobo ; le livre est en vente sur la Boutique Motomag.com

Culture moto : « L’homme à la moto » a vrombi avant Piaf


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Un peu d’histoire, les amis, de culture moto et de musique, aussi : « L’homme à la moto », chanté par Edith Piaf, est depuis longtemps un classique de la culture motocycliste. Mais saviez-vous que notre française de chanteuse n’est pas la première à avoir entonné ce drame de la route (celui qui portait des culottes et des bottes de moto termine sa course contre une locomotive) ?

La parternité de la chanson revient aux Américains Jerry Leiber et Mike Stoller, qui ont entonné « Black denim trousers and motorcycle boots » en 1955, dans l’album « The Diamonds Collection », avec leur groupe The Cheers…

Un an avant que Jean Dréjac, parolier de Piaf, ne s’en inspire, bluffé par Marlon Brando dans le film « L’Equipée Sauvage », selon ses propres dires.

La chanson figurait également sur la bande originale de « The Rose Tattoo », signée John Paris. Un film noir de Daniel Mann avec Burt Lancaster et Anna Magnani, mettant en scène, dans un quartier italo-américain de la Louisiane, des routiers s’adonnant à la contrebande, et à la belle Rosario Delle Rose. Voici cette version, presque plus dramatique que la précédente :

Impossible d’achever ce billet sans passer la chanson scandée en version française par Edith Piaf. Sa voix bouleversante, au paroxysme de l’émotion, en fait une composition presque moins rock’n’roll, mais plus incarnée, propre à faire se dresser les poils de n’importe quel motard sous une carapace de cuir noir…

Cinéma : les « Young Ones » aiment la moto


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Bitza : « Engin construit à partir de pièces de différentes motos (cadre X, moteur Y, etc.) » ; cette définition, dégotée dans le dictionnaire de l’argot et du langage familier du site www.languefrancaise.net, est totalement appropriée à la moto qui circule dans le film « Young Ones » actuellement au ciné, avec un certain Flem au guidon, le bad boy ricain par excellence.

Sa moto, un bitza donc, même dotée de pneus à tétines, n’est absolument pas appropriée aux pistes sableuses du désert. Guidon bracelet, selle monoplace café racer, fourche inversée et deux disques à l’avant non protégés, cadre… cadre quoi au fait ? Le moteur semble être un bicylindre, sans certitude… si un internaute avisé l’a identifié, merci de partager !

Un bitza, une prépa qu’on dirait presque pas terminée, digne d’un rassemblement hipster type Wheels’n’Waves. Elle est conduite par Flem, donc, campé par l’acteur d’origine britannique Nicholas Hoult qui, à Los Angeles, se déplace sur une bien plus sage Harley-Davidson à sacoches.

« Young Ones » est un atypique western d’anticipation, un ovni cinématographique comme on les aime. On y croise Ernest qui défend sa famille (son fils Jerome et sa fille Mary), dans un bout de désert que l’on imagine aux confins des States (mais ce n’est pas précisé).

La particularité de l’époque à laquelle se déroule le récit, c’est qu’il n’y a plus d’eau, et qu’on est capable de tuer pour défendre une citerne remplie du précieux liquide. Ernest, lui, se bat pour que les siens survivent, et c’est pas facile. Il défend également l’honneur de sa fille, qu’il estime un peu jeune pour fondre dans les bras du motard Flem, un voisin entreprenant. Ernest aura maille à partir avec Flem, mais on n’en dit pas plus pour pas déflorer l’histoire.

L’ambiance de ce western d’anticipation est totalement décalée : on ne se situe pas à l’époque des chevaux et carrioles d’un autre siècle, mais bien au début du 3e millénaire, si l’on s’en réfère aux engins qui circulent dans le désert : le bitza de Flem, donc, mais aussi les pick-up familiaux américains, aussi incontournables que les armes à feu dans le pays de l’Oncle Sam. On imagine un futur proche de notre époque, donc, subissant les conséquences de nos errements écologiques. Le manque d’eau, imparable…

Ce qui contribue à l’ambiance de ce film, c’est la photo très épurée, avec de magnifiques images du paysage désertique. Et tout est à l’avenant : la maison familiale n’est qu’une accumulation de containers ; les dialogues sont réduits au strict minimum ; le scénario tient sur quelques feuilles de papier ; la moto de Flem, idem : un moteur, un cadre, un guidon et une selle mono pour s’asseoir. Point barre.

Le désert, un homme seul qui défend sa famille, le manque d’eau… Tout cela ferait presque penser à Mad Max (le manque d’essence…), sauf qu’on n’est pas en Australie mais aux USA, et finalement, rien n’est identique : point de course-poursuite, de bandes de freaks ici, tout est lent, terriblement lent, comme un jour sans un verre d’eau.

Cette construction minimaliste constitue un cadre parfait aux propos de l’auteur, la relation entre un père et ses enfants, la tenacité dans un univers brutal, mais aussi une réflexion sur les démons de l’Amérique, où tout conflit même banal se règle à coup d’arme à feu et où la violence n’est jamais contenue.

« Young Ones », un film de Jake Paltrow avec Michael Shannon, Nicholas Hoult, Elle Fanning ; en salle depuis le 6 août 2014.

La bande annonce en VOST :

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Cinéma : le motard est-il « Le Grand Homme » ?


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Alléché par l’affiche, présentant un homme et un enfant circulant sur une moto, nous avons vu « Le Grand Homme », film de Sarah Leonor avec Jérémie Renier, Surho Sugaipov et Ramzan Idiev, sorti au cinéma le 13 août. Nous pouvons donc répondre à la question : le motard est-il « Le Grand Homme » ?

C’est confirmé, l’un des trois héros de ce drame chevauche une moto, une Triumph Bonneville, pour laquelle le légionnaire a un coup de cœur en visitant une concession.

Ce long-métrage n’est pas un film « moto », dans le sens où ce véhicule n’est pas au coeur du récit. Pour autant, notre machine préférée a son importance : elle contribue à dessiner le caractère viril, sportif et dynamique du personnage d’Hamilton, que joue Jérémie Renier, un légionnaire, gravement blessé en Afghanistan, sauvé de justesse par son ami Markov (Surho Sugaipov).

Hamilton est un jeune sans attaches, qui a du mal à trouver sa place dans la société une fois rétabli de ses blessures de guerre. Il semble s’être engagé dans la légion par goût pour l’action, mais aussi parce qu’il s’y sent en sécurité. Sa maison est la caserne… Il conduit une moto, véhicule atypique, en marge par rapport à la voiture.

La réalisatrice Sarah Leonor mène une réflexion sur l’amitié, la mort (l’un des trois personnages principaux disparaît) et la reconstitution d’une cellule familiale en dehors de la filiation génétique au sens strict. Il est question, en toile de fond, de problèmes de société tels l’intégration, la situation précaire des sans papiers et la difficulté d’être quand on n’a plus ses parents.

« Le Grand Homme » n’est pas un film d’action, ni un polar ou un thriller, comme pourrait le laisser croire l’affiche, une scène dynamique, un motard et son passager semblant en fuite.

Mais la moto est bien traitée, bien filmée, car Sarah Leonor est attentive aux détails. Jérémie Renier saisit le guidon équipé de gants de protection, il enfile son casque avant d’enfourcher la Triumph et zippe un blouson typé café racer, d’un noir et blanc élégant, soulignant le corps musclé de l’ancien légionnaire. L’acteur semble conduire le véhicule sans doublure.

Oui, Hamilton dispose d’un équipement complet. C’est rare au cinéma, où l’on filme souvent un conducteur équipé d’un jet au rabais, car l’intégral empêcherait de voir le visage du conducteur. La solution trouvée par l’équipe technique, ici, est d’utiliser un modèle crossover de Nolan, qui dispose d’une visière très large, et  laisse donc apparaître les expressions et les traits du conducteur.

Le jeune garçon, assis derrière, lui, a été doté d’un casque beaucoup moins récent, ce qui est souvent le cas dans la vie réelle : on prête au passager occasionnel un heaume usagé que trouvé au fond d’un placard…

Bref, pour en revenir au film : « Le Grand Homme » n’est pas le motard, mais l’homme derrière la visière. Ils sont trois grands hommes, d’ailleurs, et c’est aussi un grand film.

« Le Grand Homme », réalisation Sarah Leonor, avec Jérémie Renier, Surho Sugaipov et Ramzan Idiev ; 1h47, au cinéma le 13 août 2014.

Voici la bande annonce

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Polar : chapitres sanglants sur le chapitre boulonnais


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On a dégoté ce polar, intitulé Boulogne K et publié en 2012, qui ravira les amateurs de chapitres sanglants sur un étonnant chapter de bikers, le chapitre boulonnais en l’occurrence.

Truands dessoudés, prostituées équarries, flics ripoux, hommes de main psychopathes, came mortelle… Boulogne-sur-mer n’en a sans doute jamais autant vu ni entendu que depuis qu’un club —un chapitre— de motards vient de s’y installer…

À côté de la violente avalanche qui s’abat sur le lecteur dans Boulogne K, Sons of Anarchy relève du roman photo pour dames patronnesses. Ce polar le prendra au collet et ne le lâchera plus jusqu’à une fin apocalyptique dont nul ne sort indemne. Aucun cliché ne lui est épargné. Prenons les styles des grands auteurs du genre et… touillons !

Le récit fonctionne malgré tout très bien, mais il est usé et abusé d’un argot avec lequel contrastent des descriptions, trop pédagogiques, des motos.

L’auteur, Michel Vigneron, est en poste au commissariat de Boulogne-sur-Mer depuis 2005, où il est chargé des équipes de nuit. Il connaît bien le milieu qu’il décrit et s’inspire du quotidien vécu par ses collègues pour écrire des polars hyper réalistes. « Après Marilyne de Boulogne paru en 2008, voici le roman le plus violent de la collection polars en nord », prévient l’éditeur en 4e de couverture.

Roman noir : « Boulogne K, la sanglante histoire du chapitre boulonnais », par Michel Vigneron, éditions Ravet-Anceau, collection Polars en Nord ; 256 pages, 10 €.